La vente du Rafale à l'Inde bénéfique aussi pour la Bretagne

Dépêche publié le 15/02/12 12:01 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
https://abp.bzh/thumbs/24/24858/24858_1.jpg
Le cockpit du Rafale avec une carte electronique.

Basée à Paris, l'entreprise Asteelflash a racheté en juin 2011 l'ancienne entreprise bretonne Erulec qui avait été créée en 1976 à Langon au pays de REDON. Le site emploie 200 personnes. Il produit des coeurs électroniques pour l'Airbus A380 et pour les Rafales et même de l'avionique pour les Boeings. Contactée par ABP, l'entreprise n'a pas pu confirmer qu'une partie de ces fabrications ne serait pas délocalisée comme le laisseraient supposer les tractations en cours pour la vente de 126 Rafales à l'Inde pour un montant de 10 milliards de dollars. Un marché pour lequel la puissance asiatique exigerait un maximum de fabrication sur place ce qui inclut des transferts de technologies de pointe comme celles développées près de Redon.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Pierre-Yves Pétillon
Mercredi 27 novembre 2024
D'un point de vue philosophique, je ne vois pas où est le bénéfice pour les bretons et l'humanité en générale dans le fait de produire ou de vendre des armes de guerre...

D'un point de vue économique je doute que l'économie bretonne se porte mieux sachant que seul 18 appareils seraient constuis dans l'hexagone (pas en Bzh). Par contre, le porte-feuille du groupe Dassault et celui de ses dirigeants ira surement encore mieux...

L'argent n'a pas d'odeur, mais quand il sent le napalm et la mort, ça me pose qu'en même question... Quid des rétro-commissions ? L'Etat français va vendre des rafales aux indiens pour couler des sous-marins Agosta construis au Pakistan par... DCNS... Certaines familles en Bzh auront je n'en doute pas du mal à voir elles aussi le bénéfice de la chose...


Yann LeBleiz
Mercredi 27 novembre 2024
La fabrication de l'ancienne du radar RBE2 du Rafale était fabriquée à THALES Brest (antenne passive à balayage électronique, dont seulement 2 ou 3 pays au monde maîtrise la fabrication).

La fabrication de la nouvelle antenne a été délocalisée à THALES Pessac. (L'antenne active à balayage électronique, qui représente l'avenir des radars et dont le savoir faire est encore plus rare).

Ce savoir faire technologique nous a filé entre les mains, sans émotions ni protestation, pas une seule ligne dans les journaux.

Normal, la Bretagne cultive la pensée unique de l'industrie agroalimentaire souveraine, et oublie totalement le savoir faire technologique breton.

Cockpits et aérostructures d'Airbus à Saint-Nazaire, (rappellons que le premier vol modiale d'un planeur fut en Bretagne!)
Radar et sonar à Brest,
Optique, fibres optiques et sources laser à Lannion,
Jeux vidéo à Rennes,
Etc....! Car la liste peut-être longue!

Il serait temps que les bretons commencent à comprendre que l'industrie bretonne, ce n'est pas que l'agroalimentaire et le cochon.


Alter Ego
Mercredi 27 novembre 2024
Il est clair que ça pourrait être un jour ou l'autre beaucoup moins bénéfique au Pakistan...

Reun Allain
Mercredi 27 novembre 2024
En total accord avec Yann LeBleiz sur la pensée unique de l’agro-alimentaire breton. Il est important de se donner un poids au moins équivalent dans les technologies de la physique, ne serait ce que pour garder les techniciens et ingénieurs formés dans les écoles de l’enseignement supérieur en Bretagne ainsi que les meilleurs lycéens pour qu’ils ne soient pas obligés de quitter la Bretagne pour faire les études supérieures qui leur plaisent.

Certes il existe quand même des domaines d’excellence dans les télécom ou le traitement de l’information mais nous n’avons rien par exemple dans l’électrotechnique et pour ce qui concerne les nouvelles technologies rien dans la partie informatique embarquée en rapport avec le contrôle de l’énergie. Les nouvelles sources d’énergie du fait de leur diversité et de leur répartition en quantité de petites unités par opposition aux productions centralisées nécessitent des systèmes de gestion, de contrôle, de téléconduite, de régulation de plus en plus complexes. La Bretagne qui peut aligner une diversité de sources de production est quasiment hors jeu dans l'activité automates de contrôle pour ne pas s’être intéressée à ces métiers alors qu’il existait un volontarisme pour un développement de l'électronique qu’on avait affiché à l’époque héroïque de l’implantation de ces industries dans les années 60-70.

Pour ceux qui auraient des états d’âme sur la finalité de certaines activités, celles-ci sont à priori des industries de paix.


Pierre CAMARET
Mercredi 27 novembre 2024
Yann LEBLEIZ.
Bien d'accord .Mais le lobby agroalimentaire est tres fort en Bretagne . Ce que j' avais constate lors de mes 3 ans en Bretagne , a la retraite , avant de repartir travailler ailleurs .
C'est dommage et justement dans la Region de Redon , j'avais commence a parler d'implantation d'Industries propres:electronique , biotechnology ....... peu d'interet, alors que des Industries de Taiwan voulaient investir en Europe ( mon dernier poste professionnel avait ete a Taiwan ).
Cette demarche date de 17 ans ??? donc aucune evolution ??

Yann LeBleiz
Mercredi 27 novembre 2024
@ Reun Allain et @ Pierre Camaret,

Merci pour votre retour!

Il existe néanmoins quelques belles filières technologique en Bretagne, mais elles sont largement minimisée par les médias et les politiques des partis français.

Mais la Bretagne se doit de rester dans le stéréotype : Paysans, marins pêcheurs, patates et cochons!

Cette situation est aussi la faute des bretons, dont beaucoup sont diplômés à bac+5, et qui acceptent cette vision «buccolique» de leur pays.

Quand on parle d'UBISOFT, combien de bretons brandissent la fièreté de ce succès? D'ailleurs, combien de bretons savent que cette entreprise EST bretonne et PAS californienne?

Une visibilité extrême de ce stéréotype se trouve à Saint-Nazaire, ou il est de bon ton d'évoquer les ex-chantier de l'Atlantique (bateau=breton) mais la construction aéronautique est partiquement ignoré de tous!

C'est fou, car TOUS les cockpits d'Airbus et les tronçons centraux (les pièces les plus techniques d'un fuselage d'avion) sont «Made in Brittany» et s'exportent partout dans le monde. C'est loin, très loin d'être rien!

Cette pensée unique, nous a coûté l'assemblage de l'A-380 (dont le cockpit est lui aussi «Made in Brittany»). Car en «France», Airbus = Toulouse! Et les bretons disent «Amen»!

On retrouve aussi cela dans le projet d'hydroliennes en Bretagne. L'hydrolienne bretonne a été mise au musée sans une larme, et on se félicite à coup de média de l'hydrolienne irlandaise achetée par EDF!

A nous de ne pas acceptez cette présentation de la Bretagne, dont l'objectif est de laisser penser à un pays archaïque, rurale et incapable d'exister sans notre encombrant voisin!


Reun Allain
Mercredi 27 novembre 2024
@ Yann LeBleiz. D'accord à 200%, les Bretons se dévalorisent et n'ont pas le réflexe de mettre en avantleurs réussites dans les secteurs de l'innovation. Il faut reconnaître que cela n'intéressa pas les média généralistes. Pire que ça, il est de bon ton dans émission de TV pour ménagère de + de 50 ans de ne parler dans les studios parisiens que de la cuisine traditionnelle des «provinces où il fait si bon vivre». Dans ce stéréotype la Bretagne passe à la trappe commune comme si nous étions des Auvergnats qui auraient été arrêtés par le mer et qui n'auraient comme savoir faire que les crêpes et le chouchen. Le plus grave est que celà se passe avec la complicité passive de nos décideurs bretons qui restent dans l'acceptation du cliché d'une économie qui ne saurait s'appuyer que sur l'agriculture et le tourisme.

Oui il y a des quantités de réussites dans le domaine des technologies mais on fait comme si ce n'était pas de nous tant on nous aura rabaché l'opposition entre l'économie endogène (agro-industries, pêche) et les secteurs exogènes (l'électronique, la mécanique, les matériaux composites, l'informatique, les télécom etc ...).

Cela à été vrai pour l'électronique et l'automoblie dans les années 60 mais c'est de l'histoire maintenant. Cela fait deux générations que ces industries se sont acclimatées ou plus exactement ce sont des établissement bretons qui furent et qui sont toujours au top niveau de la recherche et de l'innovation même si en ces domaines, les avancées se font à l'échelle de la planète. C'est donc totalement assimilé dans la culture industrielle bretonne et cela d'autant plus que les cycles en high-tech sont très courts. Ils exigent une réactivité aux innovations qui n'était pas aussi impérative pour la survie dans d'autres secteurs conventionnels protégés par la lenteur des évolutions.

On est loin de la cuisine traditionnelle très chère aux commentateurs en mal d'images bucoliques, malheureusement ce sont ceux là que bien trop d'auditeurs Bretons écoutent.


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