Il y a une époque où l'on pouvait aller partout en train en Bretagne. Un petit village comme Plovan en Pays Bigouden avait autrefois sa propre gare comme d'ailleurs Tréogat mais aussi Douarnenez , Audierne et Pont-L'abbé. Ces petites voies ferrées ne transportaient pas uniquement des voyageurs mais aussi des produits agricoles vers les conserveries et les marchés des villes. Mais depuis un siècle ces lignes ont été progressivement supprimées comme non-rentables ou pas aux normes : certaines voies avaient leur propre écartement, le métrique, comme en Centre-Bretagne et en Cornouaille. Une voie ferrée métrique traversait tout le Centre-Bretagne jusqu'à Camaret.
En un siècle, presque tout a été abandonné et les voies sont devenues des chemins de randonnées ou des pistes cyclables dans le meilleur des cas. Aujourd'hui les familles vivant en zones rurales sont complètement dépendantes de la voiture et cette situation est une des causes profondes du mouvement des Gilets jaunes.
En février dernier, la remise du rapport Spinetta au Gouvernement concernant l'avenir de la SNCF a mis le feu aux poudres. Parmi les nombreuses propositions contenues dans ce document, il y en a une qui a cristallisé les tensions : de nouvelles fermetures de certaines petites lignes ferroviaires rurales, jugées pas assez rentables et même déficitaires.
Pas rentables ? pourtant le métro parisien n'est pas plus rentable. 50% du prix du ticket de métro est financé par l'impôt. La question qu'on peut alors se poser est pourquoi les Français financeraient les transports de l'Ile-de-France et pas les lignes de chemins de fers en zones rurales.
Comme le dit le communiqué de l'entreprise EXID «au-delà de la réalité des chiffres de rentabilité, le train reste indispensable dans nos campagnes bretonnes et ailleurs. Il est un puissant vecteur de mobilité, de lien social, et même d'attractivité économique. Supprimer les petites lignes revient à isoler toute une partie de la population et de la forcer à utiliser la voiture».
Et d'ajouter «le train est plus que jamais un moyen de locomotion d'avenir : comme les milieux urbains, les territoires ruraux aspirent à développer les transports collectifs pour limiter l'utilisation des voitures afin de préserver l'environnement.» Et on pourrait ajouter «afin de faire des économies sur les carburants».
C'est dans ce contexte, que la start-up bretonne, EXID Concept & Développement, basée à Plusquellec dans les Côtes-d'Armor, a relevé le défi : utiliser le meilleur de la technologie pour inventer un train du futur, afin de rendre ces lignes à la fois rentables et attractives.
EXID a imaginé TAXIRAIL, un nouveau concept de transport ferroviaire intelligent, composé de modules autonomes (sans conducteur) électriques pouvant transporter jusqu'à 40 personnes.
EXID prévoit de mettre en service le premier TAXIRAIL en 2023, au moment de l’ouverture à la concurrence des lignes TER.
L’innovation est une arme de guerre économique ! A mesure que le contexte concurrentiel international s’accroît, elle devient de plus en plus vitale, tant pour se défendre sur son marché que dans une stratégie de conquête. Les acteurs économiques ont plus que jamais obligation de s’améliorer, de se transformer et d’innover et, grâce à ses compétences et expertises, EXID C&D est un partenaire privilégié pour aider les entreprises à maîtriser leurs projets innovants. __Régis Coat Président de EXID Concept & Développement
Ultra-léger (à peine 8 tonnes), il sollicite beaucoup moins les rails et le ballast, ce qui réduit considérablement les frais de maintenance. Au niveau de la consommation énergétique, l’exploitant est aussi gagnant : Taxirail est soit purement électrique soit hybride, et fonctionne sur batteries, il ne requiert donc pas de ligne électrifiée.
Fini les horaires qui ne conviennent à personne, l’absence de train quand on en a besoin comme le soir, dans la journée, le week-end, les arrêts aux stations auxquelles personne ne descend ou ne monte, le train qui se déplace à vide…
L’intelligence artificielle de Taxirail va se charger de définir les horaires les plus pertinents en fonction des besoins des voyageurs. Ainsi, aux heures creuses, le système est capable de fonctionner à la demande, en fonction des besoins et en optimisant chaque transport.
Il va falloir reconstruire le réseau breton et rouvrir les gares ! Et pourquoi pas des arrêts sur demande en rase campagne en payant un supplément ?
■Je viens justement de visiter le petit musée ferroviaire de Guiscriff, très intéressant et accueillant malgré la modestie des moyens, et je me faisais des remarques identiques sur la reconstitution de ce réseau breton léger (avec des rails d'un écartement d'un mètre pesant moitié moins au mètre que les rails classiques) qui s'est arrêté en 1967.
Mais je n'avais pas spécialement pensé à cette formule moderne, économique et souple du taxi-rail.
Ce réseau de «marc'h du» reconstitué au goût du jour sur les anciennes voies facilement récupérables car transformées en chemins de randonnée ou en piste cyclables, serait non seulement utile mais parfaitement justifié car, dans cette commune par exemple, et depuis plusieurs mois, on n'a même plus un mini-car de liaison avec les villes environnantes où les gens (surtout dépourvus de voiture mais pas que) peuvent trouver tout ce qui leur manque sur place : soins médicaux, large capacité commerciale, administrations diverses, grandes lignes ferroviaires, offre culturelle variée etc...
Une excellente façon de reprendre notre sort en main.
Affaire donc à suivre.
Merci pour cet article et bravo à cette entreprise qui espérons-le fera prospérer son concept
L'idée du petit train n'est pas nouvelle: il n'est que de feuilleter quelques vieux livres (pas si vieux que çà d'ailleurs!) ou de parcourir les bacs de cartes-postales anciennes pour dénicher des photos tout à fait convaincantes. A une époque (fin XIX, début XX), les décideurs et la population avaient compris que le train de desserte locale était l'avenir, et qu’il était décisif pour le désenclavement. Mais çà, c'était dans le monde d'avant, comme dirait quelqu'un de... (très) haut-placé! N'est-ce-pas?
Puis est venue la bagnole. Magique, exclusive, instrument de liberté (individuelle), disaient-ils, ou pensaient-ils! On en revient! Les premiers à s'en affranchir sont d'ailleurs les habitants des grandes villes (celà fait des lustres que l'on sait qu' un Parisien sur deux ne dispose pas de voiture. Et pour cause: où la garer? Pas de place!). J'entends encore ce collègue me faire la démonstration par a+b, il y a une vingtaine d'années déjà, selon laquelle il était plus économique de louer une voiture un mois ou quelque semaines par an, plutôt que d'en être propriétaire. A la flexibilité ou à la disponibilité près, il avait entièrement raison.
Bienvenue au petit train de desserte locale donc. Bienvenue au petit autorail sur rail (là, c'est une tautologie!): flexible, écologique, économique. Et tant pis pour la SNCF, si elle ne veut pas le comprendre. Les gros paquebots (très administratifs et dédiés aux gros volumes) sont une chose, les petites embarcations légères sont tout aussi irremplaçables! Sur les réseaux hydrographiques du monde entier, on circule aussi sur les affluents, parfois très à l'amont. Et pas seulement sur les grands fleuves, très à l'aval. A méditer.
L'idée d'EXID me fait penser à une récente émission TV de la série «Des trains pas comme les autres»: le bus bricolé qui circule sur rail existe déjà, dans je ne sais quel pays d'Asie ou d'Afrique. il circule, à budget très contraint, à la satisfaction de tous! Quand on a peu d'argent, il est plus qu'utile, impératif même d'avoir des idées!
Bevet an treñ (ar marc'h-du?), an treñ-bihan dezhañ ur c'heflusker-tredan!
Ce remaillage des voies nouvelles voies ferroviaire bretonnes est à présenter sérieusement.
Sur St Nazer vers Vannes via Pontchateau,Redon ,c'est possible rapidement entr'autres.
Le rappel du financement du métro parisien et du Gross Pariss,par le système colonial français, est à marteler dans toutes les rencontres sur les débats à venir.
Problème : tant qu'il n'y a pas le retour de la Bretagne réunifiée et un minimum de pourvoir régional pour décider de notre aménagement du territoire, toutes ces belles idées risquent de ne pas voir le jour. C'est d’ailleurs pour cela que l'Etat français persiste à découper la France n'importe comment pour ne pas faire d'ombre à Paris. Mais vous pouvez toujours prendre des TGV modernes pour aller à Paris (la ville lumière qui doit nous éblouir).
Cela ne leurs coût pas cher c'est nous qui payons.
à suivre.
Problème : tant qu'il n'y a pas le retour de la Bretagne réunifiée et un minimum de pourvoir régional pour décider de notre aménagement du territoire, toutes ces belles idées risquent de ne pas voir le jour. C'est d’ailleurs pour cela que l'Etat français persiste à découper la France n'importe comment pour ne pas faire d'ombre à Paris. Mais vous pouvez toujours prendre des TGV modernes pour aller à Paris (la ville lumière qui doit nous éblouir).
Cela ne leurs coût pas cher c'est nous qui payons.
à suivre.
Total B5:
Inscrits:
3 389 331
Votants exprimés (hors nuls et blancs):
1670600 / 49,28 % des inscrits.
Vote Breton :
107210 / 3,16 % des inscrits. 6,41 % des votants exprimés.
Vote jacobin :
1563390 / 46,12 % des inscrits. 93,58 % des votants exprimés.
Abstentions (nuls et blancs compris) :
1718731 / 50,71 % des inscrits.
Vous avez raison les vitres fumées sont une mauvaise idée, en tous les cas sur la photo, c'est beaucoup trop fumé. Concernant l'absence de conducteur, au vu de la taille du wagon et du concept (rail «souple»), c'est logique.