La sauvegarde de l’emploi à Chartres-de-Bretagne prioritaire pour la CGT

Rapport publié le 30/05/12 8:54 dans Société par Louis-Benoît Greffe pour Louis-Benoît Greffe
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Mardi 29 mai 2012, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reçu les syndicats ouvriers. Bernard Thibault a remis au Premier ministre une liste de 46 entreprises où l'emploi serait menacé, parmi lesquelles la plus grande usine bretonne, PSA à Chartres-de-Bretagne. 46 sites dont la sauvegarde, voire le redressement productif serait prioritaire. En attendant les suivants. Petit tour de Bretagne.

La direction de PSA n'a pas rendu de décision concernant cette usine, mais les élus locaux très inquiets face à de forts soupçons de restructuration s'orientent vers une démarche de certification de territoire, comparable à l'appellation d'origine contrôlée, pour essayer de sauver l'usine (voir le site) Les effectifs de cette usine ont déjà fondu de moitié depuis 2006 où elle comptait 11.600 salariés.

45.000 postes seraient menacés sur cette liste non exhaustive… et qui aura une suite, d'après le syndicat. Le gros de la liste épargne la Bretagne ; de la Normandie (Honeywell à Condé-sur-Noireau et le site Novatrans du Havre (voir le site) ) au centre de la France (Steco Power à Outarville, dernière usine européenne de batteries, trois fois redressée en dix ans), en passant par la Lorraine, le Nord, la Bourgogne et la Provence (fermeture des ex-centrales des Charbonnages de France, reprises par E.O.N, de Continental Nutrition dans le Var, des hauts-fourneaux de Florange, la vierzonnisation (1) continue de la France va se poursuivre, et même s'accélérer. Le pays Basque sera concerné par le licenciement ou le reclassement d'un tiers des employés du site Novatrans de Mouguerre (voir le site)

La Bretagne sera touchée à la marge par des plans France entière de plusieurs entreprises, notamment le plan de départs volontaires au sein de la Société Générale, visant à économiser 880 postes, la réorganisation de Dexia, du Crédit Immobilier, de Conforama qui ferme 7 service-après-vente, Carrefour, Néo Sécurité (trois agences en Bretagne), Air France, les NMPP et la réorganisation du site Hewlett-Packard de Nantes.

Dans la deuxième charrette : la Navale, Caudan et les télécoms

A cette liste risquent de s'ajouter dans un avenir très proche les chantiers du Rohu à Lorient dont le carnet de commande est vide et dont 65 salariés seront au chômage technique en septembre mais aussi les Chantiers de l'Atlantique (STX) à Saint-Nazaire eux aussi quasi en panne sèche. Nous faisions le point sur la situation très critique de la navale bretonne il y a trois jours de cela (voir notre article) Pourraient être aussi concernés le Crédit Agricole et BNP Paribas qui visent l'une 2.350 postes économisés sur toute la France, l'autre 1.400. La fonderie de Bretagne à Caudan est concernée aussi : déficit continu depuis dix ans, locaux vétustes, usine SEVESO toute proche, très grande dépendance à Renault (70 % des pièces fabriquées par l'usine), le site de Caudan cumule les fragilités. Sans oublier la filière bretonne des télécommunications et les groupes de téléphonie SFR et Orange, grignotés par Free (voir le site) En bref, les canards boiteux, toutes les entreprises fragilisées par la concurrence, en restructuration ou en redressement judiciaire pourraient éclaircir leurs effectifs ou fermer.

(1) : (voir notre article) Vierzon était la capitale du tracteur en France il y a 40 ans de cela. Aujourd'hui, toutes les usines ont fermé, la ville est un désert dans sa moitié est (Les Forges) et les friches s'étendent jusque dans le centre-ville. La reconversion a été un échec, une zone de logistique viabilisée à l'est de la ville (rue du Vieux Domaine) sur des fonds européens du F.E.D.E.R n'a jamais accueilli qu'une seule entreprise, bref, Vierzon n'est plus que l'ombre d'elle-même et signe l'échec de politiques de reconversion, de relances, de modernisations de l'économie et de réindustrialisations décrétées par les gouvernements de gauche ou de droite. Plutôt que de changer une ligne du pseudo-modèle économique français en faillite, ils ont mis les trois quarts de la France en friche, comme Vierzon. Et demain, la Bretagne ?


Vos commentaires :
marc delpoust
Vendredi 15 novembre 2024
dans la liste il manque lfoundry (750 emplois) en danger depuis 1 ans merci

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