Lors de sa séance du 12 juin 2008 , l'Académie française a adopté à l'unanimité une déclaration s'opposant à la reconnaissance constitutionnelle des langues régionales votée par les députés français le 22 mai. L'Académie française précise que la mention des langues régionales dans l'article 1 de la constitution constitue selon elle « un déni de la République… et met en cause l'accès égal de tous à l'Administration et à la Justice. »
« Régions et peuples solidaires » condamne ces propos qui, en plus d' être intolérants et diffamatoires , sont totalement dépourvus de fondements juridiques : la reconnaissance des langues régionales dans l'article 1 de la constitution ne confère aucun droit à utiliser les langues régionales dans la sphère publique, conformément aux souhaits de la Ministre de la Culture, Christine Albanel.
Le discours mensonger de l'Académie française est choquant à plusieurs titres : 1- ces propos discriminatoires sont en contradiction avec les conventions européennes et internationales en matière de droits culturels signés par la France. 2- Fondée en 1635 sous le règne de Louis XIII par le cardinal De Richelieu, cette institution « monarchique » s'oppose au vote « démocratique » des députés républicains, représentants des citoyens. 3- Le rôle de l'Académie française est double : veiller sur la langue française et accomplir des actes de mécénat. S'opposer à des éléments de projets de loi en s'attaquant au respect de la diversité culturelle est un acte qui outrepasse ses compétences.
Face aux propos archaïques de l'Académie française, la fédération « Régions et peuples solidaires » appelle à une réaction explicite des parlementaires, du gouvernement ainsi que du Président de la République qui prônait avant les élections présidentielles une « République irréprochable ».
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