À l'appel de l'association Bretagne Réunie, plusieurs personnalités, se sont retrouvées le 29 septembre à Paris chez le restaurateur Jacques Le Divellec pour défendre l'idée d'une Bretagne à cinq départements.
Situé à quelques pas des ministères, le restaurant parisien de Jacques le Divellec a accueilli mardi matin, le point presse organisé par l'association Bretagne Réunie en présence d'Alan Stivell, de Denis Seznec, de Patrick Mahé de Jean-Paul Ollivier et du père de la Morandais. Cet hiver, un « Appel à la Bretagne tout entière » porté par une centaine de personnalités, des représentants de la société civile et des associations, avait déjà été lancé depuis cet établissement qui est aussi l'une des « cantines » préférées du monde politique. Cet appel devait notamment aboutir le 19 février à la déclaration des parlementaires bretons, toutes tendances confondues, en faveur de la réunification. « Les élus ont emboîté le pas. Nous sentons que la Bretagne enfin réunie n'est plus un rêve » a expliqué Jean-Yves Bourriau, le président de Bretagne Réunie.
Selon un sondage Opinionway commandé et non publié début mars par l'Elysée 68 % des Bretons (Loire-Atlantique comprise) seraient favorables à une réunification administrative. «Le 15 octobre prochain, la réforme territoriale figurera à l'ordre du jour du Conseil des ministres. La course contre-la-montre est engagée et nous demandons une impulsion présidentielle pour que d'ici aux prochaines élections régionales, la Loire-Atlantique soit rattachée à titre expérimentale à la Bretagne » a expliqué Ronan Le Flécher qui orchestrait cette matinée.
Bretagne oubliée
De son côté, le journaliste et écrivain Patrick Mahé a rappelé que la Loire-Atlantique avait été soustraite à la Bretagne en 1941, par le décret-loi Pétain-Darlan pour des raisons de ravitaillement. « Si la Bretagne était réunifiée, elle se retrouverait au 28e rang des régions européennes. Elle aurait la dimension et le poids d'une Ecosse ou d'un Pays de Galles » a-t-il précisé. A son tour, le musicien Alan Stivell a souligné tout le profit que l'économie bretonne pourrait tirer de la réunification. « Le refus de reconnaître la Loire-Atlantique en Bretagne est pour moi un déni de démocratie. Ce département parlait régulièrement breton jusqu'au 20e siècle!»
Pour Denis Seznec, la Bretagne a surtout le sentiment d'être oubliée. Avec ses 260 000 morts durant la Première Guerre mondiale, la région qui a toujours su répondre à l'appel de la France, comptabilise deux fois et demi plus de pertes que la moyenne nationale. « La Bretagne est présente dans tous les domaines, économiques, culturels, sportifs. Elle est néanmoins cruellement absente du champ politique. Je constate que la Bretagne n'a plus d'identité, alors que c'est l'une des régions qui en a le plus ». Aumônier de la classe politique, le père Alain de la Morandais a conclu cette réunion en parlant du caractère des Bretons, fidèles au passé mais en aucun cas passéistes, attachés à leur terre mais ouverts sur le monde, rebelles à l'uniformité, mais pétris de valeurs collectives.
Pour prolonger la mobilisation, l'association Bretagne Réunie organise le 3 octobre un cortège de voitures entre Nantes et Rennes. Objectif : «Montrer que les deux villes sont solidaires sur le projet de réunification et qu'il n'y a aucune voie ferroviaire digne de ce nom entre Nantes et un certain nombre de villes bretonnes, comme Quimper».
David RAYNAL
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