La société civile bretonne s'est invitée hier mercredi à l'Assemblée nationale pour rappeler aux élus qu'il n'est pas trop tard pour que la France agisse dignement et sagement. Il s'agit de réparer l'erreur historique, voire géographique d'avoir créé, et ceci sans consultation des populations, une région administrative Bretagne amputée de son 5e département : la Loire-Atlantique.
À la faveur de la réforme territoriale lancée par le gouvernement, les partisans de la réunification de la Bretagne sont conscients que le moment est venu de se faire entendre clairement et avec force. Une nouvelle manifestation est d'ailleurs organisée à Nantes, samedi prochain, à la suite de cette conférence de presse organisée par Bretagne Réunie en conjonction avec des députés favorables à la réunification.
On ne pourra pas dire que l'association Bretagne Réunie, qui milite depuis 50 ans pour la réunification de la Bretagne, n'aura pas tout fait dans le cadre de la loi et de la légalité pour exprimer clairement le voeu de la majorité des Bretons, comme l'ont montré répétitivement les sondages, y compris dans la Loire-Atlantique, de regrouper les départements qui constituaient historiquement la Bretagne.
La conférence de presse, qui se tenait à deux pas de l'hémicycle où siègent les députés, rassemblait des porte-paroles de la société bretonne comme le musicien Alan Stivell, les écrivains Yann Queffelec et Irène Frain, un représentant des entreprises en la personne de Christian Guillemot, du groupe mondial Ubisoft.
Les députés Marc Le Fur (UMP), François de Rugy (EELV), Paul Molac (UDB), Thierry Benoit (Alliance centriste) se sont aussi retrouvés pour faire cause commune au-delà de toute divergence politique. Dès le 4 juillet, des amendements vont être proposés pour permettre à des département de rejoindre la région de leur choix. Le redécoupage territorial tel qu'il est proposé par le gouvernement est loin, très loin, de faire consensus.
Philippe Argouarch
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