La renaissance de la vigne en Bretagne nord est-elle possible ?

Dépêche publié le 19/04/09 6:52 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

Hier, samedi 18 avril, à l'initiative de l'association du Renouveau des vins bretons (ARVB), présidée par Gérard Alle, auteur avec Gilles Pouliquen d'un très beau livre Le vin des Bretons et en présence du maire du Mont-Dol, Rémi Fontaine, le vignoble du Mont-Dol a été relancé. Plusieurs ceps ont été plantés symboliquement sur le flanc sud du mont Dol sous un petit crachin propice à ce genre d'activité. Ce vignoble existait au Moyen-Âge et desservait en particulier les besoins du Mont Saint-Michel.

La vigne aurait été cultivée presque partout en Bretagne, dans une paroisse sur deux en Ille-et-Vilaine et en Côtes-d 'Armor. Suite au refroidissement du Xe siècle et aux décrets royaux des 17e et 18e siècles défavorables à la production de vins en Bretagne, la vigne avait quasiment disparu de la péninsule sauf pour le vignoble nantais lié aux activités du port de Nantes. Colbert aurait encouragé les pommiers et la fabrication du cidre en Bretagne.

Alors que la législation européenne autorise l'ouverture de nouvelles exploitations viticoles à titre familial (moins de 10 ares), la France n'a pas octroyé ce droit officiellement mais semble tolérer ces petits vignobles. Il est toutefois clair que la législation européenne comme la législation française interdit toute nouvelle production de vin à titre commercial en Bretagne ou ailleurs.

Magré tout, la Bretagne compterait de 100 à 200 viticulteurs en dehors du vignoble nantais, du Nord de la Loire jusqu'à Quimper sur les coteaux du Braden et de la presqu'île du Rhuy jusqu'à Renac prés de Redon en passant pas le val de Rance. Au moins la moitié d'entre eux se sont retrouvés hier au Mont-Dol pour l'assemblée annuelle des viticulteurs amateurs bretons des clos et jardins. Le mouvement vers la résurrection de la vigne en Bretagne Nord est lancé.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Bernard Le Nail
Lundi 25 novembre 2024
Ce qui est bien ennuyeux, c'est que certains se méprennent à propos de ce courant d'intérêt pour la vigne dans des régions de Bretagne dont elle avait disparu depuis plusieurs siècles, et en viennent à oublier que la Bretagne possède un des grands vignobles français, qui couvre 13 000 hectares et fait vivre 2 900 professionnels. On pouvait ainsi lire samedi (18 avril), en page 'Bretagne' de "«Ouest-France», Christophe Violette, qui est par ailleurs un excellent journaliste : «La Bretagne compte une bonne centaine de viticulteurs... La quatrième journée des vins bretons se tient, samedi au Mont-Dol, en Ille-et-Vilaine. La vigne y avait disparu depuis le Moyen Âge, comme ailleurs en Bretagne. Depuis 2002, elle retrouve ses marques, grâce à des passionnés»'... Par respect pour tous les producteurs professionnels de vin de Bretagne, il faudrait bien rappeler à chaque fois que l'on parle des vins bretons qu'à côté de petites productions non-commerciales sympathiques mais marginales, la viticulture est dans le sud de la Bretagne un secteur économique tout à fait important avec des vins qui se marient admirablement avec le poisson et les autres produits de la mer, le muscadet et le gros-plant. Ces vins sont bien connus comme des vins bretons, notamment en Grande-Bretagne qui est un de leurs débouchés à l'exportation, mais l'image de ces vins pâtit terriblement depuis quelques années de leur rattachement forcé aux vins de Loire, qui ont une image bien différente, sans aucune dimension maritime.

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