La réalité virtuelle au service de la chirurgie !

Communiqué de presse publié le 27/05/19 15:47 dans Santé par Justine Germond pour Justine Germond

Rencontre de Philippe Menei, professeur de neurochirurgie, chef de service au CHU d’Angers et Renaud Séguier, enseignant–chercheur à CentraleSupélec, responsable de l’équipe Fast (Facial Analysis Synthesis and Tracking), pour une opération du cerveau, un patient éveillé et des lunettes 3D.

Le 13 mars 2019, un patient éveillé, plongé dans une réalité virtuelle à l’aide de lunettes 3D, s’est vu retirer une tumeur cérébrale. Cette opération exceptionnelle a eu lieu dans le cadre d’un projet baptisé Cervo (Chirurgie éveillée sous réalité virtuelle dans le bloc opératoire).

Tester le langage verbal et non verbal dans un environnement reconstitué.

La première concrétisation de ce projet est un programme permettant de tester le langage verbal et non verbal du patient pendant l’opération. Cette application informatique est projetée dans des lunettes 3D de réalité virtuelle. Ces dernières sont portées par le patient qui interagit avec le neurochirurgien. Durant l’intervention, le neurochirurgien stimule le cerveau avec une électrode. Le principe de la cartographie cérébrale repose sur la stimulation électrique du cerveau à l’aide de cette électrode qui va paralyser transitoirement la petite zone de cerveau qui est en contact avec cette électrode.

Et donc, on fait réaliser en même temps au patient un test, par exemple lire une phrase et si le patient est incapable durant la stimulation de lire la phrase, cela veut dire que cette zone du cerveau, qui est stimulée, est indispensable à la lecture et qu’il va donc falloir l’épargner. Chez le gaucher, la localisation du langage écrit et parlé mais aussi ses fonctions de langage non verbal, n’est pas tout à fait bien défini et elle peut varier suivant les individus.

Donc, le but de l’intervention est de retirer cette lésion tout en respectant ses possibilités de parler, de comprendre le langage écrit… Ce programme, qui combine le soin et la recherche, a été rendu possible grâce à la collaboration d’une équipe d’ingénieurs de CentraleSupélec, en particulier celle de Renaud Séguier, et grâce à des financements de la fondation de l’Avenir.