La peste a-t-elle dévasté la civilisation mégalithique ? Barry Cunliffe parle des nouvelles étud
Reportage publié le 15/08/23 17:13 dans Histoire de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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ABP interviews Barry Cunliffe on latest genetics research about prehistoric Europe
Suite à des études génétiques, en particulier par l'Université de Harvard, il a été démontré, mais sans doute avec trop peu d'échantillons, qu'il y a eu une cassure à la fin de l'âge du bronze en Europe, il y a 5000 ans (voir notre article). Des biologistes ont avancé l'idée d'une peste basée sur des analyses de squelettes qui contenaient de l'ADN de la bactérie Yersinia pestis. La peste se serait diffusée en particulier grâce à la domestication du cheval dans les steppes du Kazakhstan vers 3 500 av. J. -C.. Voir à ce sujet une publication de la communauté européenne .
Pour Barry Cunliffe il n'y pas encore assez d'échantillons pour affirmer la disparition de l'héritage des chasseurs-cueilleurs et des premiers agriculteurs venus de la Turquie actuelle. Pour lui cet héritage est toujours là.
Dans cette interview vidéo, ABP a aussi interpellé l'archéologue britannique au sujet de l'affirmation de l'archéologue breton Yannick Lecerf comme quoi les Bretons ne sont pas des Celtes. La presse française a d'ailleurs sauté sur cette occasion pour dénigrer l'identité de la péninsule , y compris Ouest-France Sans même parler d'une exposition au musée de Bretagne à Rennes en 2022 suggérant que les racines celtiques des Bretons sont tout simplement le résultat de la celtomania du 19e siècle, puis des mouvements nationalistes bretons du 20e.
Cunliffe répond que les Celtes laténiens ne sont effectivement pas venus en Armorique car, non seulement les Armoricains étaient déjà des Celtes, mais ils étaient au centre de cette civilisation celtique de l'ouest européen (voir notre article). La migration a probablement eu lieu d'ouest en est, tout le contraire de ce qu'on croyait.
Pour Sir Barry Cunliffe, les études génétiques vont complètement bouleverser les idées reçues et l'histoire telle qu'on l'enseigne. La préhistoire de l'Europe sera fondée sur l'archéologie, la linguistique, la toponymie, les documents et la génétique.
Sir Barry Cunliffe, Professeur d'archéologie européenne à l'université d'Oxford de 1972 à 2007, fait partie d'une cohorte de scientifiques de première importance pour la connaissance du monde celtique européen. Parmi les ouvrages auxquels il a participé, citons la somme de plus de 600 pages du livre de l'exposition du Palazzo Grassi (Venise - 1991) avec trois articles sur les habitats fortifiés de Grande Bretagne et les relations maritimes avec le continent. Plus abordable, « L'Univers des Celtes » , 224 pages - 1993, Bibliothèque de l'Image. Bonne lecture !
Jorj Treger
Vendredi 22 novembre 2024
Et aussi les 3 tomes de Celtic from the west qui ne sont pas traduit en francais et ca c'est vraiment dommage.
Jean-Louis Pressensé
Vendredi 22 novembre 2024
Comme le disait l'archéologue-anthropologue-géologue Pierre-R. Giot, tout ouvrage - dans les disciplines scientifiques - qui a plus de dix ans doit être considéré comme obsolète. Cunliffe est un immense protohistorien, malheureusement les rares travaux traduits en français sont pour l'essentiel dépassés, comparés à ses écrits les plus récents. L'entretien est intéressant (mais sous-titré à la diable). Cunliffe a bien raison de dire que l'histoire ne peut plus être écrite que par les archéologues, ou par les linguistes (deux disciplines qui longtemps, au moins dans le domaine des études celtiques, se sont tournées le dos). Cunliffe cite à bon droit David Reich : la connaissance de nos origines passera par la confrontation (pacifique !) de l'archéologie, de la linguistique, et - surtout - de la génétique. Bref, attendons avec espoir les travaux à venir !
Per Vari Kerloc’h
Vendredi 22 novembre 2024
Encore une fois l'ABP fait un remarquable travail de vulgarisation des principales thèses archéologiques en cours de discussion. En tout cas rendre disponibles les travaux de Barry Cunliffe, alors que nombre de ses œuvres n'ont pas été traduites en français, bravo à vous et merci à Philippe car quand tu accroches tu vas au bout !
Boidron
Vendredi 22 novembre 2024
Allons Jean Louis, fais pas ton vieux grognon ? Tout ce brassage de points de vues est intéressant & fait avancer les interrogations & peut-être les réponses... Tant que ce ne sont pas des querelles de chapelles ou de lavoirs... Le linge sale en famille... ?