La lutte des peuples autochtones expliquée aux ados

Compte rendu publié le 20/04/16 22:29 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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natasha kanape fontaine 2016

Elle est poète, philosophe et n'hésite pas à dire qu'elle fait de la politique. Son peuple Innu est maltraité, retranché dans des réserves depuis cinq cents ans, dans un territoire aussi grand que la France, aux ressources minières convoitées.

Une femme indienne a dix fois plus de chance d'être agressée qu'une femme blanche à Montréal ou à Québec. Or ce sont ces femmes qui se sont réveillées et qui ont réveillé les différents peuples indiens du Canada avec le mouvement «Idle no more».

Elles ont étonné le gouvernement par leur détermination et leur volonté de faire reconnaître les droits culturels des nations indiennes.

Natasha Kanape Fontaine, en résidence à Douarnenez invitée par l'association Rhizomes, écrit, lit, proteste, et rit beaucoup.

Les élèves de seconde du lycée Diwan de Carhaix, l'écoutent, attentifs, étonnés par ce petit bout de femme déterminé, blessé dans son histoire et dans le destin de sa famille. Elle écrit en français, la langue du colonisateur, et veut que les jeunes lui traduisent en breton son poème. Au tableau, elle traduit dans sa langue qui est écrite depuis cinquante ans le poème et, en kan ha diskan, ils lisent les trois langues.

Dans les forêts subarctiques, Natasha dit : «je me ferai belle pour le poème de ma grand-mère». Le peuple des étoiles, c'est celui des Innus. Natasha le sait, elle qui n'a pas voulu d'une classe disposée de façon classique et a préféré le cercle du soleil («pishum») et la demi-lune.

Voici le résultat de leur travail trilingue :

Da hanternoz e red ar stered

Nete tshiustin vit shahiut

Au nord les étoiles courent

Gourruzelloù an hanternoz a ziwall

Petatan nte teu

Les aurores boréales veillent

Adroit din anv an hentoù dour-mañ

Minual minat nutam ne skipuat

Redonnez-moi le nom ce ces chemins d'eau

Gant ma evfen dour ar menezioù

Tshatshi meniannipi nte etakuat naute utshuat

Que je boive l'eau des montagnes

Tshetsgi utshenmilek minat nte utun

0uzh pok e muzelloù

Au baiser de sa bouche.


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