La Journée chinoise de l'émancipation des serfs cache une répression au Tibet

Communiqué de presse publié le 28/03/09 12:45 dans Justice et injustices par Éric Duquesne pour Éric Duquesne
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Ci-dessous communiqué du gouvernement tibétain en exil diffusé auprès de toutes les associations d'entraide avec le peuple tibétain, dont Bretagne-Tibet .

La décision chinoise d'observer demain une soi-disant journée d'émancipation des serfs aggrave les problèmes au Tibet. Les Tibétains y voient une insulte et une provocation. Nous considérons cette « journée d'émancipation des serfs » le 28 mars comme une tentative de déstabilisation et de créer le chaos au Tibet, du fait de quelques individus uniquement préoccupés par leurs propres intérêts. Si les Tibétains perdent patience et descendent dans les rues pour manifester, les dirigeants chinois auront un prétexte pour exercer une répression encore plus brutale.

Tout le Tibet subit déjà une répression de haute sécurité et un déploiement supplémentaire de troupes. Malgré ces mesures, les Tibétains, considérant les conditions de vie au Tibet insupportables, descendent dans le s rues individuellement et collectivement et distribuent des tracts appelant à la liberté, à décrocher le drapeau chinois pour hisser le drapeau tibétain. Cette année, les Tibétains n'ont pas fêté le Nouvel An tibétain en signe de deuil envers les victimes de la répression de l'an dernier durant les importantes manifestations qui ont éclatées à travers tout le Tibet. Fait sans précédent dans l'histoire du Tibet, les Tibétains de Kanze, dans l'est du Tibet, ont décidé de ne pas s'occuper des champs en signe exceptionnel de désobéissance civile et de protestation contre la main de fer chinoise. Un moine, Tashi Sangpo, du monastère Ragya à Golok, dans le nord-est du Tibet, a été arête le 10 mars 2009, pour avoir prétendument hissé le drapeau tibétain. Il a échappé à ses gardes et s'est noyé à proximité, dans le Fleuve Jaune. Ces actes et bien d'autres sont la réelle attitude tibétaine face à l'« émancipation » par la Chine.

Cette journée sera observée par les Tibétains à travers le monde, surtout par ceux du Tibet, comme un jour de deuil. Figure aussi emblématique que Hu Yaobang, le secrétaire général du Parti communiste chinois, qui s'est rendu à Lhassa en 1980, s'est excusé auprès du peuple tibétain et a déclaré que les conditions au Tibet étaient pires que dans le Tibet d'avant 1959.

Quelques jours avant de mourir prématurément, en 1989, feu le Panchen-Lama a déclaré que la domination chinoise au Tibet avait apporté plus de souffrances que de progrès au peuple tibétain.

Depuis l'invasion chinoise au Tibet, en 1949-1950, plus de 1,2 million de Tibétains ont péri en conséquence directe du pouvoir chinois et plus de 6000 monastères ont été réduits en cendres. Aujourd'hui, il est difficile de rencontrer une famille tibétaine qui ne compte pas un membre ayant été emprisonné ou tué par le régime chinois. Cette journée sera considérée comme celle où les Tibétains, en tant que peuple, ont perdu tout vestige de leurs libertés fondamentales, individuelles et collectives.

L'une des justification de la « libération » du Tibet par la Chine est que l'ancien Tibet était féodal et répressif. Ceci est une déformation flagrante de la nature de l'ancienne société tibétaine. Au début du XXème siècle, il n'y avait pas de réel fossé entre les paysans du Tibet et ceux de la Chine. De plus, les paysans tibétains jouissaient de davantage de libertés et de meilleures conditions de vie.

Pour prouver que l'ancienne société tibétaine était répressive, les autorités chinoises organisent actuellement une exposition sur les prisons tibétaines et les châtiments appliqués. Cependant, la réalité est que la taille de la prison de Nangze Shar à Lhassa, abondamment citée par la propagande chinoise, ne pouvait accueillir qu'une poignée de prisonniers. En fait, le nombre total de prisonniers dans tout le Tibet avant 1959 est estimé à une centaine. Après les soi-disant libération et émancipation des « serfs » tibétaines, les prisons sont apparues dans tous les coins du Tibet. Rien qu'à Lhassa, il y a désormais 5 prisons principales et la population carcérale se situe entre 3 500 et 4 000 individus.

Le meilleur juge de la « libération » reste le peuple tibétain. Les Tibétains votent de leurs pieds et de leurs vies en franchissant l'Himalaya, en quête de liberté et de bonheur hors de leur Tibet « libéré ». Ils sacrifient également leurs vies pour informer le monde des conditions de vie terribles au Tibet. Cela a été amplement démontré l'an dernier lorsqu'une série de manifestations très suivies et généralisées a éclaté à travers tout le Tibet. Si les « serfs » étaient heureux de leur « émancipation », pourquoi auraient-ils risqué leurs vies et se seraient-ils exposés à des coups pour protester contre le pouvoir chinois au Tibet ?

Le Kashag Le 27 mars 2009 Contact : Thubten Samphel Sonam N Dagpo Secrétaire Département de l'Information et des Relations internationales Administration Centrale Tibétaine Tél. : 01892 222510 222457


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