Des épisodes dramatiques fluviaux et maritimes ont meurtri les Bretons et la Bretagne ces dernières semaines. Pudiquement admis par le pouvoir central, il y a eu une erreur d'appréciation de la part des services de l'Etat français. Plus occupés à régenter les régions et les départements avec leurs quarterons de « flics » (CRS, gendarmes, policiers) et « d'indics » (RG) et à surveiller actuellement le mouvement de Bonnets Rouges, qu'à apporter une aide aux populations en détresse, les préfets et sous-préfets ont une nouvelle fois fait la preuve de leur incompétence et donc de leur inutilité.
Fonctionnaires d'autorité (tout est dit dans ce qualificatif), ils ont, à l'ENA, des formations administratives anesthésiantes leur inculquant une totale allégeance au pouvoir monarchique de la République française. Leur obligation de mobilité qui est faite pour leur enlever toute velléité de sympathiser avec des causes qui pourraient nuire à la cause du « royaume », à son unicité et à son indivisibilité, les empêche par ailleurs de connaître les réalités économiques, sociales, politiques, culturelles et, dans le cas présent, géographiques. Demandez à un préfet de vous expliquer le phénomène des marées !
La gestion des risques naturels d'un territoire donné et de la Bretagne en particulier exige une gestion locale, bretonne de ces risques. Et ce ne sont pas des services fortement centralisés comme Météo France (entre Saint-Mandé et Toulouse) ou le Schapi (Service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévention des inondations à Toulouse) responsables de Vigicrues qui sont capables de cette gestion. Ce dernier fait état de manque d'outils, de besoin d'amélioration des modèles de prévision et concède que la Bretagne a en outre besoin d'une prise en compte plus performante des phénomène hydrauliques, des marées. Mais, elle ne sera équipée qu'en 2015 d'un dispositif opérationnel !
La gestion des risques et la protection de tout territoire doivent être effectuées par les gens qui y vivent. La catastrophe de l'Erika de sinistre mémoire a montré que ces tâches étaient mal effectuées par l'Etat français. Le Parti Breton considère que la gestion des risques naturels en Bretagne, de Brest à Nantes, doit être assurée par le Conseil régional assisté de services hydrométéorologiques plus compétents que les actuels services français. Et il réitère sa proposition de suppression des services préfectoraux.
Yves François Le Coadic
Membre du Conseil National
■