Hier, 1er août, Manuel Valls, premier ministre, a expliqué que c'était les politiques économiques de l'Europe, pas assez axées sur la relance et l'emploi, qui plombaient la croissance de la France. Il faut fabriquer une raison à l'impuissance du gouvernement à tenir ses engagements sur le déficit budgétaire : ce sera 4,4% en 2014, loin des prévisions. Mais, assécher les recettes fiscales en poussant à l'augmentation du travail au noir est-il une bonne méthode?
Ce même jour, Marianne publie un sondage qui démontre que voir Marine Le Pen en tête du premier tour de l'élection présidentielle n'est plus inimaginable (MLP 27%, Sarkozy 26%, Hollande ou Valls 17%, centristes 13%). En clair, le Parti socialiste est menacé de ne plus être que l'appoint à une droite qui serait revancharde.
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, dit, sans vergogne, que c'est l'Europe qui fait monter le FN : « La France a fait des efforts, l'Europe ne veut pas en faire. Pas de croissance, pas de relance, pas de projet ». En clair, les dirigeants français ont toujours été meilleurs que les autres, mais, ceux-ci sont mauvais joueurs. On dirait du Poutine dans le texte.
Interrogé sur le fait que le PS pourrait mourir, il répond : « C'est une hypothèse qu'il faut envisager sérieusement. Si le PS ne se rénove pas et s'il ne (fait pas) l'unité des forces de gauche, (il peut se trouver comme) la SFIO finissante». Notons que la SFIO finissante a fait une réforme territoriale, en décembre 1956, qui a séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne. Toujours les mêmes marottes anti-bretonnes. Pour la chute du PS en Bretagne, voir (voir notre article) et (voir notre article).
L'opposition parlementaire de droite est presqu'aussi consternée par le sondage de Marianne, car elle n'est même pas sûre d'avoir reconstruit ses partis à l'échéance de 2017. Les scandales à l'UMP et la faiblesse congénitale de l'UDI créent trop de rancoeurs et de divisions. Elle sait que la victoire trop facile de Chirac en 2002 a été catastrophique pour la dynamique, si bien que devoir se réfugier dans les bras du matamore Sarkozy a été la punition de son indolence.
Comme l'explique Bernard Debré, député UMP, dans Marianne, une victoire de la droite risquerait d'arriver devant une Marine Le Pen à 40%, donc, un cauchemar total.
Pour le moment, les grands partis décadents et leurs annexes (EELV, Front de Gauche et UDI) refusent d'imaginer ce qu'une grande partie des citoyens entrevoit, la victoire de Marine Le Pen à la présidentielle. Il y aura pléthores de scandales de détournement d'argent et de corruption pour l'y aider. Le discrédit finit par toucher les élus de tous les niveaux.
Certains invoquent une unité nationale à maintenir, sans voir qu'au moins deux fractures graves l'ont reléguée aux antiquités et vont concourir à augmenter les votes FN. Il y a les populations reléguées dans les habitats sociaux et celles relégués dans les zones dites péri-urbaines et rurales, dans lesquelles elles n'ont plus droit aux services publics de base. Les premières zones vont être des foyers de tensions urbaines croissantes et les secondes vont rendre inaudible le discours de l'État central, car « citoyen de deuxième zone n'a pas d'oreille » et il sait qu'il n'y a plus d'argent.
On découvrira, cet automne, que s'être lancé dans une réforme aussi improbable que celle des régions va se retourner contre ses promoteurs. En octobre, au moment où viendra une avalanche de mauvaises nouvelles, principalement des licenciements massifs (en Bretagne, dans le secteur de l'agroalimentaire et du bâtiment), le Parlement débattra du sexe des anges et paraîtra abandonner le front de la vraie vie.
En touchant à des limites qui sont plus ancrées dans le psychisme des gens qu'il ne le croit le gouvernement créée un traumatisme dans beaucoup de régions, témoin le grand succès de la pétition pour demander que l'Alsace ne soit pas fusionnée (voir le site) (1). L'incendie couve aussi en Languedoc-Roussillon, en Savoie et même dans le Nord-Pas-de-Calais, sans compter la frustration du Centre qui veut être Le Val de Loire. La Bretagne inquiète le gouvernement (voir notre article) et (voir notre article).
Dans tout mouvement de panique, il y a ceux qui cherchent des solutions d'évitement. Cela incite à rêver à des refuges, voire à se désolidariser. A peu d'intervalle est apparue la même réflexion qui envisage que la machine de l'État s'effondre. Depuis l'Alsace et depuis la Bretagne, il était prophétisé que la prise de pouvoir par Marine Le Pen soit le signal de la décomposition de la France et que les régions concernées y gagneraient leur autonomie.
L'hypothèse d'un effondrement de l'État apparaît comme très osée, mais, en 1940, les gens n'en ont pas cru leurs oreilles et cela constitue un précédent. Faut-il imaginer que ce serait l'Allemagne qui viendrait jouer le rôle de Alliés ?
La politique française se décompose lentement depuis des dizaines d'années (depuis 1968? 1981? 2002?) et il faudrait plus qu'une opération de ravalement, du genre de la « réforme territoriale », pour y remédier. Au minimum, l'abandon du régime présidentiel et une vraie politique de transfert des pouvoirs locaux.
Christian Rogel
■Ensuite vous faites un lien entre une augmentation supposée du vote FN et celui du chômage. C'est tout bonnement faux.
D'une part le nombre de votes FN n'augmente pas. Le résultat des scrutins le prouve. Il faut cesser de gober la propagande des médias sous contrôle. Ce parti a fait 1 million de suffrages en moins aux élections européennes par rapport à la présidentielle, ce qui n'a bien entendu pas été commenté dans les médias. Cela prouve son incapacité à dépasser son électorat habituel. En fait, il est au même score depuis 30 ans (10% des inscrits, + ou - 3 points).
D'autre part, les résultats réels du FN (pas les sondages...) prouvent qu'il ne fait pas ses scores les plus élevés chez les précaires, qui ne votent plus, mais dans les classes moyennes ayant peur d'être touchées par la crise. Electorat de base FN : petits commerçants/fonctionnaires/agriculteurs, retraités égocentriques vivant des communes de villégiature, électorat Pied-Noir (critères bien entendu cumulables). Les marges de progression électorale du FN sont on ne peut plus limitées, à part peut-être dans certaines zones rurales (cf le centre-est breton, par exemple). Il suffit de voir la gestion municipale des quelques communes FN pour comprendre que c'est une bande de jobards qui perdra son électorat au premier problème local.
Le soucis n'est donc pas le FN, qui ne sera jamais au pouvoir, mais les politiciens jacobins en place. Ils refusent de répondre à la demande de démocratie de la population, notamment bretonne. Cela fait bien longtemps que ces gens-là ne sont plus représentatifs de la population. A se demander s'ils ne cherchent pas à favoriser la montée de l'extrême-droite, d'ailleurs...
Gwir eo! me zo a-du ganeoc'h!
Peu-être qu'a force de le déclamer nous seront entendu et que les choses bougeront!
La KAD s'organise pour...espérons que les partis bretons joueront le jeu!
Il n'est plus temps de juste blablater... mais d'agir, de nous organiser pour!
En avouant leur incapacité à faire évoluer la politique européenne, tout en étant présents au sein de toutes ses institutions, ils avouent leur perte de crédibilité au coeur même de ses institutions...
Travaillons pour les élections bretonnes KAD afin d'avoir un jour des élus vraiment responsables et représentatifs de la société Bretonne.
BEVET BREIZH
Votre gauchisme vous aveugle. Poutine est le seul homme d'état digne de ce nom qui affronte la clique des Obama, Hollande, Cameron et autres. Et c'est pourquoi il est si populaire à l'Ouest, 80% d'opinions favorables dans la très libérale Angleterre.
Car la droite française n'est pas mieux. C'est le modèle français qui ne va pas.
La France n'est pas une démocratie. C'est un système oligarchique où la haute fonction publique a confisqué l'Etat à son profit et se maintient au pouvoir après avoir créé un réseau clientéliste basé sur la distribution de subventions et l'assistanat.
C'est même culturel. Ils n'arrivent pas à envisager autre chose ! Héritage de 1793...
L'économie bretonne paye actuellement les conséquences de ce type d'économie soviétique qui arrive au bout faute d'argent.
Le chef typique de cette oligarchie est M. HOLLANDE, fonctionnaire qui n'a jamais travaillé de sa vie et qui a passé sa carrière en petites magouilles politiciennes dans les cabinets ministériels, aux frais du contribuable, comme son ex et la majorité du personnel politique français, quelle que soit sa couleur.
Ne parlons pas du Premier Ministre qui, malgré ses coups de menton mussolinien et son regard de toréador, s'avère incapable de débuter une politique de redressement.
Comme me disait un de mes amis, chef d'entreprise, je ne voudrais même pas de ses gens-là pour «gérer les chiottes de ma boite». Je finirais par manquer de merde !
Na ruz na Gwenn, kelted hepken ! Ni rouge ni blanc, celtes et bretons avant tout ! Regagnons le grand large !
C'est marrant il me vient en tête la chanson de Cabrel : «Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...»