Une collection de 84 cartes, toutes originales, proposées par le cartographe Mikael Bodlore-Penlaez et éditée par Coop Breizh. Les cartes historiques sont superbes et expliquent bien la singularité bretonne. On notera que la carte de la Gaule romaine respecte une ligne de la côte atlantique différente à cette époque. Le golfe du Morbihan n'existe pas encore mais la Loire se jette dans un vaste golfe qui est devenu la Brière et les marais salants de Guérande. Le golfe des Pictons s'enfonce 150 kms dans les terres du Poitou actuel. Bravo à l'auteur pour ce souci de détails souvent ignorés par les historiens.
On apprend aussi que l'idée de départementalisation apparaît sous le règne de Louis-XVI. Une carte du royaume divisée en damier est proposée dès 1787. Dans les deux dernières parties, Mikael Bodloré nous montre toutes les propositions de redécoupage régional depuis 1910. Une série édifiante dont la constante est l'absence de respect pour les identités régionales existantes et qui donne bien son nom à l'ouvrage : La France charcutée Finalement, Bodloré propose sa carte, une carte du bon sens.
■C'est extrêmement fragile et peu cohérent au final de faire de la découpe uniquement à partir de dialectes, dont les tracés même (y compris vis à vis la zone d'Oil, le catalan, l'arpitan, basque...sans parler des fluctuations importantes dans le temps) ne sont pas aisés à réaliser et qui ne couvrent pas les sentiments d'appartenance...le sentiment niçois est bien plus fort par exemple que celui de «languedocien». Pourtant le Pays nissart n'est pas présent sur la carte.
L'autonomie existe déjà en France (Nouvelle-Calédonie, Territoire Polynésien).
«Reste à savoir si le critère français pour accorder à un peuple un statut d'autonomie est la couleur de peau!»
De plus, la Bretagne n'a rien à voir avec une région française :
1) La Bretagne n'est pas française,
2) Avant le délire de la Révolution, La Bretagne avait un statut d'autonomie supérieur à ce que l'Ecosse connait aujourd'hui, à peine moins que le statut du Canada ou de l'Australie vis à vis du Royaume-Uni!
(Pour mémoire, le Chef d'Etat de ces 2 pays est la Reine d'Angleterre, comme ce fut le Roi de France pour la Bretagne de 1532 à 1789).
Donc le fédéralisme pour les régions françaises, pourquoi pas. Mais, cela ne peut en rien concerner la Bretagne, à moins de réécrire encore une fois l'histoire et la réalité de l'identité bretonne!
Question : Est-ce que c'est, en réécrivant l'histoire et l'identité bretonne que les choses iront mieux???
Personnellement, j'en doute!
L'égalité, la vrai, c'est permettre à chaque peuple de vivre selon son choix!
Hors, l'égalité façon République, c'est permettre à chaque citoyen d'être libre du fait qu'il adopte l'identité et les décisions que l'Etat défini pour lui!
Non, cette carte est mauvaise... Ce n'est pas la carte du bon sens. Même la carte du gouvernement Valls est meilleure à côté de ça. Les seuls bons points de cette carte : la Bretagne et la Normandie qui retrouvent leurs frontières historiques. Les bons points s'arrêtent là, il n'y en a pas d'autres...
@ Spered Dieub, je ne sais pas si j'ai bien compris votre message, mais j'ai l'impression que vous êtes dans une vision «il faut convaincre l'Etat, il faut plaire à l'Etat» etc
Sauf que moi je regarde le cas alsacien (entre autres) et on se rend bien compte que la France veut la disparition politique et culturelle de la Bretagne. C'est clair. Vous parlez de «communautarisme», c'est assez affligeant de reprendre cette diathribe.
Le «communautarisme» est le cache-sexe du nationalisme et de la xénophobie française et francophone.
La Bretagne est la Bretagne...pour les jacobins c'est déjà de trop. Quelle est la dimension raciale, ethnique d'une Bretagne à 5 département, par rapport à une Bretagne à 4 départements ?? Aucune ! On a juste une Bretagne plus forte, c'est ce qui ne plait pas aux nationalistes franchouillards de gauche et de droite.
Si on reste dans un espèce de raisonnement servile, on est pas sorti de l'auberge.
Du côté des mouvements bretons, la grosse erreur serait d'auto-circonscrire son action sur le plan culturel, politique, et SOCIAL sur la B4. C'est la grosse erreur à éviter, je dirais même avec la nouvelle donne qui se profile, il va falloir mettre les bouchées-doubles sur le 44 son environnement immédiat. Anticiper.
Effectivement. Le «plus fort» (le français) impose son histoire, sa langue, son drapeau, son vocabulaire, le sens des mots, etc.
Croire que le «plus fort» est naïf et sans arrière pensée est d'une pure naïveté.
L'Etat français est notre ennemi, il le sait, mais nous, le savons nous bien ? J'ai parfois l'impression que non, ou pas suffisamment.
«Communautarisme», «repli identitaire», dérive identitaire", etc. : qui invente ces mots et leur sens ? Et dans quel but ?
Le but est clair : délégitimiser notre simple droit à l'existence en tant que Bretons, Corses, Alsaciens, Basques, ...
Le critère qui fait d'une région une région autonome me paraît flou. Je le comprends, par exemple, pour les régions partiellement non-romanes que sont la Bretagne, l'Alsace ou le Pays Basque ; mais pourquoi accorder cette autonomie à la Savoie et au Roussillon ? Et pourquoi la refuser à la Flandres, noyée dans la Picardie ?
Ils ont tort, car c'est une habitude tenace en Hexagonie, de rejeter sur les autres la faute dont on est soi-même coupable.
L'accusation de pro-nazisme par exemple, concernait en fait quelques têtes politiques bretonnes, ainsi que quelques dizaines (60, 80 ?) de militaires rémunérés et équipés par la SS.. Pourtant l'opprobre fut élargie à tout le mouvement breton.
Dans un registre bien différent, les cultureux du Conseil Consultatif de Bretagne eurent à subir les mêmes amalgames, alors qu'ils travaillaient sur les diverses adaptations réclamées par la Bretagne, sous la houlette du Préfet régional lorrain Quénette, au service de Vichy certes, mais résistant secrètement actif reconnu plus tard.
(Quelques années auparavant le grand Jean Moulin, Sous-préfet en Bretagne avait eu, lui aussi la même attirance pour notre culture...).
Mais pendant les décennies qui suivirent la Libération, tout ce qui était breton, langue comprise, fut suspecté et assimilé au totalitarisme ultra-rhénan. Jolie chape de plomb dont on ne s'étonnera pas outre mesure, puisqu'il s'agissait précisément de plomber le subversif sentiment d'appartenance.
Mais surtout : on aurait pu attendre de l'indignation française concernant les dérapages bretons ponctuels, qu'elle s'appuie sur les titres de gloire de la jacobine donneuse de leçons, d'autant qu'on changeait carrément d'échelle.
Or ce fut exactement l'inverse !
La Collaboration d'Etat à Etat était officialisée entre le France vaincue de Pétain et l'Allemagne d'Hitler triomphante. La première entretenait les troupes d'occupation, se soumettait aux ordres et aux réquisitions de nouveau maître, plaçant de plus son appareil industriel et productif au service de l'Allemagne.
Plus croquignolet encore : la Division Charlemagne, constituée de 8000 Waffen-SS français, était envoyée sur le front russe défendre le Reich et la Croix gammée. Les derniers rescapés défendront en 1945 à Berlin la station de métro donnant accès au bunker du Führer. La rafle du Vel d'Hiv' exécutée par les gendarmes français de la Collaboration enverra des trains de Juifs entiers vers les camps de l'Est et ses forces de police s'attaqueront à la Résistance. Et puis, ne pas oublier les 30 à 40 000 miliciens pétainistes qui furent dans la dernière année, les auxiliaires zélés de l'occupant contre les maquis...
Vraiment, belles lettres de noblesse pour jouer les procureurs !
Carrément l'hôpital se moquant de la charité.
Tout comme aujourd'hui l'Etat le plus jacobin d'Europe, dont l'essentiel de ses grands partis de gouvernement le disputent à ses extrêmes (et singulièrement son extrême droite), pour régresser dans le repli identitaire francien le plus massif, sans paraître à nouveau s'apercevoir de ce qui pourrait l'empêcher de faire la leçon aux autres.