La fortune venait de la mer

Présentation de livre publié le 21/01/12 21:52 dans Histoire de Bretagne par Eflamm Korneg pour Eflamm Korneg
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La fortune venait de la mer.

Ce livre universitaire retrace l'épopée du port de Landerneau dans ses années fastes au XVIIIème siècle. C'est l'ancien maire de Landerneau Jean Pierre Thomin qui a mené ce travail de longue haleine pendant deux ans. Il n'a pas été aidé par les circonstances car les archives de landerneau ont brûlé lors de la seconde guerre mondiale. Alors il a fallu retrouver les traces du glorieux passé ailleurs. À Bilbao au pays Basque notamment où 300 ans d'archives ont permis de retrouver la trace d'un certain Bartholomé Kerhhoz, personnage central de l'âge d'or du commerce landernéen. Il naquit à Argenteuil en 1727 et mourra à Landerneau en 1805 . On sait grâce aux archives qu'il s'installe très tôt dans la ville de la lune, preuve de son attraction sur les négociants des environs. A 22 ans il a déjà son bâteau "« le coureur» . Il sillonne les mers sans relâche, il a une relation particulière avec le Pays basque espagnol, c'est un hispanophone confirmé. Il meurt fortuné et reconnu. De très loin, le premier armateur de la ville. Il possède 25 fermes dans le pays au moment de mourir. Négociant, il est aussi notable devenant tour tour conseiller et maire de la ville (1781). Par le truchement de Kerrhoz, les recherches mettent en évidence l'intense activité du port de Landerneau qui devient même le premier du Finistère. Des bateaux à grand tonnage accostent près du pont de Rohan. Au maximum, Jean Pierre Thomin a recensé des navires de 260 tonneaux. Pour se faire un ordre idée, les plus grands bateaux de l'époque font 600 tonneaux environ.

Un commerce florissant

Quand le reste de l'économie bretonne décline, Landerneau continue à prospérer. Au 18 ème siècle, la ville est ainsi reliée à une centaine de ports d'Europe, parmi les plus importants Blaye, Bordeaux, Bayonne( bois ouvragé ),Bilbao(pour son fer), Londres( exportations de toiles et de lin), au Pays de Galles où les marins landernéens vont chercher du charbon. On est loin de l'image éculée d'une Basse-Bretagne tournée vers elle -même. Autre signe spectaculaire de son ouverture, Landerneau a plus de relations avec des ports étrangers qu'avec des ports bretons.

C'est une économie ouverte, mondialisée. Le cuir par exemple est une marchandise largement commercialisée vie le port de Landerneau. Cette prospérité se traduit par l'architecture. De cette époque en effet date les maison d'armateurs que l'on trouve toujours en centre ville. Le développement du port de Brest retentit aussi sur celui de Landerneau depuis que Colbert a décidé d'y implanter la marine de guerre. Au 19ème siècle, le volume moyen de marchandises échangé est de 120 000 tonneaux à Brest et de 70 000 à Landerneau.Des commandes juteuses parviennent à Landerneau pour ravitailler le port de Brest. Ainsi du bois, du lin, de la viande transitent sur l'Elorn pour les marins du roi. Landerneau a conservé un arrière pays dynamique et une économie de qualité, un véritable port- relais entre l'Argoat et l'armor.

Du commerce, à l'industrie et de l'industrie au déclin

Au 19ème siècle, Brest a pris le dessus peu à peu. Pourtant landerneau rebondit encore et reste attractif en se muant en ville industrielle. La création des usines de filature ( Société lignaire du Finistère) dynamise l'activité, au cours de ce siècle. La ville passe de 3500 à 9000 habitants. L'embellis s'arrête avec l'intrusion de la vitesse. Jean Pierre Thomin explique qu' elle a eu raison du port de Landerneau. Car elle a centralisé la main d'oeuvre et abolit un plus les distances. Par le biais du chemin de fer d'abord qui rompt le lien maritime avec Brest et par l'apparition du moteur sur les bateaux ensuite qui permis de construire des navires beaucoup plus grands.


Vos commentaires :
Jacques Legoff
Vendredi 15 novembre 2024
Il naquit à Argenton en Landunvez et non Argenteuil :)

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