Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue hier à Quimper, la FDSEA à sonné la sonnette d'alarme sur l'agriculture bretonne. Contrairement à ce qu'on attendait, elle ne s'en est pas prise à la distribution mais à ce qui se passe en amont dénonçant les dérives des coopératives d'achats créées il y a 40 ans et rappelant que 15 d'entre elles avaient été condamnées en 2010 à l'initiative de Bruxelles pour avoir fixé les prix. La FDSEA dénonce la trop forte concentration de ces coopératives donnant trop peu de choix aux producteurs. Elle dénonce aussi la variabilité d'une coopérative à l'autre mais aussi à l'intérieur d'une même coopérative où les prix varient en fonction des agriculteurs. Elle dénonce des bénéfices excessifs citant le prix d'une tonne d'avoine doublant pour simplement avoir été mise en sac. Les producteurs dépendent de ces coopératives pour l'achat des semences, des engrais, des produits phytosanitaires, des aliments, des compléments alimentaires, des produits vétérinaires et du matériel. L'augmentation du prix des [[intrant]s ont mis les agriculteurs dans une situation intenable. Concentration : la FDSEA fait remarquer que seulement six entreprises contrôlent le marché européen des produits phytosanitaires et 3 autres contrôlent 45% du marché des semences.
La FDSEA en appel à une «moralisation des pratiques des uns et des autres». «Il faut apporter plus de transparence» a déclaré Pascal Prigent, secrétaire général de la FDSEA et président de la section avicole. Un observatoire des prix va aussi être créé pour aider les producteurs à faire leur choix d'approvisionnements.
La FDSEA a aussi violemment dénoncé la taxe carbone «arrivant au pire moment», alors que les filières du poulet et du porc sont en pleine crise. Ayant analysé les trajets d'une côtelette de porc, la FDSEA à calculé qu'avant d'arriver dans votre assiette, la côtelette aura payé six fois la taxe carbone ! Le président à annoncé une action contre la taxe carbone sur toute la Bretagne durant toute la durée du SPACE à Rennes.
En ce qui concerne la fermeture prévue de certains abattoirs bretons comme celui de Lampaul-Guimiliau, la FDSEA ne semble émettre que des voeux pieux et des solutions à vraie dire assez vague. Elle propose une solution «collective» de «restructuration cohérente» au niveau régional...Beaucoup d'experts pensent que la solution ne peut passer que par des reformes qui remettraient en cause tout le système de fiscalité de l'entreprise et même le code du travail en France.
En ce qui concerne le poulet, la FDSEA rappelle qu'un tiers de la production va à l'export et que sans aide européenne tout est foutu. La FDSEA dénonce la mise à zéro des restitution au mois de juillet 2013. L'abandon définitif de ces subventions européennes qui permettent des prix compétitifs sur le marché international serait une condamnation à mort de cette filière, prédit la FDSEA.
Dans sa conclusion, Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, fait appel à toutes les Bretonnes et à tous les Bretons pour qu'ils prennent conscience de la gravité de la crise et pour dire STOP !
Philippe Argouarch
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