Le groupe RN à l’Assemblée nationale veut introduire dans la Constitution : «nul ne peut se prévaloir de sa langue ou sa culture pour se soustraire aux lois de la République et s'exonérer du respect des règles communes».
Faut-il en rire ou s’inquiéter ?
Il faut prendre très au sérieux ce qui n’est rien d’autre que la manifestation du glissement totalitaire de la République française.
C’est l’aboutissement du « principe d’unicité du peuple français » consacré par le Conseil constitutionnel, lorsque la diversité humaine et les langues minoritaires ne peuvent plus devenir source de droits.
Nos langues ne sont pas des « patrimoines », elles sont sources de droits individuels comme collectifs. C’est le droit pour chaque individu de pouvoir s’exprimer dans sa langue et de pouvoir la voir enseignée à ses enfants. C’est le droit pour ces derniers de partager et de vivre leur culture minoritaire. C’est le droit des peuples à persister dans l’être, en transmettant leur langue, leur culture riche d’un rapport au monde distinct et fondateur de l’humanité. Le droit de persister dans l’être, c’est encore le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes reconnu par la charte de l’ONU.
La proposition du RN marque l’aboutissement d’une dérive totalitaire. Il ne manquera plus que l’arsenal pénal pour faire respecter l’interdiction d’opposer le moindre droit au sein d’une « société unicitaire ».
Paul Molac a eu raison de riposter en parlant breton, pour mieux souligner l’absurdité de cette proposition.
Mais elle n’est pas absurde. Elle s’inscrit pleinement dans la politique républicano-jacobine qui a planifié la destruction méthodique de nos langues, en utilisant à plein les ressources de l’éducation nationale.
Comme les victimes de cette histoire tragique -que l’on devrait situer au rang des victimes de crime contre l’humanité- relèvent la tête aujourd’hui, il convient de les empêcher d’agir par tous les moyens.
La destruction de nos langues, de la diversité par une république dévoyée dans son essence émancipatrice, nous conduit à la société de contrainte où la liberté d’expression n’existera plus, où la pénalisation des comportements dérogatoires sera reine. Le climat est nauséabond. Je suis abasourdi par la montée de la haine en ligne à l’encontre de ceux qui ne font jamais que défendre leur langue et leurs droits humains. On entend des bruits de bottes sur le pavé, et des marches aux flambeaux qui nous rappellent tellement de choses.
La proposition du RN nous mène à la société de contrainte, mais ce n’est jamais que la tendance actuelle. Une république tournée contre l’altérité s’abîme logiquement dans la société de contrainte. Je ne cesse de le dire depuis plus de dix ans déjà. Notre avenir sera-t-il celui qu’offre le pouvoir chinois, par l’ utilisation de tous les moyens technologiques pour assurer une contrainte sociale de tous les instants ?
Le travail d’éradication de nos langues n’est pas encore achevé. Il repose sur la « communauté éducative » qui sabote les filières bilingues et sur la passivité du pouvoir socialiste à la région qui refuse de mettre la pression sur l’Etat.
Cette proposition du RN doit résonner aux oreilles de ceux d’entre nous qui se sentiraient tentés par la haine française. On ne peut pas être breton et d’extrême droite sans adopter une conduite suicidaire. Voter l’extrême droite, c’est soutenir la haine nationale française anti-bretonne.
Il faut savoir être cohérent.
Plus que jamais nous devons rester fermes sur l’essentiel. Le combat pour la Bretagne, son autonomie et la survie de nos langues et culture, relève des droits humains. Nos langues ne sont pas des « langues régionales » donc inférieures, mais les langues de notre peuple et de notre pays. Nous ne devons pas nous laisser impressionner par l’arsenal liberticide de l’extrême droite, mais être conscient de l’hostilité viscérale d’une certaine république à notre endroit.
La république est prise en otage depuis si longtemps par les forces d’une bourgeoisie avide et coloniale. Elle est désormais enchaînée au CAC 40, au rayonnement de Paris mais encore aux forces de haine. Il m’est avis que nous devons la délivrer.
La vraie république émancipe, les hommes et les peuples. Elle émancipe tous les peuples, même le nôtre sur lequel on a tant craché dans l’histoire.
Avec l'accession prévisible du RN au pouvoir, nous savons à quoi nous attendre.
Yvon Ollivier
auteur
■Ça concerne les langues et les cultures régionales de France ? Les Corses ? Les Bretons? Les Alsaciens? Les occitans ? Les Provençaux ? … etc.
Rak ar re-man ne raio nitra evit hor yezh . Enebin a reont da gelen hor yezh evit ar rummadoù yaouank dalc'hmat er skol , setu perak gwelloc'h gwell da chom en ti .
Ar re-hont a foultr kaer gant ar vrezhoneg !
«Ar gern d'ar chas , al logod d'ar c'hazh ». Ret eo da ziuz e gamp !
Ni ho unan ! Angela Duval a lare « Ne drokfen ket va bro , ma yezh ha ma frankiz ! »Morse !" Breton : Lez ar re a zo fall evit Breizh !
Pour les Breton(ne)s que nous sommes c'est à dire un peuple il faut lutter pour obtenir des droits face à l'oppression culturelle parisienne jacobine ...
Nous revendiquons une liberté qui se négocie pas , nous avons le droit de nous émanciper des abus quelques qu'ils soient .
La Bretagne n'est pas une colonie .
Quant aux règles de la république , elles nivellent sur le plan culturel les minorités de France , c'est un constat en 2024 .... alors que nos politiques français sont enclins à donner des leçons aux Chinois concernant les Tibétains opprimés ou encore les Mapuches en Argentine et au Chili également par exemples .
Les Droits de l'Homme sont à la carte? Non !