Il y a des phrases qui reviennent régulièrement quand on parle de l’identité des Bretonnes et des Bretons, et parmi celles-ci, il y a ces deux mots accolés, symboles du choix cornélien auquel fait face tout Breton(ne) : « La découverte ou l’ignorance ».
Ces mots font référence à un passage du livre Comment peut-on être Breton (1967) écrit par le journaliste Morvan Lebesque, né en 1911 et décédé mystérieusement au Brésil en 1970, seulement trois mois après la parution d’un livre qui a marqué toute une génération de Breton(ne)s. En 1976, le groupe Tri Yann, dans l'album La Découverte ou l'Ignorance, met en musique le texte et en fait une chanson qui en touchera beaucoup. Jean Chocun explique dans sa préface « Quand Morvan Lebesque écrivait Comment peut-on être breton, il ne mesurait sans doute pas l’impact que ces mots auraient bien des années plus tard. »
Aujourd’hui, c’est un recueil de photos magnifiques de visages de Breton(ne)s portant le costume traditionnel qui sort avec ce même titre. Bien sûr, l’habit ne fait pas le moine. De plus, porter un costume breton, mettre une coiffe pour les jeunes Bretonnes, ne sont pas les seuls déclencheurs d’une prise de conscience de sa bretonnité. Certains ont été interpellés à cause de leur patronyme à l’autre bout de la France. D’autres ont été insultés dans une cour de récréation ou ont été traités de « ploucs ». D’autres encore ont reçu une explication de la bouche de leurs parents. Notre paternel nous avait dit un jour à table, j’avais alors 10 ans « Vous avez un nom breton, vous êtes Bretons, soyez-en fier !».
Si ce recueil de photos porte sur le costume en tant que signe distinctif, en tant que composante identitaire, c’est donc et surtout en tant que révélateur personnel de sa différence qu’il faut le comprendre et l’apprécier. Oui, c’est ce costume qui a déclenché chez beaucoup de petits Bretons et petites Bretonnes une prise de conscience de sa différence couplée à une fierté de porter quelque chose de beau. La première installation d’une coiffe du pays sur la tête d’une toute jeune Bretonne de sept ans est tout simplement un rite d’initiation.
La couverture du livre montre une magnifique photo d’un garçon habillé en Breton par ses parents... Sera-t-il pour autant Breton demain ? « Nul ne le sait. A chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance ». C’est la question que pose ce recueil de photos de Breton(ne)s en costumes traditionnels, en noir et blanc, et accompagné de légendes quadrilingues en français, breton, gallo et anglais. Une première dans le monde de l’édition bretonne.
J’ai eu conscience d’être Breton, le jour où à 8 ans j’ai porté pour la première fois, un costume traditionnel. Je me suis senti tellement fier ! Ce jour-là, j’ai compris.__Pascal Jaouen
Le photographe Gaël Dupret est un Breton expatrié de longues années en France. En août 2017, il est revenu sur sa terre d’origine dans le Pays vannetais. En quête d'un travail sur le patrimoine, il découvre alors la 35e édition des Noces bretonnes à Noyal-Muzillac. Une inspiration pour cet ouvrage car c’est de ces photos que naîtra une interrogation sur la question : qu’est-ce qu’être Breton ? Son fils Elaïc né en France sera-t-il Breton demain ? Beaucoup de parents ayant vu naître leurs enfants à Paris ou au bout du monde, ou même pire, en Bretagne, se la sont posée.
La découverte ou l’ignorance est l’interrogation d’être breton-ne ou pas... de se reconnaître en tant que tel ou pas... mais plus profondément c’est se poser la question : qui est-on vraiment, d’où vient-on et où voulons-nous aller?
Une exposition a eu lieu à Noyal-Muzillac en 2020. Vous la retrouverez en 2021 à Perros-Guirec, Pontivy, Noyal-Muzillac, Rohan et Dreux, à Orvault, Carpentras et à Paris en 2022. La présentation du livre aura lieu vendredi 14 mai et samedi 15, de 10 à 18h à Perros-Guirec (place de Lattre de Tassigny, derrière la mairie).
■La maîtrise de la langue bretonne, décomplexée et résolument outil de création, est un élément fondamental pour l'avenir même du peuple breton. Où qu'il soit dans le monde, en Bretagne, ou très loin provisoirement ou hélas définitivement.
La connaissance de notre histoire, sans fards et telle qu'elle est, et selon notre point de vue, est d'une importance capitale pour se situer dans le temps, passé, présent et futur.
La transmission de notre savoir-vivre, de notre sensibilité, de nos spiritualités et de nos visions du monde, construits et hérités des millénaires précédents, de nos arts, de nos paysages, de nos danses, de nos chants, d'une littérature de création et de nos traditions vivantes, leur transmission est vitale. Y compris aux réfugiés qui voudront être des nôtres. Tous ces éléments sont notre contribution et notre lien aux autres, à l'humanité, comme le sont les cultures en général.
Ici, face à l'océan, entre Mer Celtique et Golfe de Gascogne, nous voulons un futur : gardons confiance, relevons-nous, essuions nos genoux, revêtons nos jiletennoù brodés ou non et nos coiffes, accrochons-nous à la dañs-dro et reconstruisons nos liens. Il nous faut vivre.
N'eo ket skuizh hon c'horf o tougen hon ene !
Cela ne peut donc durer qu’un temps, ou moins long avant que la Fierté des peuples asservis ne se vide par évaporation, assèchement très lent des sujets de fierté dans l’impasse, qui ne se renouvellent pas et qui finissent par ennuyer, et qui désintéressent d'être ressassés jusqu’à en avoir honte de n'avoir que cela à utiliser encore. Stérilement ! D
Elles ne sont pas éternelles les fiertés, si la source que devrait être une Nation dynamique, libre de ses choix, actions, et politiques ne les recréent naturellement, ne les régénèrent par des re-créations qui maintiennent au plus haut niveau, la fierté dont les Hommes, Femmes et Enfants d’un groupe qui a une Histoire et une Géographie, un Pays qui va de l’avant, ont besoin vital!
Les nationalismes, patriotismes, « bien compris », les appartenances ethniques revendiquées, bien comprises, ne sont que les manifestations induites par la richesse des sources qui produisent cette fierté en qualité, qui dynamise. Et font les Peuples heureux et fiers.
Les Peuples à fierté impossible, bridée, méprisée, se trahissent eux-mêmes, meurent et disparaissent dans des souffrances intérieures pour une grande part de leurs individus, ou encore deviennent agressifs et dangereux !
Kristen, que vaut, et de quelle qualité est-elle notre fierté à nous Bretons, aujourd’hui ? De quels œuvres, et de quels Hommes anciens encore, et surtout nouveaux peut-elle émaner et nous envahir, nous sublimer, nous transcender ? Nous rendre fiers, et/mais surtout par ce que nous aurons su gagner, obtenir, arracher, et surtout recréer de, et en notre pays ! Comme d’autres ont su et pu prendre les moyens de reconstruire en tous domaines.
Il ne suffit, ni ne suffira pas de d’une affiche prenant « la fierté » au bond, en en faisant un slogan électoral, et ensuite faire des choix tels, qu’aucune fierté ne nous dynamisera?
Rè-uni-fiers! Hum! Je crains que cela ne soit pas suffisant ! Trop de décennies de seuls affichages sont passées !...Mal passées !
En France, pour, quelques régions très spécifiques encore, la nécessité de maîtriser leur destin est à tous points de vue justifié, et dû ! Sans cette maîtrise les désirs et souhaits restent lettres mortes, inutiles finalement !
Rafig, si ré-unifier est un « préalable » à absolument respecter, ce principe alors appliqué à la lettre deviendrait un obstacle, un handicap et pour la Loire Atlantique et les autres départements bretons ! Au rythme où la ré-unification évolue !
La ré-unification ne peut être un préalable pour des progressistes bretons(je pense qu'il en existe encore), ce serait geler ou affaiblir fortement toutes les autres actions et revendications ! De qui ferions-nous le jeu ?
Non pour moi la ré-unification est un élément de grande importance, parmi les revendications bretonnes, mais en aucun cas un préalable !!!
Tous les éléments essentiels de la cause de la BRETAGNE sont un « package » à défendre, à revendiquer, à obtenir ou arracher, conséquemment et/mais j’oserai le dire : « consubstantiellement » !