Pendant les guerres en Afghanistan, le journal Le Monde et les média français en général s'empressaient de nous présenter des cartes détaillées et coloriées de toutes les ethnies du pays. Même chose pendant l'intervention française au Mali avec Touaregs ici, les Maures par là et les Peuls par ici etc. Pour l'Ukraine on nous présente des cartes très précises des populations russophones. Ils sont bien obligés car l'actualité est de moins en moins basée sur la lutte des classes (l'a-t-elle jamais été ?) et de plus en plus basée sur les droits des peuples et des minorités nationales, et d'une façon générale, la lutte pour la démocratie.
Mais en ce qui concerne la France, le sujet est tabou. Sans parler vraiment de censure, les média boudent le sujet, s'auto-censurent même. Les élus invoquent la république Une et indivisible comme autrefois les prêtres parlaient de sacrilège ou de pêché mortel. La carte est verrouillée par les États-nations dans ce qu'ils appellent la boîte de Pandore. L'enfer quoi. Cette carte vérité est interdite en France. On l'aperçoit de temps à autre dans les ouvrages contre le communautarisme. Elle a aussi été publiée dans «Atlas des Nations sans État d'Europe» de Mikael Bodloré-Penlaez, publié chez Yoran Embanner. Vous ne la verrez dans aucun média faisant la revue des divers redécoupages de l'hexagone proposés suite à l'annonce par le gouvernement et le président de la République d'une simplification indispensable.
À chaque parution, cette carte fait sortir de ses gonds notre Françoise Morvan, la gardienne du temple attitrée qui a ses entrées, portes grandes ouvertes, dans les média parisiens. La vestale de la République prend alors ses airs effarouchés de vierge outragée et part à la chasse aux nazis débusquant arrières grands-pères au PNB (Parti National Breton) pour l'un et pétainiste pour un autre. Fort du roquefort non ? Pourquoi ne pas traiter le juif allemand Daniel Cohn-Bendit, leader des Verts en Allemagne, de nazi puisqu'il est co-président de l'Alliance Libre Européenne ?
La carte a été dressée par la [[Federal Union of European Nationalities]] ou FUEN et reprise en 2004 par l'[[Alliance libre européenne]] (ALE). ALE est un groupe politique réunissant des partis politiques qui se distinguent des schémas de pensées politiques traditionnels dans la mesure où ils mettent au premier plan un régionalisme intégral dans une Europe sociale. Une «Europe aux cent drapeaux» comme la rêvait Yann Fouéré. Les partis du groupe ALE présentent de nombreux candidats aux élections européennes de ce mois-ci.
La carte que nous publions présente un découpage de la France basé sur l'histoire et la culture. Il n'y aucune raison que les régions soient de la même taille. Il y a des états américains minuscules qui fonctionnent très bien comme Rhode Island. Certains sont même plus prospères que d'autres bien plus vastes.
Selon cette carte le découpage naturel de la France pourrait se faire en 9 régions ethniques :
La Francie
L'Occitanie
La Bretagne
La Savoie
La Corse
L'Alsace-Moselle
La Catalogne française
Le Pays Basque français
La Flandre française
■Et aux élections européennes, par la liste «La Bretagne pour une Europe sociale / Breizhiz dorn-ha-dorn gant pobloù Europa» menée par Christian Guyonvarc'h.
Grande région: Sarre, Lorraine, Luxembourg et la Région wallonne.
Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai:Arrondissements Courtrai,Ypres,Roulers,Tielt,Mouscron,Tournai,Ath, Lessines,Silly, Enghien autour de la métropole Lilloise.
Eurorégion Aquitaine-Euskadi: Communauté autonome basque + Aquitaine.
Eurorégion Pyrénées-Méditerranée: languedoc rousillon, midi pyrenees, catalogne, iles baleares.
ETC.
Ca me parait ridicule de modifier la carte de nos régions sans prendre en considération les réalités en termes de coopération économique, de similarités culturelles et historiques qui lient ces régions à leurs voisines de l'autre coté de frontières nationales qui n'existent plus depuis déja 20 ans......
Il faudra bien que la France s'y fasse.
1) Rien sur les Francoprovençaux ou Arpitans
2) Le français utilise l'expression «Alsace-Moselle». La Moselle se compose pour l'essentiel du Pays de la Sarre, du Bas-Luxembourg et du Messin. Deutschlothringen est la partie germanophone.
3) La Francie c'est le domaine du francien : l'Ile-de France et l'Orléanais. Les autres régions d'Oïl du Nord sont la Normandie, le Poitou-Saintonge, la Neustrie, la Bourgogne, la Picardie, la Lorraine romane, le Berry, etc.
4) Ni la Provence ni la Gascogne ne sont l'«Occitanie», notion tirée par généralisation du mot «occitan» qui englobait initialement le seul languedocien. Il y a eu abus de langage à partir des années 1960. Du point de vue linguistique il y a 3 langues d'Oc : l'occitan, le catalan, le gascon. On notera avec intérêt que le mot «provençal» recouvre aujourd'hui un sentiment d'appartenance provençal qui prime sur celui d'Occitanie. Vive donc l'Occitanie, mais sur son domaine.
Pour s'informer sérieusement, voir :
P. Bec, Manuel de philologie des langues romanes, volume 1. J.-L. Massoure, Site Domaine gascon-wiféo pour les sources et la bibliographie. Site Gasconha.com.
Levy, Histoire linguistique de l'Alsace et de la Lorraine, 1928, réédité chez Atlantica.
Les ouvrages vieillis mais sérieux de Guy Héraud.
Bref, une carte approximative, hasardeuse et qui de toute façon ne tient pas compte d'un fait majeur : l'assimilation est pratiquement acquise. Ober evel pa vije.
Quant à l'emploi erroné du mot «francien» (ci-dessus), il révèle l'intention politique et idéologique de l'ALE de ne pas poser la question au fond : la France c'est l'espace d'Oïl qui a tué les autres à partir du Centre. Et qui a éliminé aussi les particularités des peuples d'Oïl. Vaste programme.
La France est une idée et un Etat tournés contre les peuples qu'elle englobe. Mais poser la question en ces termes est inconvenant, c'est sûr.
Traduit du français
Le mot «ethnie» est parfaitement justifié mais les Francophones en ignorent le sens, surtout s'ils sont journalites de la télé. Définition :
F. Nadel, L'Anthropologie, Paris, 1972 :
La notion d'ethnie s'applique à un peuple, une nation (qui, contrairement aux conceptions françaises, ne se distingue pas de la «nationalité»). Elle se tient au carrefour des déterminations ethnographiques, anthropologiques, linguistiques, historiques et territoriales, sans qu'on puisse la reconduire à aucune d'elles exclusivement.
Elle suppose un «type commun d'organisation de l'espace. C'est un groupe naturel déterminé par tous les caractères humains, somatiques, linguistiques et culturels, suffisamment cohérents et permanents, reçus et transmis sur la longue durée. Le peuple ou ethnie reconnaît son unité en concevant sa »culture commune spécifique«, ce que reconnaissent aussi ses voisins, puisque les limites d'un peuples sont aussi celles du voisin (dans une civilisation commune).
Les Lives, les Ingriens, les Flamands, les Basques, les Serbes, sont des ethnies. Un partie des citoyens français sont d'ethnie française. C'est un fait objectif, sauf assimilation totale.
Si le mot ethnie est tabouisé, le mot nation subit le même sort et le mot peuple aussi, surtout s'il s'agit de nation bretonne, de peuple breton, etc. Jusqu'à quand va durer l'aliénation ?
Il ne faut pas dire »chat« mais »félin domestique de petite taille«, c'est bien connu.
N. B. : Françoise Morvan est cohérente avec son choix français (et pas »francien").
Plusieurs fois, j'ai eu à faire à des amis français qui m'ont dit : si les bretons prennent leur indépendance, si les occitans se revendique comme tel, si les Basques se réunissent, si l'Alsace redevient un Lander, qui sommes-nous alors???
Ma réponse fut : Cela va peut-être te surprendre, mais il me semble que toi sur est un...français!
En fait, la surprise fut mienne, car à chaque fois, ces amis me regardaient avec des yeux qui ne comprenaient pas ce que le mot «français» pouvait bien signifier!
Il me semble que c'est grave, les français en voulant imposer leur culture et leur domination politique aux autres nations de l'hexagone se sont eux-mêmes détruits dans leur identité...!
Le phénomène doit être récent, car les rois de France parlaient toujours «des» peuples de France... (même si le terme «France» ne convenaient certainement pas à tous!)
@ Tangi Manac'h
Si vous faites référence aux langues Gallo-Breton, pour votre information, cette séparation existait déjà entre le gaulois et le gallo-romain. Donc avant l'arrivée des Bretons en Armorique et des Francs en Gaule. Et je n'ai jamais entendu dire que les armoricains se différenciaient à ce niveau. Les bretons installés en Armorique n'ont fait que reprendre progressivement une partition linguistique existante. Au 20ème siècle, l'état français à fait le reste...!
De fait, le gallo est une richesse dans notre paysage, pas une frontière.
C'est assez surprenant notamment pour le Vannetais et la LA. Donc créer des régions ethniques cela devient difficile sur une base de l'origine ancestrale des gens.
Vous avez raison.
Mais il faudra également un jour s'avoir ce qui est vraiment nauséabond :
- Faire parti de l'humanité dans sa diversité,
- Rejeter son humanité pour la création d'un homme nouveau conforme à une norme.
Nombre de personnes place l'origine de la mise en application de la théorie de l'homme nouveau (conforme à une norme, un standard) à la création du «français républicain», qui fut suivi par la création du «soviétique», du «nazi Arrien», du «WASP américain», du «chinois maoïste», du «cambodgien version Pol pot»...
Finalement, pour cet homme uniformisé «politiquement correct» que de diversités...!
Le vrai problème de ce débat, c'est que si nombres d' «hommes nouveaux» ont disparu du paysage (il y a peut un darwinisme dans ce domaine également), nous bretons avons le désavantage d'être confronté au modèle le plus ancien qui malheureusement, 2 siècles après sa création, est toujours d'actualité!
L'une des plus ancienne nation d'Europe face au plus ancien «homme nouveau»!
Reste à savoir comment la théorie de Darwin s'appliquera...!
Pour rappel les corses sont devenus une région avec une vague de violence dans les années 60-70 (auparavant rattachés à PACA). C'est quelque part une reconnaissance implicite de cette carte finalement que de vouloir faire systématiquement autre chose.
Je regrette quand même l'usage du terme «ethnique» pour B5...car à mon avis justement B5 n'est pas réellement une région ethnique, en tous les cas de prime abord.
Les bretons sont attachés à ce territoire car il recouvre justement une dimension qui dépasse une dimension tribale (les cartes tribales en Afghanistan ou Mali des médias français sont des cartes linguistiques ou religieuses, pas de territoires historiques ou liées forcément à un sentiment d'appartenance) et surtout une grande cohérence géographique, une stabilité historique (repères pluriséculaires), un territoire vécu, même pas forcément perçu d'abord comme culturel ou filial au sens linguistique ou communautaire du terme.
Car si on distingue une «Occitanie» concept purement linguistique (et qui est même sujet à discussion linguistiquement), on pourrait tout aussi bien parler de Britonnie pour la Basse-Bretagne...à mon avis une région Grand-Ouest, ne correspondant plus à rien de géographique et historique réveillerait en réalité la dimension ethnique en Basse-Bretagne, qui a toujours été apaisée quelque part par la légitimité de la Bretagne en tant que Duché ou province à statut particulier.
«la dimension ethnique en Basse-Bretagne, qui a toujours été apaisée quelque part par la légitimité de la Bretagne...»
Je suis surpris, voir choqués par votre propos!
Franchement, reprendre les théories françaises selon lesquels les hauts bretons seraient moins bretons que les bas-bretons, c'est du grand n'importe quoi!
Il n'y a à cela aucune base, ni historique, ni culturelle, ni même génétique! (voir les cartes proposées par certains intervenants).
Franchement, on n'a jamais entendu un Gallois dire qu'un habitant de Swansea était moins Gallois qu'un habitant de Caernaffon, où que seuls les écossais vivant au nord du Lock Ness avaient la dimension ethnique de l'écossais véritable.
Il faut bien être breton continental vivant en République Française pour aller sur ce genre de théories fumeuses.
Comme, je le disais, cette limite linguistique existait déjà chez les armoricains gallo-romains, soit «2 à 4 siècles avant l'arrivé des bretons», elle a disparu à leur arrivé et s'est lentement reformée!
En quoi, cela pose un problème?
Désolé si je semble un peu fâché, mais ce genre de n'importe quoi c'est du pain béni pour Paris ou pour les adeptes de F.Morvan et de sa secte jacobine!
Et OUI, la Bretagne est une région ethnique (issu d'un peuple européen identifié), ni plus ni moins que la majorité des autres pays européens qui eux n'ont aucun compte à rendre sur ce fait...
Là aussi, en quoi cela pose-t-il un problème?
Si nous voulons un avenir, il va falloir que le breton se décomplexe de ce qu'il est!
Il y a une réalité historique, celle d'avant 851, ou celle de grands mouvements ou révoltes sociales (exemple actuellement avec Bonnets Rouges).
Il y a une réalité culturelle forte avec la langue (c'est quand même pas un détail !). La majorité des bas-bretons ne comprenaient pas le français jusqu'au XIXème siècle voire même jusqu'à la guerre de 14-18.
Pour la génétique, je n'y connais rien, ce n'est pas mon propos et j'ai l'impression qu'on en est à la Préhistoire sur ce terrain.
«Franchement, on n'a jamais entendu un Gallois dire qu'un habitant de Swansea était moins Gallois qu'un habitant de Caernaffon, où que seuls les écossais vivant au nord du Lock Ness avaient la dimension ethnique de l'écossais véritable. »
La différence entre la Bretagne et le Pays de Galles, c'est que toute l'Angleterre était culturellement «galloise» (brittonique) avant le V ème siècle alors que des portions importantes de la Bretagne historique n'ont jamais eu le breton comme langue majoritaire.
Pour l'Ecosse qui existait déjà quelque part à l'époque romaine (au Nord du Mur d'Hadrien, hors de l'Empire), le brittonique puis le gaèlique ont été parlés dans toute l'Ecosse actuelle.
Cette dimension culturelle réelle joue actuellement dans nos débats sur le découpage régional. A Swansea ou Cardiff personne milite pour un Grand-Ouest anglais.
La Bretagne historique est une réalité géographique, historique, social, multiculturelle. Ce bel équilibre peut s'effondrer par quelques apprentis sorciers qui ont déjà sévis de façon malheureuse sur d'autres continents.
Désolé, mais je pense que vous faites des raccourcis imprégnés de fausses idées.
Quelques exemples :
Dire que l'actuel Angleterre était «britonnique» avant le Vème siècle : C'est totalement faux.
Sur l'Ile de Bretagne, il y avait le Britto-romain, une langue mixée équivalente du Gallo-romain et qui s'étendait jusqu'aux frontières du Devon et de l'actuel Pays de Galles.
Dire que des régions entières de Bretagne n'ont jamais eu le breton comme langue majoritaire, faudra m'expliquer pourquoi la Picardie l'a parlé jusqu'au 9ème siècle et ainsi que les populations de long de la Loire et du Cotentin(des territoires hors de nos frontières), et surtout m'expliquer qu'elle est cette langue qu'on appelait le Gaulois et qui se comprenait relativement bien des britons (bretons insulaires).
M'expliquer également, comment la majorité des lieux dits sur l'ensemble du territoire sont d'origine bretonne (Loire-Atlantique bien plus que l'Ile et Vilaine d'ailleurs). Si ces noms de lieux on remplacé les anciens et sont toujours présent 15 siècles après, c'est qu'il doit y avoir une raison!
Vous n'y connaissez rien à la génétique?
Ce n'est quand même pas compliqué de comprendre l'on arrive à déterminer les groupes de population grâce à des marqueurs génétiques dans l'ADN, et que les historiens dans le monde entier s'en servent pour comprendre les migrations des peuples au cours des âges...! Et non, nous n'en sommes pas à la préhistoire dans ce domaine.
L'avantage de l'ADN, c'est quelle ne fait pas de politique! Raison probable pour laquelle, les tests ADN sont si controversés dans l'hexagone.
Donc, si sur le continent, on trouve une forte densité d'un marque typiquement brittonique principalement localisé à la Bretagne et à l'ouest français, c'est que les bretons sont allés en masse, un peu plus loin que St-Brieux et Vannes. (Donc, le demi-breton n'existe pas, mais le Mayen pourrait être breton à 100% sauf qu'il en a perdu l'identité!)
Mais là ou je suis totalement d'accord avec vous, c'est que je suis sûr que la France veut faire en Bretagne ce qu'elle a fait en Afrique (d'ailleurs, que sont les PDL si ce n'est pas un coup d'essai!)
Le «Ligérien» est bien un prototype d'«homme nouveau républicain» au niveau régional! Le «Ouestfrancien» lui succédera probablement si on ne réagit pas!
Il n'y avait pas de pays à la Sorbonne mais des «nations» qui étaient en fait des regroupements créés par les étudiants selon leurs origines géographiques. Il ne s'agissait pas de problématique de langue ou autres et il n'y a pas eu de destruction d'archives.
- «c'est comme ça point barre.
- non c'est comme ça et puis c'est tout»
je pense qu'il serait profitable à tous que vous citiez vos sources (surtout pour les derniers commentaires, les autres plus haut l'ayant fait).
Nous ne sommes pas censé savoir que vous êtes chacun des historiens ou ethnologues émérites et si je prend un plaisir tout curieux à vous lire, je me refuse de prendre pour acquis des conversations de comptoirs.
A bon entendeur.
1) les critères anthropologiques objectivés par l'anthropologie physique,
2) les critères génétiques identifiés sur la très longue durée par la génétique des populations,
3) les critères linguistiques et sociolinguistiques,
4) les critères historiques (existence passée ou actuelle d'un Etat national / d'un Etat englobant),
5) les conceptions politiques passées et présentes,
6) la prospective politique,
7) l'imaginaire,
qui tous concourent à former l'image qu'un peuple se fait de lui-même, sa conscience, sa volonté de vivre... et celles que ses ennemis veulent détruire.
L'«ethnie», encore une fois, ne se confond avec aucune de ces catégories qui la définissent chacune partiellement de façon «cumulative».
Il ne faut donc pas tout confondre.
Il est évident qu'une langue commune s'accompagnait d'un code de références partagé, d'une même conception de la famille, de la religion, etc. Les langues n'étant pas des superstructures, leur abandon est aussi la destruction d'un ethnos. A preuve, le sens ancien du breton yezh «langue», gallois iaith, russe yazyk = «langue ; peuple, nation».
L'interdit porté (par qui et pourquoi ?) sur toute forme d'appartenance autre qu'économique, individuelle, immédiate et administrative («citoyenne» selon la novlangue) relève du terrorisme anti-populaire, très bien porté en France (Etat-nation et non pas Etat national).
N. B. : le refus d'être soi-même, qui tourne à la haine de soi, est très répandu chez les peuples en voie d'acculturation.
Il y a plus de 50 ans, ou peu s'en faut, que Frédéric Hoffet publiait sa 'Psychanalyse de l'Alsace', Alsatia, Colmar, 1951 ; que Ch. Becquet écrivait son étude 'L'ethnie française d'Europe, Paris, 1963 ; que l'Ukrainien Ivan Dziuba posait la question «Internationalism or Russification ?», Londres, 1968; que Simone Weil rédigeait 'L'enracinement', Paris, 1962; que Yann Fouéré traitait de 'L'Europe aux cent drapeaux' aux Presses d'Europe, Paris, 1968.
Et pas si longtemps que M. Cuisenier a fait paraître son 'Ethnographie de l'Europe' dans la collection « Que sais-je ? » des P.U.F.
On ne manquerait pas d'arguments pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être de ces peuples en voie d'assimilation.
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Les Francs ayant envahi l'est des Gaules, les Bretons se sont installés à l'ouest où ils ont réveillé une langue gauloise encore vivante par endroits. De là les sept évêchés initialement bretonnants du Tro Breiz.
D'autres évêchés ont été pris aux Francs, mais les Bretons n'en ont gardé que deux : Nantes et Rennes.
Cet ensemble politique est-il immuable ? Fondamentalement non. Avec Olivier Guichard, partisan en 1990 de la fusion des deux régions, exigeons seulement que le nom de la Bretagne ne disparaisse pas à cette occasion.
Les villes gauloises de Nantes et de Rennes animent aujourd'hui deux régions administratives distinctes. Leur fusion rendrait à la Bretagne sa dimension d'antan. Charles le Chauve après sa défaite s'étant replié au Mans, certains placent Ballon dans la Sarthe… Nominoë, son vainqueur, est mort à Vendôme…
Les Bretons, qui ont su imposer à la France l'abandon de l'écotaxe, n'ont pas à craindre une dilution dans un ensemble armoricain sans identité. D'abord, les Bretons unis sont forts. Ensuite, l'identité armoricaine existe face aux appétits parisiens.
Autre chose qui me frappe quand même chez nos techno-machins ligéro-oueston, l'impression à chaque fois qu'à l'Est du Mans et Angers il y a l'Océan...non à l'Est du Mans et Angers il y a d'autres villes très proches et très liées économiquement et culturellement : Tours, Blois, Orléans, Chartres, voire Alençon (bien plus liée au Mans que n'importe quelle autre ville des Pays-de-la-Loire)...le regroupement avec la Bretagne ne correspond A RIEN.
Si il y avait une Bretagne réunifiée et une région Val-de-Loire voisine, à mon avis tout le monde serait gagnant. 2 régions fortes, clairement identifiables. Et 2 régions qui à mon avis coopéreraient dans de nombreux domaines, sans s'arrêter aux frontières orientales arbitraires de la République une et indivisible du Ligéria.
C'est malheureux je trouve d'en arriver à devoir se justifier face aux élucubrations de technocrates en herbe. Nous en avons malheureusement un gros gros paquet du côté de Rennes et Nantes, je crois que c'est un cas quasi unique en France...avec Rouen. Ces villes ne rivalisent pourtant pas avec Bordeaux ou Toulouse aujourd'hui. Vous voyez Juppé obsédé par une «Euro Région» qui irait de Toulouse à la banlieue de Nantes ??? Non...
Autour de Nantes, nous avons une constellation de technostructures : Nantes Métropole, pole métropolitain Nantes-St Nazaire (qui va jusqu'au fin fond de la campagne au Nord de Blain !!!), pole métropolitain de Loire-Bretagne (avec Angers, Rennes, sur wikipedia ils y ont ajouté Tours et Le Mans...)...à quoi ça sert tout cela ?? Au bien-être des bretons ??
J'en doute, ça doit cumuler beaucoup d'indemnités là-dedans, tout en contrôlant indirectement moultes territoires sans le moindre vote ou élections. De la Démocratie «grande ouverte» ou «participative» sans doute.
Ce qui est sûr en tous les cas : Rennes coopère avec Angers aujourd'hui alors qu'il y a 2 régions distincts, je ne vois pas en quoi cela changerait demain si Rennes est dans une Bretagne réunifiée et Angers avec Tours dans le Val-de-Loire...au contraire, les coopérations pourraient s'élargir...il n'y a strictement aucun argument justifiant une fusion Bretagne-Pays de la Loire hormis les intérêts particuliers de notables locaux.