Le surgissement dans le débat politique française du concept de binationalité mérite que l’on s’y intéresse également dans le débat politique breton. Mais pas dans les termes masqués de la merveilleuse pudeur post-coloniale française !
Les notions d’identité, d’appartenance apparaissent régulièrement lorsqu’il s’agit de l’avenir politique de la Bretagne. Et un certain nombre d’enquêtes, d’études, d’articles et d’ouvrages ont osé s’interroger (au risque d’être censurés comme le mensuel “Bretons”) sur le sentiment d’appartenance aux deux nations que sont la France et la Bretagne. Avec en filigrane, une éventuelle autonomie ou indépendance. Les questions posées confrontaient dans un face-à-face continuel France et Bretagne.
Quand on interroge quelqu’un(e) sur le fait qu’il(elle) se considère comme breton seulement, comme breton et français, comme français et breton ou comme français seulement, on le fait dans le cadre de son identité nationale. Et non seulement dans le cadre de ses identités culturelles, économiques, sociales ou linguistiques.
Il y a donc en Bretagne des nationaux bretons, des nationaux français et des bi-nationaux !
L’analyse des résultats des dernières régionales françaises peut permettre une première évaluation quantitative de la répartition de ces nationalités. Il y aurait, en région administrative, 1% de bretons (indépendantistes), 26% de français (FN, FG, …) et 73% de binationaux.
Ces binationaux sont de deux types en Bretagne. Le Britto-Français, minoritaire, (régionaliste 7%) qui se dit breton d’abord et français ensuite. Le Franco-Breton, majoritaire, (LRPS 66%) qui se dit français d’abord breton ensuite, la francité l’emportant fortement sur la bretonnité. Les quelques faire-valoir régionalistes sur les listes LRPS ne doivent pas faire illusion quant à la réalité de l’engagement breton de ces partis politiques.
Au vu des histoires corse, basque, québécoise, catalane et écossaise, le chemin sera long pour effacer cette binationalité.
■N'êtes-vous pas en train de comparer des pommes et des poires... pour en faire une analyse?
Le terme «Nation» et la nationalité qui va avec, dans la bouche d'un Républicain signifie : «Citoyenneté»!
Dans la définition internationale, une nationalité s'obtient du fait qu'un peuple ce reconnaît comme nation, mais également parce que les autres peuples le reconnaissent comme une nation...! (Il y a une double reconnaissance)
Dans le cas français, être de «nationalité» française c'est ce conformer à une définition unilatérale de l'Etat...!
Cela fait 200 ans qu'on nous le répète, à l'école et tous les soirs à la TV....!
Il est où le problème dans le mouvement breton pour ne pas appeler un chat un chat?
A mon humble avis, cela vient du fait que nous avons du mal à reconnaître la République pour ce qu'elle est : Une idéologie!
Les Allemands, les Russes, les Italiens ont vécus sous une idéologie, mais peut-être que nous nous estimons trop supérieurs pour avouer que cela est également le cas pour nous!
Un Breton qui se dit de «binational» se fonde sur quel argument pour se prévaloir d'une double nationalité???
Michel Rocard le disait bien, il y plusieurs nationalité dans l'hexagone : Français, Breton, Flamand, Corse, Occitans, Basque...
Donc, notre fameux breton «binational» à 73%, il est Breton + quoi ?
(Corse, Flamand, Français, Occitans, Basques, car il a le choix....!)
Ca mérite une réflexion...!
Le Breton se dit «Binational» par amalgame.
Il est de nationalité Bretonne (ce que la République ne reconnaît pas mais que le Breton est légitime à se reconnaître de lui-même) et il est de «nationalité» Française (dans la définition de la République) c'est à dire de «citoyenneté» française...!!!
Il n'y a donc aucun mystère car c'est une réalité...!
Les indépendantistes souhaitant justement recouvrer leur souveraineté, donc quitter la citoyenneté française!
De la même manière, un Ecossais est de Nationalité Ecossaise et de de citoyenneté britannique...! (Les Anglais n'ayant pas poussé le vice à appeler «anglaise» la citoyenneté britannique, le Royaume-Uni est pas une République au sens français du terme, il n'y a donc pas d'amalgame).
Du fait, il est plus facile à un Ecossais de ne pas se dire Anglais!
De nos jours il est maintenant entré dans les meurs bretons de ne plus qualifier la B4 de «Bretagne», mais «Région Bretagne» ou «Région Administrative Bretagne».
Est-ce que le mouvement breton sera capable de la même rigueur pour marquer la différence entre la «Nation» définition internationale et la «Nation» définition de l'idéologie Républicaine...!!!
Si le mouvement breton était un peu plus rigoureux, gageons que les Indépendantistes ne ferait pas 1% mais au minimum 18% comme estimé par les sondages! (Les Corse ayant reconnu que tous ceux qui ont voté indépendantiste ne le sont pas... L'inverse de la situation bretonne)
A moins que le mouvement breton souhaite enterrer à la manière de Ouest-France, ce fameux chiffre de 18% qui visiblement pose autant problème dans le mouvement breton qu'aux Républicains...!
3/ dans un état qui se définie comme état providence, il faut être pour le moins aventureux de vouloir autre chose alors qu'ici on a la Sécu, la sécurité de l'emploi pour les fonctionnaires, on a l'arme atomique et encore un pays qui compte mondialement. Cependant au vue de ces dernières années la place de cette France magnifiée devient de plus en plus ridicule, sa voix est de moins en moins écoutée, sauf pour les français auto satisfaits.
etc...
Dans un pays où les gens seraient doués de raison, il y aurait de quoi s'inquiéter ... Sauf en Bretagne où le peuple continue de voter pour les partis hexagonaux qui dans leurs faits et gestes sont contre la Bretagne, c'est pour cela que j'utilise parfois pour désigner ces franco-bretons du terme moins sympathique mais hélas si juste de Bretcons, personnes habitant un espace géographique appelé Bretane...
Rapport du Conseil Général des Côtes du Nord (22) en 1854 – (sous chapitre 13 – Archives Département)
le 26 Août 1854 Rapport de la Commission
p149 et 150 « Messieurs votre dépôt d'archives… C'est qu'en effet, messieurs, les archives antérieures à 1789 ont une importance tout à la fois politique, administrative et sociale.
Elles retracent, dit avec raison un écrivain (1) , une organisation où le droit de propriété était souvent issu des démembrements de la souveraineté.
Elles revivent les mœurs des Nationalités diverses que la révolution a définitivement effacées ;
elles éclairent les origines du droit public et de la propriété dont elles consignent les transmissions nombreuses ;
l'histoire des familles, des fiefs, des communes, des usages, des arts, du langage, des institutions, des métiers, de l'industrie, des finances, et de l'économie administrative.
Elles nous initient plus fortement à l'histoire, non seulement des grands personnages qui ont vécu et des grandes choses qui se sont passées dans notre province, mais encore à la vie commune et aux usages journaliers de nos vieilles populations.
Par sa lettre du 14 de ce mois , Mr le Ministre appelle l'attention de Mr le Préfet sur le service des archives communales de ce département ... »
(1) Moniteur du 22 décembre 1853 -
Documents inédits – Règne de la Duchesse Anne en Bretagne, par Arthur de la Borderie, 1866, Rennes imprimerie de CH.CATEL et Cie.
Emission de la monnaie par Anne de Bretagne, Duchesse de Bretagne. (ordre de destruction des anciennes monnaies du Roi et de Bretagne en circulation dans le Duché et création d'une monnaie plus forte. interdiction à toutes personnes du Duché ou aux personnes de Nations étrangères d'utiliser les anciennes monnaies sous peine d'emprisonnement et confiscation des biens.)
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22 mars 1490 – Ordonnance touchant les espèces d'or et monnoies (1)
« … Avons ordonné estre fait nouveau pyé de monnoie de plus fort loy, taille et cours que les précedantes monnoies n'ont esté par devant ouvrées et monnoyées en noz monnoies, au moyen de quoy est requis bailler pris et cours èsdictes espèces de monnoies d'or et d'argent et à l'équipolant dudit pié nouveau …
escuz de roy et de Bretaigne …. et toutes autres espèces de monnoies … de non leur donner cours et les réduire à billon.
En prohibant et deffendant … à touz noz subgectz et autres quelxcoinques, de quelque estat, Nacion ou condicion qu'ilz soient, de non en l'avenir mettre, recevoir ne bailler cour ès dictes espèces de monnoies … sur haine de confiscacion de corps et de biens… Donné en nostre ville de Rennes le XXIIe jour de mars l'an 1490. Signé Anne ( et Sceau de la Chancellerie en cire rouge)
(1) Registres de la Chancellerie 1489/1490 fol.102