L'internet au service de l'Histoire de Bretagne

Reportage publié le 8/06/16 16:21 dans Histoire de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

L'Éducation nationale voit doucement partir son monopole sur l'Histoire. Bien sûr des livres d'histoire de Bretagne ont toujours existé. L 'Histoire de Bretagne a même été enseignée en Bretagne dans les écoles pendant la seconde guerre mondiale et je fais la collection des nombreuses histoires de Bretagne publiées à cette époque destinées aux écoliers et lycéens.

En mars 2006, le Dr Louis Melennec, spécialiste de l'histoire du droit, invité par l'Association Bretonne à Vannes, a fait une conférence sur la nullité d'un soi-disant traité d'union en 1532. Cette conférence captée intégralement par l'ABP et mise en ligne fut la première brèche dans l'édifice mensonger mis au point par l'État pour consolider et légitimer son emprise sur la Bretagne.

Plus récemment l'internet a permis la création de sites spécialisés, d'abord l'Institut culturel de Bretagne a doté son site d'une section histoire et plus récemment l'historien Frédéric Morvan a lancé le CHB, le Centre d'Histoire de Bretagne - Kreizenn Istor Breizh, sous une forme associative. Ce centre produit des articles distribués sur les médias internet toute les semaines.

Au niveau multi-média, on ne peut que saluer l'initiative de Jean-Jacques Monnier qui a rassemblé une énorme documentation sur DVD (voir le site) et dans son cas la radio France-Bleu s'en fait l'écho, ce qui est très rare à la télévision où une émission de deux heures sur Louis XIV animée par Stéphane Bern n'a même pas mentionné la révolte du papier timbré (la révolte des Bonnets Rouges).

La technologie du DVD est par contre dépassée pour être remplacée à la fois par les [[MOOC]]s et les vidéos créatives, souvent individuelles, envoyées sur des chaînes internet comme Youtube. Nous assistons à la démocratisation de la télévision, qui, elle aussi, va échapper au contrôle de l'État central même si financée par vos impôts.

Raconter des histoires

Dans le genre vidéo youtube, il faut absolument saluer l'initiative de Nicolas Graignic qui a su rendre attractive l'histoire de Bretagne. Une «histoire de Bretagne pour tous» ou «une histoire de Bretagne sans peine» et ça marche. L'histoire doit être racontée comme une histoire et Graignic a juste la dose d'humour qu'il faut.

Rien ne laissait penser que Nicolas, jeune artisan d’Inguiniel dans le Morbihan, travaillant avec son père dans le secteur du Bâtiment, allait nous donner une leçon dans tous les sens du terme car ce sont des leçons d'histoire qu'il nous présente, avec une simple caméra vidéo et une connexion internet.

Sa première vidéo fut consacrée à la guerre des Vénètes contre César, sa deuxième au Duché de Bretagne au temps du Duc Arthur Ier (1187-1203) avec pour toile de fond, l’assassinat du jeune duc de Bretagne par Jean Sans Terre.

Arrêts sur images

Nicolas Graignic travaille seul comme un artiste « je suis tout seul de A à Z ! La caméra est sur un trépied, j'achète des livres ou je pioche dans ceux, nombreux que j'ai pour les informations puis j'écris mon texte.

Et effectivement je l'apprends, m'arrêtant de temps à autre pour lire les passages, mais je n'ai pas de prompteur ou quelque chose de la sorte. Pour les images pendant le montage, je cherche sur internet. C'est quasiment ce qui prend le plus de temps, après l'étude du sujet bien entendu. Et ensuite je mets les annotations, et la musique. J'ai donc acheté une caméra, un logiciel de montage et un micro Lavoisier pour que le rendu du son soit correct. Là, je vais voir pour acheter des projecteurs pour la luminosité, ça ne peut que rendre mieux. Du coup c'est vrai que ça me prend plus de temps que prévu, surtout que les gens sont contents et en redemandent, donc c'est aussi pour ça que je mets entre parenthèses d’autres projets qui me tiennent aussi à cœur en matière politique bretonne particulièrement dans notre Bro Pourlet» a déclaré Nicolas Graignic.

Graignic suit les leçons de Bruce Benaram, le maître du « e-penser» mais pour le format court, il s’inspire de Cyrus North (voir le site) Il y a le savoir et la transmission du savoir et ce sont deux choses complètement différentes. Si le savoir fait appel à une bonne mémoire et de la curiosité, la transmission fait appel à du talent.

Philippe Argouarch et Reun Allain

Modifié le 13 juin 2016


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