L'histoire de la Bretagne disponible en anglais en numérique pour tout le monde anglophone

Chronique publié le 9/12/22 9:27 dans Histoire de Bretagne par Jean-Pierre Le Mat pour Jean-Pierre Le Mat
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En numérique format Kindle de Google sur Amazon pour 4,99 euros. En format papier chez Yoran Embanner et COOP BREIZH;

Je viens de mettre en ligne mon History of Brittany sous forme numérique Mon but est de permettre à des anglophones, Bretons de la diaspora, Celtes, ou simplement amoureux de la Bretagne, de connaître notre histoire, quel que soit leur lieu de résidence dans le vaste monde.

Cet ebook a une histoire étrange. Il y a plus de vingt ans, j’ai écrit une histoire de Bretagne en anglais pour un éditeur de Belfast, en Irlande du Nord. Ce livre avait pour titre «The sons of the Ermine», les Fils de l’Hermine. L’éditeur irlandais m’avait prévenu : le récit doit être compréhensible pour des lecteurs qui ne connaissent pas l’histoire de France. J’ai donc dû trouver des correspondances originales aux évènements bretons. Au début de chaque chapitre, j’ai rappelé les faits marquants, en Europe de l’Ouest et sur les autres continents. Nominoë est contemporain d’Eneko Arista, le premier roi des Basques. La duchesse Anne est contemporaine de Christophe Colomb, de César Borgia, de l’expansion turque en Europe centrale et du développement de l’imprimerie.

Mon livre a, par la suite, été traduit en français, ce qui m’a fait une impression bizarre. Chez un premier éditeur breton, il s'est appelé «Les cent vies de l'Hermine». Puis il est passé chez un second éditeur, qui m'a demandé de le remanier et de le justifier par une postface que j'ai intitulée «les nations insuffisantes». Il a été publié sous le titre Histoire de Bretagne, le point de vue breton . L’objectif de l’édition irlandaise, écrite en anglais, était de rendre l’Histoire de Bretagne compréhensible hors du cadre de la culture française. L’édition bretonne, traduite en français, puis retraduite en anglais, y rajoutait une vérité dérangeante : l’observateur est toujours de quelque part. Son origine, son éducation, sa position hiérarchique, sa culture statutaire lui assignent un point de vue, en partie conscient, en partie inconscient. L’objectivité des historiens, c’est la prétention déraisonnable à penser de manière indépendante. Que cette prétention s’appuie sur des sources et des archives prestigieuses n’y change rien. Il suffit de remonter aux raisons d’être des documents, aux tris qu’en fait l’historien et à l’importance qu’il donne aux uns par rapport aux autres. L’histoire observée dépend de l’observateur. De toutes façons, Paul Ricoeur a brillamment montré («La mémoire, l'histoire, l'oubli», Ed. Seuil, 2000) que, jusqu’au XXe siècle, seuls les pouvoirs institués créent et conservent des archives.

Mon History of Brittany est donc le fruit d’une double traduction, d’abord de l’anglais en français, puis du français à l’anglais. Cela m’a fait réfléchir sur les histoires nationales et sur le travail des historiens. Les «histoires de France» sont généralement compilées et écrites à partir de documents français. Que serait une histoire de France écrite à partir d’archives anglaises ? Elle serait assez différente, mais les historiens français ne sont pas payés pour une telle tâche. Pourtant, les documents anglais sont aussi irréfutables que les documents français.

Les archives sont le piédestal de l’historien ; de là-haut, il se fait le porte-parole de ceux qui les ont écrits. Dans mon livre, je ne brandis pas les archives bretonnes, même si j’utilise celles qui existent. Mon projet, avec ce petit livre qui voyage désormais dans l’univers numérique, est ailleurs, et sans doute plus ambitieux. Il est d’intégrer la curieuse histoire de ma communauté bretonne dans l’histoire humaine.


Vos commentaires :
Naon-e-dad
Lundi 25 novembre 2024
Puis-je risquer une suggestion ? Offrir cet ouvrage (en version anglaise donc) aux scientifiques (scientifiques, donc parlant ou a minima lisant l'anglais courant) qui ont contribué - créant les remous que l'on le sait! - à l'exposition « Celtique? » commise en 2022 par le Musée de Bretagne, à Rennes . Exposition qui vient de se terminer et qui a sans doute touché plus de public indirectement par voie médiatique, par les esclandres qu’elle a suscités donc, que de visiteurs in-situ, je suppose.
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Il n'est jamais trop tard pour se documenter, à bonne source (le livre de Jean-Pierre Le Mat - un den hag a oar ar yezh - auquel on peut faire confiance, connaissant son intérêt pour la Bretagne et son esprit d'analyse).
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Mersi bras deoc'h JPLM! Dre dud eveldoc'h eo e vo anavezet istor Breizh, betek e liv geltiek, a soñj din. Ha n'eo ket dre ar «Furlukined» savet gante un diskouezadeg leun a gaou, war zigarez kinnig d'an holl un toullad a skeudenn-maen geltiek vrav. Bez e c'hellfed bezañ skiantour hag onest, koulskoude .N’eo ket ‘ta ?

LE MAT Jean Pierre
Lundi 25 novembre 2024
Merci pour ton message Naon-e-dad.
Pour toucher les anglophones, j'ai publié sur Amazon, parce que c'est la plus grande porte pour les contacter. Je serai intéressé de savoir s'il existe un site celtique (irlandais, gallois, américain, ...) de diffusion des ebooks, qui serai une alternative à Amazon, sans devoir exclure les grands sites anglophones comme Amazon .
Je serai aussi intéressé de rencontrer des jeunes Bretons intéressés par la diffusion d'ebooks bretons (ou compétents sur le sujet, ou désireux de travailler là-dessus). Je pense qu'il y a là un créneau d'avenir. Mon expérience de créateur d'entreprise peut les aider. Le peuple des Bretons ne se limite pas aux autochtones des 5 départements. Il faut à tout prix toucher les Bretons d'ailleurs.

Penn Kaled
Lundi 25 novembre 2024
Au sein du monde anglo saxon ,des anglais ne sont pas les moins désintéressés par l'histoire de la Bretagne et plus généralement la culture bretonne .Beaucoup de Bretons sont installés à Londres .Au moment ou ce pays subit une grave crise économique et sociale ,la Bretagne peut devenir pour le petit peuple une source d'inspiration .....

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