La crise grecque n'est que la partie visible des difficultés que rencontre l'Europe face aux nouveaux défis internationaux. L'Europe est en déclin et ses faiblesses structurelles appellent à sortir de l'échec des Grandes orientations de politique économique (GOPE) et de la douce torpeur de l'Eurogroupe.
Les grandes orientations des politiques économiques, qui prennent la forme d'une recommandation du Conseil, constituent le maillon central de la coordination des politiques économiques des États membres. Elles assurent une surveillance multilatérale de l'évolution économique dans les États membres. Depuis 2003, les GOPE sont publiées pour une période de trois ans consécutifs.
Les insuffisances des mécanismes de surveillance ont démontré l'inefficacité de l'arsenal fourni par le traité de Maastricht et la négligence coupable des Etats révèle la faiblesse de l'Union.
Des voix s'élèvent et plaident pour une gouvernance économique européenne.
Le besoin de gouvernement ne concerne pas exclusivement le domaine économique. Il est aussi manifeste dans le social, l'immigration, la sécurité intérieure et le militaire. Mais il faudra bien un jour passer de « gouvernements sectoriels » ou d'un polycentrisme gouvernemental à un gouvernement global sous une forme compatible avec un fédéralisme original.
L'Union Européenne sera fédérale ou elle disparaîtra.
De nouvelles règles, constitutives du partage de responsabilité qui est au cœur des constructions fédéralistes, sont susceptibles d'être introduites.
Se doter d'un gouvernement économique européen est un sujet de décision politique et non de décision économique. Sans la mise en œuvre d'une Europe politique, aucune cohérence économique n'est possible. C'est moins la question du gouvernement économique qui se pose à l'Union que celle du gouvernement tout court, ou de gouvernance si on joue sur les formes et sur la tempérance.
Le double langage du Premier ministre français ne tiendra pas longtemps. Tout le monde aujourd'hui à Bercy sait qu'après la Grèce et le Portugal, et les autres Pigs, c'est la France qui sera concernée. La France n'a jamais été un modèle de rigueur budgétaire et l'euro lui a servi de cache-misère. La France n'a pas connu un seul excédent budgétaire depuis 1975.
Et il faut craindre qu'elle ne soit pas réellement prête à suivre la discipline économique qui s'impose.
Dans ce domaine, la Bretagne n'est pas un parangon de vertu. Suradministration et dépenses injustifiées ont habitué les Bretons à considérer les ressources publiques comme étant exogènes. On se félicite, on s'encourage à les « pirater » en oubliant malheureusement que la charge réelle pèse sur nos propres épaules.
Le probable déclassement de l'Europe aurait pour conséquence pour la Bretagne d'être confrontée à des difficultés considérables.
On ne fait pas du fédéralisme avec du nationalisme : ce ne sont pas des drapeaux qu'il faut ajouter à l'Europe, mais des projets, des ambitions et des volontés.
Le 1er mai 2010, Jean-Yves Quiger, président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne
■Un budget dérisoire (la moitié de celui français) et «qui n'a augmenté que de 3% depuis sa création», pas d'armée malgré un potentiel supérieur à celui des USA, pas de ministère des affaires étrangères, malgré les 8 000 «représentants de commerce» recrutés par Ashton pour censément nous représenter dans 140 pays...pour dire quoi ?
L'Europe est un nain politique, militaire et bientôt économique face aux états-continents: USA, Chine, Inde, Russie, Brésil...
L'Europe actuellement, comme les 50 000 «fonctionnaires» de l'ONU ne sert qu'à nourrir une multitude de bureaucrates et de politiques.
Vite ! Une Europe Fédérale (des Régions si possible), avec un vrai Président, un vrai gouvernement, une vraie Assemblée (Bundestag), un vrai Congrès (Sénat représentatif des régions, un Bundesrat), de vrais pouvoirs régaliens...bref comme aux USA.
Tout le reste n'est que bidouille, querelles, jalousies et concurrence entre nations qui minent la création d'une Europe Puissance.
Eh oui, c'est dur à entendre pour un français souchien nostalgique de la France glorieuse et impériale, mais c'est la seule solution pour le salut commun des européens face au Monde. On a voulu nous faire croire naïvement que le Traité de Lisbonne allait booster le fonctionnement de la gouvernance européenne. Certes les décisions à la «majorité qualifiée» remplacent «à l'unanimité», mais c'est au prix d'un controle accru des parlements et gouvernements nationaux, (bonjour les amendements, voire les vétos et le temps perdu) qui ne produira au mieux que des décisions de compromis, donc de mesures homéopathiques alors que plus que jamais des résolutions urgentes et douloureuses sont à prendre (voir la faillite de la Grèce, chef de file des autres «cigales» du «club Med» (et du PIGS) qui font l'aumône auprès des «fourmis» vertueuses allemande, autrichienne, hollandais.)
La meilleure illustration de l'inconsistance du Traité de Lisbonne nous ai donnée par la reconduction de Barroso, président très, très consensuel des commissions, et des inconsistants, voire inexistants Von Rempuy (?) soit disant président de l'Europe et de Ashton chargée de porter la (frèle) voix de l'Europe au travers de ses 8 000 «ambassadeurs».
De toute évidence, les chefs des Etats-Nations ne veulent pas d'une Europe faisant ombrages à leur souveraineté.
Effectivement «cette Europe sera fédérale ou disparaîtra».