Il s'appelle Frédéric Adolph, drôle de nom pour un Auvergnat... Un Auvergnat membre de l'Association des Écrivains Bretons (AEB) ! C'est peut-être drôle aussi mais ça arrive et c'est même plutôt bon signe.
Là où l'affaire se corse un peu, c'est que Adolph Frédéric ne s'appelle pas Frédéric Adolph mais Jacques Vialle – ce qui, pour un natif du Forez, est beaucoup plus raisonnable.
Puis il serait aussi un peu breton parce qu'un jour de l'été 1964 ce petit Auvergnat découvre la Bretagne... Mais la Bretagne plus dix pour cent : la Bigoudénie et l'île Chevalier. Gast !
L'île Chevalier, l'île des sorcières dit-on, une île étrange comme posée là sur l'estuaire de la rivière de Pont-l'Abbé.
Pas de quoi fouetter un chat affirmera-t-on... Pas de quoi certes... mais là on aura grandement tort !
Frédéric Adolph alias Jacques Vialle, à moins que ce ne soit le contraire, est cet enfant de l'océan. C'est lui le héros de cette histoire pas franchement joyeuse, qui commence d'une étrange façon sous le signe de la camarde et de la DDAS... On pourrait espérer mieux pour débuter dans la vie mais comme il n'est pas question de choisir, faut faire avec !
Et Adolph/ Vialle va faire avec, plutôt pas mal, plutôt bien même. C'est ce qu'il s'applique à nous raconter dans cet ouvrage que les éditeurs ont pris soin de définir comme une biographie romancée.
Romancée... romancée mais pas trop. Histoire(s) sienne, qui commence aux temps pas si lointains de la IVe République, aux temps où mère-célibataire se disait fille-mère et se conjuguait si bien avec infamie et mauvais aloi !
Mais il y a l'amour, l'amour, pas celui d'une mère génétique mais d'une mère quand même. L'amour qui est plus fort que tout quand il s'agit de s'extirper des sales ornières de la vie... Plus fort que tout !
Frédéric Adolph '' L'enfant de l'océan'', Éditions de la Courrière, 222 pages, 19 €
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