Anna Romanovna Mouradova, née le 12 décembre 1972 à Moscou, est une écrivaine et traductrice russe qui a appris et enseigné le breton à Moscou. Elle a traduit des auteurs russes comme Tchekhov, Gabriadze, Astafiev, Tendriakov, ou Gogol, avant d'écrire elle-même directement en breton, mais aussi en russe, des nouvelles dont l'histoire se situe dans la Russie d'aujourd'hui.
Désirant renouer avec la culture assyrienne et géorgienne de son père et en désaccord avec la politique menée par Poutine en Ukraine, où elle travaillait à l'Université nationale Petro Mohyla de la mer Noire à Mykolaïv, elle s'installe à Tbilissi en Georgie en 2016. En 2021, sa demande de nationalité géorgienne lui a été refusée alors qu'elle y a de la famille. En mars 2023, son titre de séjour qu'elle devait renouveler tous les ans lui a aussi été refusé. Elle fit appel de cette décision.
Suite à une faute de frappe d'un employé du système judiciaire de Géorgie, le procès en appel de la décision des services d'immigration géorgiens, qui devait avoir lieu le 12 juillet dernier, a été reporté au mois de décembre. Le problème est qu'Anna doit quitter la Géorgie avant la fin du mois de juillet, et cela, même si cette décision est en procédure d'appel. Elle risque donc d'être déportée vers le pays où elle est née : la Russie. Étant contre l'invasion russe de l'Ukraine, elle risque la prison... ou pire.
En contact régulièrement avec les éditeurs bretons de livres en breton, Anna a toujours gardé des contacts en Bretagne depuis ses études à Rennes 2 dans les années 1990. Elle est aussi correspondante pour le webmedia Agence Bretagne Presse où elle y écrit en breton. Elle est aussi une des Trois femmes venues de l’est – Teir flac’h deuet eus ar reter , un documentaire en breton réalisé par Bruno Deniel-Laurent et diffusé par France 3 en mai dernier. Titulaire du collier de l'Hermine depuis 2020, Anna Mouradova a élargi ses soutiens au sein de cette confrérie et de l'Institut culturel de Bretagne - Skol Uhel ar vro.
C'est grâce à l'intervention du député Paul Molac, aussi membre du Conseil régional de Bretagne, qui a pris l'initiative d'écrire à l'ambassade de France à Tbilissi, qu'Anna Mouradova a obtenu un visa de séjour en France. Un visa de type D (visa de long séjour), d'une durée de 6 mois, qui lui permet même de travailler. Elle peut donc quitter la Géorgie avant d'être déportée en Russie.
L'association Skoazell Vreizh a décidé de lui venir en aide financièrement pour couvrir ses frais d'avocat et de son vol Tbilissi-Paris-Brest. Elle devrait arriver le 28 juillet et séjournera à Brest. Pour lui venir en aide, vous pouvez envoyer un chèque à Skoazell Vreizh, 2 rue Amiral Emeriau, Carhaix 29270.
■Sans parler des quelques bretons (minoritaires) qui sont pro-russe et pro-Poutine.
Comment peut-on être breton et ne pas se sentir solidaire d'un autre peuple écrasé par une puissance impérialiste ?
Digemer mat en-dro e Breizh Anna Mouradova
C'est vraiment le minimum
PS: lassant de se taper des messages sur le 44 sur tous les sujets.