L'avant-dernière friche du centre de Nantes disparaît : une fouille à surveiller

Dépêche publié le 1/09/11 4:40 dans Patrimoine par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
https://abp.bzh/thumbs/23/23067/23067_1.jpg
Nantes le 3 août 2007. La boutique anciennement Au Tisserand breton est fermée depuis longtemps. L'immeuble est vide. Des carreaux sont cassés. Premier permis délivré en mai 2006.
https://abp.bzh/thumbs/23/23067/23067_2.jpg
Le 20 août 2011.
https://abp.bzh/thumbs/23/23067/23067_3.jpg
Le planning des travaux. 20 août 2011.
https://abp.bzh/thumbs/23/23067/23067_4.jpg
20 août 2011.
https://abp.bzh/thumbs/23/23067/23067_5.jpg
L'ancien Casier Judiciaire.


La démolition de l'immeuble Au Tisserand (1) et de celui de l'ancien Casier judiciaire (2) a commencé par l'opération de désamiantage.


Déconstruction et sondages archéologiques, peut-on lire sur le panneau des travaux. Les fouilles auront lieu en novembre et décembre. Dans cet endroit qui est habité depuis 2000 ans quasiment sans interruption, nul doute qu'elles mettront au jour des vestiges intéressants. Les deux immeubles se trouvent au pied du mur médiéval.


On se souvient de fouilles un peu plus au sud (Îlot Boucherie 1), exhumant quelques ruines du Vieux Nantes entre le Cours des Cinquante Otages et ce qui est maintenant la ligne 3 du tramway qui monte vers la place de Bretagne. Elles ont malheureusement été recouvertes. Dans le triangle “en sifflet” s'est installé un magasin d'objets pour la maison qui a quitté la rue de Budapest.


De l'autre côté de l'escalier Sauvetout, juste au-dessus de la station d'autobus et tramway Place du Cirque, les Nantais voyaient chaque jour ces vestiges désolés, squattés même, qui ont brûlé dans la nuit du 23 mars 2008. A la suite de cet incendie les deux immeubles avaient été complètement murés par Nantes Aménagement, maître d'ouvrage. Dans le sous-sol de l'immeuble du Tisserand breton, du XIXe, se trouvent encore des vestiges de l'enceinte médiévale.

On peut lire dans le Nantes Passion de juin 2011 (3) : « À l'automne, des sondages archéologiques seront réalisés : en fonction des résultats, des fouilles pourraient être menées. En effet, cet îlot jouxte l'enceinte médiévale de Nantes (elle date du XIIIe siècle). » et Florent Turck, de Nantes Métropole, souligne « Il y a un enjeu de préservation de ce patrimoine avec la mise en valeur de la tour du Haut-Pas, qui sera visible depuis l'escalier Beaurepaire, entre le Cours des Cinquante Otages et la rue du Pont-Sauvetout ». Les Nantais devront exiger des fouilles sérieuses et menées jusqu'au bout, avec le temps et les moyens nécessaires. L'archéologie est une science et ne peut supporter ni l'à peu près ni le bâclé (4). Pour n'avoir plus à leur place que “25 nouveaux logements et 1.000 m2 de commerces”... comme indiqué sur le panneau. (voir le site) de 20minutes où un article du 31 mai donne un bel espoir de sauvegarde.

D'après Jean-François Revert, architecte pour le compte de Nexity, le mur médiéval situé en fond de parcelle, entre l'escalier du Beaurepaire et la rue de l'Arche Sèche, sera mis en valeur et restauré. « Il sera visible sur sept mètres de profondeur depuis l'escalier, lui-même reconstruit », a promis l'architecte lors de la présentation du projet en mairie de Nantes, le 30 mai 2011. La tour du Haut-Pas, englobée dans ce pan de mur, sera elle aussi mise en valeur et réintégrée dans le patrimoine historique visible de Nantes.

Pour en finir enfin avec les friches du centre de Nantes, il n'en reste plus qu'une, la dernière, sans doute la plus visible : l'hôtel de la Duchesse Anne, face à l'arrière du château des Ducs de Bretagne.



(1) précédemment Au Tisserand breton, qui avait perdu son adjectif lors d'un ancien changement de propriétaire.

(2) l'ancien immeuble des services du Casier Judiciaire, décentralisés à Nantes. C'est l'Îlot Boucherie 2 ou Îlot d'Orléans. (voir le site)

(3) (voir le site) PDF de Nantes Passion

(4) (voir le site) de Presse Océan du 15 janvier 2008 dans lequel Éric Cabanas rapporte « le peu de temps, huit jours seulement, laissé aux trois archéologues de l'Institut régional d'archéologie pour fouiller le site de l'îlot Lambert, dans le quartier du Bouffay » où a été trouvé un pan de la muraille antique de Nantes et toute une rue médiévale inconnue.


Maryvonne Cadiou

Merci à Louis-Benoît Greffe qui a prévenu et aidé ABP.


Vos commentaires :
Yann Saïg Karadeg
Vendredi 15 novembre 2024
Perdre un adjectif, c'est parfois perdre un peu de son âme.

Nantes la bretonne...
Réveille toi!


Erik D.
Vendredi 15 novembre 2024
Les Bretons nantais (même ceux -comme moi- qui sont loin) sont pour la plupart «réveillés», mais SVP que les Bretons du reste de notre pays nous aident à faire plier le pouvoir central.

ex site bretagne unie
Vendredi 15 novembre 2024
«au tisserand»
cela fait penser aux plaques de rue que le maire de st nazaire a fait apposer il y a quelques années en oubliant «bretonne»

c'est devenu «rue de la petite californie».

scandale.


YANN MOREL
Vendredi 15 novembre 2024
Cet article nous laisse sur notre faim, car il est intéressant comme celui consacré à la "«Duchesse Anne» .Pourquoi cette enseigne au « tisserand breton » S'agit-il d'une vieille famille nantaise ? issue d'un autre département breton ? Nantes Passion ne nous apprend rien de plus...Est-on face à une stratégie d'effacement de la mémoire collective et bretonne de Naoned ?

Yann Saïg Karadeg
Vendredi 15 novembre 2024
Qui se souvient du gwenn ha du flottant fièrement au sommet de l'hôtel Duchesse Anne,
vis à vis élégant de la Noble flamme bretonne du Château des Ducs de Bretagne .

Anti-spam : Combien font 9 multiplié par 6 ?