L'assemblée territoriale corse va proposer une co-officialité de la langue corse

Dépêche publié le 15/05/13 11:21 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

L'assemblée territoriale corse votera demain jeudi 16 mai sur un projet qui devrait aboutir à une co-officialité de la langue corse.

Je crois au statut de co-officialité parce qu'il est le moyen de sauver la langue corse tant qu'il en est encore temps. En effet, par-delà les appartenances politiques de chacun, on ne peut que constater que, malgré les efforts engagés, les politiques publiques ont échoué dans la revitalisation de la langue. Elles ont échoué d'une part parce qu'elles étaient presque exclusivement axées sur l'école, d'autre part parce que le dispositif juridique actuel bannit certains espaces d'expression. Au regard d'autres situations de minorités en Europe et ailleurs, il apparaît que le statut de co-officialité est le socle juridique de toute politique volontariste efficace, en donnant des droits aux locuteurs pour qu'ils puissent utiliser le corse dans tous les domaines de la vie privée et publique tout en donnant des devoirs et des moyens aux institutions publiques et privées de l'île pour servir ces droits. a déclaré le président de l'assemblée territoriale Dominique BUCCHINI

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Arbasgiu tutucelli
Vendredi 27 décembre 2024
:«La langue est l'âme d'un peuple : Ceux qui s'opposent par la force à la transmission de la langue des aieux aux jeunes générations, se mettent ipso facto hors la loi, tant au regard du droit International que de la morale»

Publié le 27/06/07

« Le premier instrument du génie d'un peuple, c'est sa langue »__....l'Ambassadeur de la France auprès des Nations Unies, Jean-Marc de La Sablière, le 17 mai 2007

:«''La Langue est l'ADN de l'âme d'un peuple'',selon Gilles Vigneault

Gilles Vigneault, né le 27 octobre 1928 à Natashquan, au Québec, est un poète, auteur de contes et de chansons, auteur-compositeur-interprète québécois.

I Chjami Aghjalesi

»...In casa di i mei ci canta una lingua,
Vechja quant'è a terra induve elli sò nati,
È vulia d'amore scrive'sse duie rime,
Dilli quant'è sò fieru d'avelli à lu mio latu,
È vulia d'amore scrive'sse duie rime,
Dilli quant'è sò fieru d'avelli à lu mio latu."

Pour la coofficialité et le bilinguisme, nous nous battrons !


J. Donat
Vendredi 27 décembre 2024
C'est sûr, on ne pourra pas toujours mettre sur le dos de l'Etat français la francisation des «régions périphériques» ni s'en remettre à son école (dans l'état où elle est !) pour remédier aux carences de la société réelle. Il est donc très bon que l'Assemblée de Corse réagisse.
On a chanté sur tous les tons l'identité corse, le réveil de la Corse, la volonté des Corses, et d'autres. On se gargarise de la ferveur prétendue qui entoure les langues dites régionales. Mais la réalité est cruelle. Personne n'interdisant aux Corses de parler leur langue (comme ils le faisaient encore massivement dans les années 1950), la francisation linguistique de la Corse est d'abord de la responsabilité des Corses, qui ont fait leur choix entre 1945 et la fin des années 1960.
Ensuite la langue corse a toujours fonctionné en couple avec une langue proche qui l'étayait et qui était langue administrative et religieuse du pays encore au début du XXe siècle : le toscan ou italien. En renonçant au bénéfice protecteur de cette langue les patriotes corses ont réduit leurs perspectives linguistiques. Choix à courte vue puisque l'italien est la lingua franca de la Sardaigne, de la Sicile, de l'île d'Elbe, et du littoral péninsulaire de Vintimille à la Sicile. Les parlers corses, liés à la société traditionnelle rurale, ne peuvent plus rivaliser avec le français.
L'officialisation n'y changera rien.
La Corse a choisi de se détacher du monde italique, son milieu naturel, pour accepter son sort de région française. Linguistiquement l'avenir est sombre. Le corse n'a plus qu'un rôle symbolique, emblématique, mythique, renforcé par la signalétique et autres gadgets, mais la vie quotidienne sera de plus en plus française et «méridionale». Le corse deviendra-t-il une «vache sacrée» subventionnée ?
Quant au «bilinguisme», il ne sauvera pas la langue dominée, car il repose en Corse sur un rapport de forces inégal. Ou alors un bilinguisme corse-italien, avec l'introduction du français le plus tard possible.
Comme cette solution sera rejetée par la quasi-totalité des Corses encore décidés à agir réellement pour leur identité linguistique (y compris par ceux qui lui seraient favorables mais n'oseront pas l'avouer), on ne voit pas ce qui pourrait redresser la situation.
Le salut d'une langue vient de la volonté de ses élites de la parler, de leur faculté à rendre confiance au peuple qui l'abandonne, mais aussi de sa capacité à affronter le monde moderne. Autant de défis qui apparemment n'ont pas été relevés depuis Aleria... IL est bien tard.

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