L'Assemblée nationale a adopté ce vendredi matin à 6 heures, après une nuit de débats passionnés, une nouvelle carte de France avec les 13 régions proposées par les socialistes suite à une initiative du président de la République qui ne faisait aucunement partie des 60 promesses électorales de François Hollande.
Ce découpage comprend notamment la fusion des régions Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, ainsi que celle du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.
Cette carte prévoit également que la Champagne-Ardenne soit rattachée à l'Alsace et la Lorraine, malgré de fortes oppositions, venant, en particulier, de l'Alsace.
Un amendement de députés alsaciens UMP et UDI, réclamant le maintien de la région Alsace telle quelle, n'a pas eu davantage de succès. Les propositions de Marc Le Fur de faire éclater la région Pays de la Loire et de réunifier la Loire-Atlantique n'ont pas non plus abouti. Un amendement pour fusionner le Centre et les Pays-de-la Loire sera présenté ce soir mais sera probablement rejeté.
L 'article 1er de cette proposition de loi a été adopté par 52 voix, contre 23 rassemblant UMP, Front de Gauche, EELV et communistes. A noter qu'il y a 577 députés mais que seulement 75 ont voté. Les débats continuent sur l'article 2 avec l'examen de près de 300 amendements. L'article 2, relatif aux modalités de désignation du chef-lieu des nouvelles régions, avait été refusé par le Sénat comme d'ailleurs l'article 1er. Et qu'en est-il du nom des régions ? Parlant de l'Alsace-Lorraine-Champagne, Marc le Fur a fait remarquer, subtilement, ce matin, que «si on ne pouvait trouver un nom pour quelque chose, c'est que cette chose n'existait pas».
Plus que jamais, les militants bretons de la réunification, constatent l'autisme d'une majorité parlementaire, qui, comme le déclare Marc Le Fur, «n'écoute pas les aspirations locales». Citant la reconnaissance des territoires et terroirs traditionnels dans le mécanisme des appellations contrôlées, le député d'Ille-et-Vilaine UDI, Thierry Benoît s'est demandé pourquoi ce principe d'appellations n'est pas appliqué aux régions administratives.
Pour Marc Le Fur, le jacobinisme se révèle surtout par la «méthode» citant ironiquement l'inimaginable : Angela Merkel «redessinant la Bavière...». On aurait aussi du mal à imaginer Obama déclarant ne vouloir plus que 20 états de la taille de l'Alaska ! Les Jacobins qui, dès le départ en 1790, ont nié l'existence de particularismes, les identifiant erronément à des privilèges de l'ancien Régime, continuent d'ignorer l'avertissement d'Albert Camus : «La démocratie n'est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité». Evidemment, la République n'est pas forcément la démocratie. Elle l'a prouvé une nouvelle fois ce matin.
Philippe Argouarch
■Que peut signifier ce mutisme des députés bretons ? Que trament les socialistes compte tenu de la déclaration de la maire de Rennes qui parle de « longues fiançailles » ?
Je crains une évolution sournoise et lente vers la fusion Bretagne - Pays de la Loire. Il faudra absolument l'empêcher après les prochaines élections régionales.
Aussi j'appelle de mes v½ux une union , aux prochaines élections , de tous les partis bretons non inféodés aux partis parisiens (Troadec , UDB , Parti Breton , ...)
Il faut absolument éviter que les socialistes obtiennent une majorité absolue. C'est à mon avis le seul moyen d'être sûr que , les élections passées , ils ne retourneront pas leur veste.
. La Loire-Atlantique, qui appartient à l'ensemble breton
. La Vendée, qui appartient à l'ensemble Poitou-Charentes
Encore un petit effort, Messieurs les anciens professeurs de lycée.
Vous aviez opté pour l'Allemand ou pour la Philosophie, avec plus ou moins de réussite...
Il vous reste à regarder la Géographie. Cela devrait ne pas être trop difficile!
Ha ken diaes ha se eo?
Le gouvernement pourrait très bien répartir les Pays-de-la-Loire entre la Bretagne (Bretagne-Atlantique par exemple avec la Vendée (le rattachement direct à l'immense Aquitaine est peu jouable pour nous)) et l'Est des Pays-de-la-Loire (53-72-49) avec les départements de l'ac
tuelle région Centre (Région Val-de-Loire).
Ce serait même un peu le bon sens d'un point de vue cartésien tant sur le plan de leur objectif initial(réduction du nombre de région), que de la carte, que de la situation et désidératas de chacun.
Cela ferait crier qui ?? Personne ! Monsieur Auxiette qui soi-disant se retire du Conseil régional ? Monsieur Piron qui verrait sa ville de Saumur devenir un peu plus attractive au centre de la nouvelle région val-de-loire ?? Les vendéens qui resteraient avec Nantes avec possibilité de prendre le large si ils le veulent ? Les manceaux dont le maire fait l'éloge de la Touraine ?
A la limite le seul cas de figure où leur droit d'option serait applicable, c'est dans le cas que j'évoque avec la Vendée (les bretons feraient pas obstruction à mon avis et il peu y avoir décalage politique entre Vendée et Bretagne) avec le libre-choix pour les vendéens...
Une chose me choque , c'est l'association des mots socialistes et bretons ! Sauf a considéré qu'il suffit de se dire breton pendant 3 mois avant chaque élection et l'oublier aussitôt après pour gagner un droit sur l'avenir de la BRETAGNE.
N'oublions pas Kermitterand et ses promesses de signer la charte des langues minoritaires....
Décidément et définitivement socialiste et breton ne rime pas ou alors à rien...
BEVET BREIZH
Comme vous je considère que nous rentrons dans une période dangereuse et imprévisible, y compris pour le régime institutionnel en place depuis 1958.
Mais je pense aussi que la démocratie est en marche et finira par triompher!
La Réunification de la Bretagne fait partie du retour de la démocratie en France (de quelque bord politique que l'on se situe, et y compris si l'on préfère ne pas se situer).
@SPERED DIEUB
Christian Troadec intègre à la fois la fibre bretonne et la fibre politique, ce qui le rend très précieux comme homme politique.
Mais la Bretagne a cruellement besoin de l'émergence de parti (un seul suffirait sans doute, puisque nous sommes dans une problématique et une sensibilités transversales) spécifique suffisamment puissant pour peser dans la balance à chaque élection. En fait, être capable de faire durablement ce qu'a fait le CELIB (dans les 60's) pendant un période malheureusement trop courte.
Un tel parti (il suffit de peser 10% ou 15% de l'électorat régional, un objectif qui paraît à portée à MT) serait, bien entendu, considéré comme négligeable du point de vue des politiciens «hexagonaux», mais il serait capital pour les décisions politiques qui impactent la Bretagne.
Voilà comment j'analyse la situation. Setu penaos e ziellfennan an traoù.
On n'est pas payés cher pas pour ce travail mais comme on est sympa et qu'on aime bien rendre service on veut bien aider à faire avancer le dossier. En d'autre temps, il y en a qui avaient inventé un nouveau nom de région pour Provence-Alpes-Côte d'Azur.
A vouloir bien faire en mentionnant la célèbre Côte d'Azur qui est en fait est redondant avec les Alpes (*) on a aboutit au raccourci au nom poétique qui évoque si bien le chant des cigales : « La Région PACA » .
Les amusements vont bientôt commencer avec la super région « Aquitaine-Poitou-Limousin », ce sera probablement l'appellation provisoire mais au bout d'un certain temps on nous dit qu'il faudra trouver quelque chose de nouveau et pour loger tout ce monde, il faudra bien une aide personnalisée au logement. Celle région pourrait s'appeler APL. C'est facile à retenir donc à mettre en application sans tarder.
Autre amusement avec : Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes : Si on privilégie l'Alsace en tête et qu'on ferme par les Ardennes nous aurons la région d'ALCA mais si les Champenois exigent d'être en tête parce que le champagne est une boisson connue du monde entier nous ne pourrions avoir que la région CALA. Il suffira d'éviter de caler au démarrage.
Avec l'Auvergne-Rhône-Alpes on aura l'ARA, c'est pas si mal, aucun autre choix possible et en plus ça se prononce pareil dans l'autre sens. C'est à croire que les autorités qui ont présidé aux cérémonies ont choisi ce mariage uniquement pour que cette nouvelle région évoque la célèbre chanson de LARA qui fut le thème musical du film Le Docteur Jivago.
Venons un peu plus à l'ouest. Vous avez remarqué qu'il existe de ce côté trois régions estropiées dans le même alignement géographique: La « Bretagne », Les « Pays de Loire », Le « Centre ». Elles sont toutes entre guillemets car aucune n'est ce qu'elle prétend être. Le seul moyen de mettre de l'harmonie dans ce secteur sera de passer de trois régions à deux, de toutes façons dans une équipe à trois il y a toujours un de trop.
Pour ça il faut donner de l' « envie » comme aurait dit Jean Marc de Nantes. Ce fameux « Centre » qui n'est pas au centre de l'aveu même de son président peut devenir la Val de Loire mais mieux encore une « Vallée des Rois ». Cela a quand même une autre allure que PACA, APL, CALA, ARA et autres PDL dans lesquels Maine et L'Anjou ont été confinés si longtemps dans les oubliettes des Pays de Loire . Ils suffit que Maine et Anjou veulent bien se joindre avec le « Centre » pour se donner une région au label de Vallée royale, ils peuvent laisser au Bretons la Loire Atlantique qui finalement n'est qu'une basse vallée ducale. C'est vrai que des Ducs c'est moins prestigieux que des Rois mais les Bretons sont des gens plutôt humbles et travailleurs, ils s'en contenteront pour cette fois.
(*) Phénomène météorologique bien connu des observateurs des média. Quand il fait beau en PACA, il fait beau sur la Côte d'Azur mais quand il pleut (pas sur les cons) mais sur la Côte d'Azur c'est sur le sud des Alpes qu'il fait mauvais.
Yves, tu parles d'«ouverture» de la part de l'Etat, faute de quoi une radicalisation paraît inévitable. Sachant que la «créativité politique» des gouvernants français est réduite à néant par l'idéologie qui, depuis 1789, sous-tend toute la vie politique française, je suis prêt à parier moi aussi qu'il faut s'attendre, de leur part, à la politique du pire.
Quand on connaît, comme toi et moi, les conditions dans lesquelles la Norvège s'est détachée de la Suède et quand on constate, aujourd'hui, la qualité de leurs relations, on se dit que, décidément, ces Scandinaves pragmatiques sont finalement bien plus intelligents que les Français. Mais, nous, nous pourrions nous inspirer de leur exemple pour imposer, en mobilisant l'opinion internationale (c'est plus facile à dire qu'à faire, je le reconnais), une solution moins bête que celle qui a prévalu en Algérie.
Ensuite, je pense que des organisations pourraient organiser un congrès des maires des 5 départements bretons afin de discuter de cette question et trouver une solution pour motiver les citoyens bretons sur la situation du moment.
Demander le soutien de la Ligue Celtique et utiliser le réseau des Bretons du monde afin que cette affaire devienne un soutien massif international. Enfin, il faut aussi tracter dans les autres départements de la région des Pays de la Loire afin de proposer aux gens une alternative au devenir de leurs départements.
Ne nous laissons pas faire ou insulter et n'ayons pas honte de l'histoire de notre pays la Bretagne.
Ce qui est vrai pour BdM-OBE doit l'être sur d'autre réseaux même plus volatiles comme sur facebook car beaucoup se découvrent plus Bretons en situation d'expatriés alors qu'en Bretagne ils seraient restés « Français sans problèmes » comme aurait dit Morvan Lebesque.
Quant à la solidarité des Pays dits celtiques et des autres nations en devenir d'indépendance à court ou moyen terme (Ecosse, Catalogne, Euskadi etc), ne nourrissons pas trop d'illusions quant à leur attitude vis-à-vis des Bretons (*).
Nous somme dans une guerre médiatique. Les Bretons résidant en Bretagne comme les expatriés ne doivent compter que sur eux-mêmes pour médiatiser les événements et les situations. Les résidants organisant l'événement et créant des vidéos et reportages avec l'angle de prise de vue comme le font les pros de la communication, les expatriés rediffusant dans les pays d'accueil dans la langue du pays et plus généralement en anglais. Les images des manifestations des Bonnets rouges furent du point de vue médiatique une vraie réussite mais il y encore à travailler sur la méthode pour avoir l'effet spectaculaire sans les dégâts collatéraux judiciaires et corporels.
(*) Tout récemment en vacances à l'île Tudy (29), le député Rob Gibson au Parlement écossais et membre du Scottish National Party (SNP), répondait à la question du Télégramme à propos du référendum sur l'indépendance : « Si le « oui » l'emporte, cela va donner des idées à de nombreuses nations : la Catalogne, la Flandre... Pour la Bretagne, je ne pense pas que cela soit possible », ajoute-il en souriant. On se souviendra de la polémique au FIL de Lorient lorsque des Gallois affichaient dans leur stand une Bretagne tronquée, ils ne semblaient pas reconnaître que c'était une erreur diplomatique vis-à-vis de la nation accueillante. Beaucoup de militants bretons ont aussi cru que la solidarité qu'ils affichaient à l'égard des Basques allait être « payés » par une simple parole de reconnaissance en retour.
J'en déduis donc que le choix des capitales régionales pour les nouvelles régions ne se ferait qu'entre capitales actuelles si ce type d'amendement continue d'être rejeté . Un point important concernant l'hypothèse d'une fusion Centre-Pays-de-la-Loire puisque cela ne pourrait se jouer qu'entre Orléans et Nantes.
Il y a quelques mois, je me trouve en pleine discussion avec un ami anglais, Dan. Nous évoquons la réforme des régions en France.
A un moment donné de la conversation, je pense titiller mon ami en lui posant la question suivante :
« Dan, quelle sera la réaction des anglais en cas de vote positif au référendum écossais de septembre prochain ? »
Réponse : « Peri, le choix écossais, on s'en fout ! » Fermer le ban !!!
Cette –courte- réponse m'a gênée plus qu'embarrassé mon interlocuteur.
Chez nos amis britanniques, cela se passe comme ça : « Les écossais veulent leur indépendance, et bien votons, une fois le vote acté, passons à autre chose… Les britanniques veulent sortir de l'UE, et bien votons, une fois le vote acté, passons à autre chose, etc etc… »
Bref, un exemple de démocratie.
Je me suis rendue compte – de plus - que j'avais au fond de moi des relans jacobins puisque je pensais –pire : j'espérais - deviner chez Dan la réaction qui fût certaine chez un français du style « La Bretagne (l'Ecosse) fait partie de la nation France (UK). » L'arroseuse arrosée…
Différence de culture, de démocratie, en découvrant que j'avais dans mes gênes des morceaux de jacobinisme, je me suis rendu compte que le chemin à parcourir dans les têtes bretonnes est encore long…
Le problème c'est qu'il n'y a aucun «outil» intellectuel de disponible, ce qui montre une lacune immense dans le mouvement breton, qui ne sait pas construire des outils intellectuels. J'y travaille mais il faudrait que tout le monde le fasse un peu, et que sorte des outils (livres, ...) de référence pour nous aider. Ce n'est pas l'université française qui va le faire, même celle située en Bretagne !
Enfin si, il y a un livre, celui d'Urvoas et Jung ! Que personne ne semble connaître. Offrez le à votre député préféré (il est gratuit sur internet !)
«il arrive que certains de nos membres reçoivent des remontrances des ambassades française lorsque des prises de position font apparaître trop visiblement que les « Droits de l'Homme en France » sont plus des concepts d'exportation que des produits à usage domestique.»
Deuxième lacune : par manque d'outil intellectuel et de théorisation, nous n'avons aucune visibilité internationale.
Or c'est en explicant au monde le génocide culturel entrepris par l'Etat français que nous pourront changer les choses. Et en l'expliquant aux Bretons eux-mêmes, qui vont en refuser l'idée au début.
Je suppose que vous plaisantez.
Il suffit de voire ce que la france à chercher à détruire en Bretagne :
- le breton (langue)
- la conscience historique (occultation de l'histoire et son remplacement par l'histoire des vainqueurs)
- les institutions : à la révolution, le parlement.
- l'interdiction des prénoms bretons,
- la disparition de la Bretagne elle-même, remplacé par 5 départements.
Bref, tout ce qui est lié à l'identité bretonne est nié ou fait l'objet d'une interdiction, à l'école comme dans les médias.
Et le fait de défendre l'identité bretonne est marqué taxé de fascisme (Cf. françoise Morvan)
Pourquoi personne n'a encore écrit un livre sur les dérives de l'identité ... française ? Peut-être parce que ce n'est pas un livre mais une collection encyclopédique u'il faudrait !
Actuellement, l'universalisme français qui nous tue reste perçu positivement par les français (au moins les élites)
A l'inverse, le fait de défendre sa culture et son identité est taxé de dérive ethniste.
C'est ça qu'il faut inverser.