Jérôme Kerviel avait déjà accusé la Société Générale d'avoir effacé des parties de l'enregistrement effectué lors de son audition par la direction de la banque. D'une façon générale, Kerviel et ses avocats ont toujours affirmé que la banque était parfaitement au courant de ses prises de positions sur les marchés.
Un nouvel enregistrement, cette fois clandestin, est susceptible de faire basculer l’affaire Kerviel et bousculer le milieu judiciaire mettant en cause sa faiblesse quand des enjeux touchent aux pouvoirs de l'État et de la finance.
L'enregistrement contient le témoignage de Chantal de Leiris, ancienne vice-procureure, qui avait suivi l’enquête sur les pertes de la Société générale pour le compte du Parquet de Paris.
Sur cette bande sonore de quarante minutes que 20 Minutes et Médiapart révèlent dimanche 17 janvier, Chantal de Leiris déclare que l’enquête sur Jérôme Kerviel a été « manipulée » par la Société générale et, surtout, que la banque « savait » au sujet des agissements de son ancien trader, condamné définitivement, en mars 2014, pour « abus de confiance ».
Le témoignage et les remords de Nathalie Le Roy sur Complément d'enquête sur France 2 (voir le site) jeudi dernier étaient aussi accablants.
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