Julien Lepers : « Les Bretons sont de bons candidats ! »

A l'occasion de la sortie de son livre « Les mauvaises manières, ça suffit ! », Julien Lepers et les Éditions Michel Lafon en partenariat avec IDTGV ont invité quelques journalistes à un voyage inédit en train lors de la « journée de la gentillesse » le 13 Novembre dernier. C'est dans un wagon spécialement affrété, décoré d'un beau bouquet de roses orange couleur de l'amitié, qu'a pris place l'ABP, conviée à cette manifestation à destination du Vaucluse.

A l'intérieur, chaque siège du train avait été banqueté par un flyer comportant un quizz (assorti des solutions) ainsi qu'une charte des bonnes manières, invitant ainsi le voyageur à jouer le jeu. Originalité : selon le nombre de bonnes réponses obtenues correspondait le nom d'une personnalité, allant de Godzilla (pour aucune bonne réponse) à Audrey Hepburn (pour un sans fautes), en passant par Carla Bruni (7 bonnes réponses), Kate Middleton (13 bonnes réponses). En très honorable position, pour 9 bonnes réponses sur les 16 que comptait le questionnaire, un acteur breton, le dinannais Jean Rochefort !

La destination aurait pu être la Bretagne, car l'iDTGV de Nantes, ce même jour bénéficiait d'un affichage identique, mais ce fut un embarquement immédiat pour Avignon, en compagnie du célèbre animateur de « Questions pour un Champion »... qui, à son tour, s'est plié de bonne grâce aux propres questions d'Agence Bretagne Presse.

-Agence Bretagne Presse (Sylvie Le Moël): Qu'est-ce qui a présidé à la rédaction de votre livre ?

-Julien Lepers : Mon ouvrage est né d'une sorte d'exaspération suite à un cumul de petites incivilités quotidiennes constituant autant de petites agressions qui gâchent notre journée. Je suis effectivement exaspéré par les incivilités des gens, par leur relâchement, voire leur démission eut égard à l'hygiène, là a correction, au manque de respect d'eux-mêmes et des autres, mais aussi à leur comportement individualiste. Je constate que les gens sont souvent indifférents les uns aux autres. C'est navrant. Mon livre montre la voie pour se débarrasser de cette indifférence et cheminer vers plus de considération. J'invite le lecteur à passer de la considération à la civilité au sens moral, puis de la civilité à la bienveillance. Il faut faire en sorte que les autres ne soient pas des figurants dans votre vie, qu'ils ne soient ni des accessoires ni un décor. En d'autres termes, il convient de s'intéresser à l'autre et de l'aider, car on ne vit pas en vase clos !En Bretagne, il me semble que les gens ne sont pas indifférents à la vulnérabilité de l'autre, la solidarité et une tradition d'entraide toutes deux solidement ancrées, jouent leurs rôles.

-ABP (SLM): Vous êtes venu plusieurs fois en Bretagne, il me semble ?

-JL : Effectivement ! Et j'en conserve un excellent souvenir ! Lorsque je me suis rendu à Brest avec la tournée « Âge tendre et tête de bois » dont je suis le présentateur, il faisait un temps magnifique, démentant ainsi les clichés réducteurs selon lesquels qu'il pleut toujours en Finistère! Nous avons été accueilli par un public aussi chaleureux qu'enthousiaste, ce qui fait plaisir à voir. Les Bretons aiment la musique, c'est certain, qu'elle soit traditionnelle ou axée sur la variété.

-ABP(SLM) : Vous avez vous-même accueilli des Bretons sur votre plateau de « Questions pour un Champion » ?

-JL : Certainement, et de nombreuses fois. Les Bretons aiment ce jeu et sont de bons candidats. D'ailleurs en Bretagne il existe de nombreux clubs où les gens s'entraînent à répondre à des tas de questions de culture générale. J'aime aussi proposer aux candidats de parler de leur région quand ils se présentent face à la caméra.

-ABP(SLM) : Page 180, dans un passage intitulé « Bons baisers de Plougastel » vous déconseillez d'envoyer des cartes postales de vacances représentant des dessins ou caricatures de femmes dénudées avec des attributs exagérés, assorties de jeux de mots graveleux comme celui où il est question de sein et d'île de Sein ...

-JL : Je n'ai pas pris cet exemple pour stigmatiser la Bretagne, mais juste pour mettre en lumière un jeu de mots peu élégant. Avouons que les caricatures et les blagues douteuses, ne font pas forcément honneur à ce beau pays ! Il y a tellement de photographes de la marine ou de la ruralité qui manient l'objectif avec talent. Leurs photos constituent de véritables oeuvres d'art que plusieurs éditeurs et industriels ont publiés ces dernières années en format cartes postales. Aussi, je propose d'expédier des cartes postales sous enveloppes et de choisir des paysages ou des scènes que ces photographes d'art ont su magnifier... c'est autrement plus flatteur pour la région et … pour le destinataire de la missive !

-ABP (SLM) : A votre avis qu'est-ce qui va interpeller le plus les Bretons dans votre livre ?

-JL : Dans mon ouvrage, j'ai focalisé mon propos sur les différentes lignes de conduite à tenir dans la vie et cela concerne aussi notre relation à la nature et à notre environnement. Le chapitre « Sauvons la Terre au jour le jour» est un volet qui fera écho à certaines préoccupations bretonnes liées à la durabilité, la Bretagne étant une région à forte sensibilité agricole.

En page 698, j'évoque quelques précautions qu'il serait bon de prendre : « Consommons des produits locaux et de saison plutôt que des fruits importés, par exemple, qui ont coûté cher en transport et donc en pétrole, jusqu'à vingt fois plus cher. Achetons nos produits alimentaires directement auprès de leurs producteurs, par le biais des AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne). Allons sur le site de l'association Bloom, pour identifier les poissons issus de la pêche durable et pour savoir où les acheter. Conservons l'eau de pluie pour arroser nos plantes et nos jardins.... ». Je plaide bien entendu pour une attitude écocitoyenne responsable, conclut Julien Lepers.

L'auteur a judicieusement élaboré plusieurs chapitres, relatifs à des thèmes variés présents dans divers domaines de l'existence : l'hygiène personnelle et l'élégance ; la communication ; la bonne tenue à table, comment consommer les plats proposés (des artichauts aux moules en passant par le fromage et la salade) ; l'organisation de célébrations et rituels et la gestion des différentes étapes de la vie ; le comportement adéquat dans les transports en commun ; l'attitude correcte à avoir lorsque l'on cherche un travail, des conseils pour l'entretien d'embauche, des recommandations pour évoluer dans la sphère professionnelle, la hiérarchie, les rapports humains ; mais aussi le comportement dans la cadre des loisirs et du sport, ou quand on se rend au spectacle...

Avec ses 50 pages sur les nouvelles technologies, le livre est merveilleusement actuel car il prend en compte les modes de communication faisant la part belle aux portables, tablettes, iphones, ipad ainsi que toutes les applications utilisées à l'heure actuelle (textos, skype, messageries instantanées, Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux...).

A titre d'exemple, lorsque nous sommes à table, chez des gens ou dans un restaurant, il est particulièrement mal venu de placer son portable sur la table. Cela signifie que la personne qui vous téléphonera est plus importante que votre hôte. Il s'agit d'un réel manque de considération envers ce dernier. En d'autres termes c'est carrément impoli !

Un lecteur costarmoricain témoigne : «Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est que l'auteur ne se contente pas simplement de dire ce qui est convenable de faire dans telle ou telle circonstance. Il explique précisément les raisons, c'est à dire le pourquoi du comment. Ces explications particulièrement étoffées confèrent un contexte, une valeur, une véritable utilité aux conseils proposés. Bien sûr, des particularismes nationaux existent comme le démontre le chapitre ayant trait aux bonnes manières à l'étranger. Mais force est de constater que ces bonnes manières correspondent souvent à ce que l'on nommerait la politesse ou le bon sens, mis en application».

« Les mauvaises manières, ça suffit » représente donc un guide, une encyclopédie pratique, un livre référence. L'acquérir se révèle ainsi quasiment indispensable... pour éviter de faire des erreurs ou de les perpétuer, tant ici qu'à l'étranger ».

Sylvie Le Moël

Julien Lepers dédicacera son livre à Rezé (44) au Centre Commercial Océane, Espace Culturel Leclerc, le Jeudi 18 décembre 2014 de 15h30 à 17h30

(voir le site)

Julien Lepers

« Les mauvaises manières, ça suffit ! »

Éditions Michel Lafon

ISBN 13 : 978-2-7499-2200-3

Prix : 20,95 Euros

719 pages

Site de l'éditeur Michel Lafon : www.michel-lafon.com

Pour toutes remarques ou suggestions destinées à Julien Lepers, le mail est : lesmauvaisesmanierescasuffit@outlook.fr