Journée de la femme : le film de Patric Jean nécessaire, toujours.

Conference debat publié le 6/03/11 19:44 dans Société par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Journée de la femme : un jour pour se rappeler qu'une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les trois jours en France. Un jour pour réfléchir à la moitié de l'humanité, composée d'individus qui menacent l'équilibre du monde dès qu'elles font des études, et qu'elles prennent la place des hommes.

Des réalités dont on ne parle pas souvent


Ce vendredi soir, une assemblée d'une centaine de personnes, réunies pour la 6e rencontre citoyenne organisée par ATTAC et la MJC de Trégunc. Le sujet ce soir est la domination masculine, journée de la femme oblige. L'association «l'abri côtier» lance le débat et Mme Jeanne Bissilia, anthropologue, interviendra de façon extrêmement précise, argumentée après le film du Belge Patric Jean, qui explique dans une série de sujets (le formatage des petits garçons et des petites filles, l'importance de la longueur du sexe dans les représentations masculines, les salons de l'auto, le speed-dating, les féministes québecoises, la violence conjugale ...) pourquoi nous vivons aujourd'hui dans une société patriarcale.

Adèle Turin analyse les albums pour enfants, avec le papa qui lit son journal, la maman qui reste derrière la fenêtre quand le papa est dehors, alors qu'aujourd'hui 60 % des femmes françaises travaillent. On offre aux petits garçons un jouet ou un livre et une robe aux filles. Un bébé qui pleure ? Si c'est une fille, c'est qu'elle se plaint, si c'est un garçon c'est qu'il est en colère.

Pour la vie professionnelle, le décalage est important : aujourd'hui les filles réussissent mieux que les garçons : 70 % des étudiants sont des femmes, 80 % des étudiantes en architecture sont des femmes, des médecins... 70 % des enfants en difficulté au collège sont des garçons.


En Angleterre, on a fait des quotas pour que les garçons puissent entrer à Oxford, sinon il n'y aurait pratiquement que des filles, même chose à Montréal, où l'on a modifié l'examen de médecine (oral plutôt qu'écrit) pour que les garçons aient une chance de suivre des études de médecine, actuellement suivies par 70 % de jeunes filles.

Non, non, rien n'a changé ? ...


Or la femme reste un objet sexuel, sert à vendre des voitures, la marchandisation des corps (publicité, prostitution, films X). Les Québécois parlent de «ressac» : les femmes ont acquis des droits très rapidement ; en 20 ans, elles ont obtenu la parité dans de nombreux domaines. Le meurtre de 14 jeunes étudiantes de l'école polytechnique de Montréal le 16 décembre 1989 était le fait de Marc Lépine qui avait décidé d'abattre des jeunes femmes brillantes qui barraient la route aux hommes. Des mouvements d'hommes se sont créés au Québec avec des arguments bien souvent discutables ...


Le débat devait se centrer davantage sur la situation française : le ressac y est aussi observé avec des faits précis. Dans le seul département du Finistère, 800 places de moins à la rentrée prochaine pour les enfants de 2 à 3 ans dans les maternelles obligeront les parents – le plus souvent les mères – à rester à la maison. La fermeture du 2e planning familial de Brest, de celui de Quimper annoncé pour bientôt, ne' sont pas pour rassurer. La pilule des adolescentes n'est plus remboursée. La contraception ? Pilule du lendemain ou avortement, qu'une récente loi européenne rend plus difficile puisque les médecins peuvent le refuser.

Économiquement, avec la crise, il serait bien vu que les femmes retournent à leurs casseroles. Puisqu'en plus de leurs journées de travail, elles effectuent un «travail invisible» non rémunéré (enfants, tâches matérielles, 3 minutes gagnées en 10 ans ...)


Talons aiguille et séduction sont de retour, modèle américain individualiste et puritain en apparence qui est présent dans toutes les séries et sur Internet, paradoxe des jeunes filles d'aujourd'hui qui subissent le dictat de la mode et de modèles qui ne correspondent plus à ce qu'elles peuvent vivre ... et au bout de leur adolescence, désillusion de ces princesses qui, quelle que soit leur classe sociale, risquent la domination masculine avec coups et blessures ...

Le ressac ou la nouvelle vague ? .


Quelques espoirs ont lieu d'être signalés : la révolte des femmes italiennes qui ont défilé par milliers dans les rues, les femmes ukrainiennes réclamant le droit de participer à la politique de leur pays, les femmes algériennes demandant leur émancipation. Les femmes bretonnes et françaises sont un peu en retrait, un peu en recul, jusqu'à quand ?

Pour en savoir plus sur le réalisateur : (voir le site)


Vos commentaires :
Claude Nadeau
Vendredi 15 novembre 2024
j'ai vu ce film, j'ai adoré. c'est décidément un débat NECESSAIRE. même si j'avoue qu'après avoir regardé le film, on a un peu la haine... mais ce n'est pas la faute du film.

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