John Maxtone-Graham signe un nouveau livre, sur le paquebot France / Norway, construit à Saint-Naza

Présentation de livre publié le 22/11/10 19:00 dans Patrimoine par Hubert Chémereau pour Hubert Chémereau
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John Maxtone-Graham at Saint-Nazer with the CREDIB on July 2nd 2008. Left the president Hubert Chémereau ; right Jean Cévaër.
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John Maxtone-Graham and his wife Mary at Sant-Nazer on July 2nd 2008.
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John Maxtone-Graham and Mary felt the long past of Sant-Nazer by the dolmen.

ABP publie ici une exclusivité mondiale, sur un livre pas encore sorti dans le commerce.


En 2007 John Maxtone-Graham avait offert aux amoureux des paquebots et du monde maritime un gros et magnifique livre sur le paquebot franco-breton Normandie (1 et (voir notre article)). Chez le même éditeur, Norton, il publie à New-York et Londres une somme sur le paquebot France / Norway (2). Sous le même format on retrouve cette qualité iconographique à laquelle nous ont habitués les éditions Norton.


En 1972, après une carrière de régisseur à Broadway, John Maxtone-Graham signait son premier livre intitulé « The only way to cross », La seule manière de traverser (3) qui connaîtra un beau succès de librairie. Depuis il n'a cessé d'écrire. Dans ses deux derniers ouvrages « Queen Mary 2 » et « Normandie », il n'a pas oublié Saint-Nazaire qui a vu naître ces géants des mers. Dans la préface de son livre « Queen Mary 2, the greatest ocean liner of our time » (4) John Maxtone-Graham salue le patient travail des mains habiles de ces Bretons ouvriers de bord (Breton shipwrights) qui ont donné vie aux immortels Paris, Ile de France, Normandie et le troisième France.


Pour comprendre son attachement aux paquebots, il faut savoir que depuis l'âge de 6 mois, John Maxtone-Graham a traversé plus de 200 fois l'Atlantique sur des paquebots. C'est suite au krach boursier de 1929 qu'il embarque à Boston sur le Minnewask pour rejoindre Southampton : « Mon père était banquier à New York. Il a subi de plein fouet le krach boursier et mes parents sont partis vivre en Écosse ». Avec son épouse Mary, il passe en moyenne 7 mois par an sur les mers pour faire des conférences sur les paquebots comme le Queen Mary 2 et garder le contact avec ce monde si particulier de la croisière.


En juillet 2008 il avait fait escale à Saint-Nazaire pour ses recherches sur le France. En revenant sur les traces du prestigieux paquebot, l'historien newyorkais, retrouvait ses amis nazairiens avec qui il collabore depuis plusieurs années.(2) Dans « From song to Sovereign » (5), John Maxtone-Graham parle des Chantiers de Penhoët comme du « Chantier des Immortels » (Shipyard of Immortals).


Le sous titre « Le dernier paquebot de France / Le premier mega paquebot de croisière de Norvège » résume bien le plan du livre avec une première partie qui conte la naissance et la vie du paquebot France et une deuxième partie qui s'inscrit dans le contexte de la mort des lignes transatlantiques traditionnelles avec la montée en puissance de l'avion et la démocratisation de la croisière qui donne une nouvelle vie au paquebot, né à Penhoët, sous le nom de Norway. En épilogue l'auteur conte la déchéance du navire sous le nom de Blue Lady avec sa longue agonie entre Bremerhaven et Along.


John Maxtone-Graham, avant de quitter Saint-Nazaire, déclara à ses amis bretons : « Je mettrai toute l'âme bretonne dans mon texte sur le départ du “France ”de Saint-Nazaire ». La lecture de la presse de l'époque et les témoignages qu'il a recueillis l'ont particulièrement touché. Il a restitué à merveille l'atmosphère d'alors et l'esprit breton. Il est fait de cette même fibre maritime que ces Bretons qu'il décrit lors de l'adieu de Saint-Nazaire au France : « C'était une dévotion quasi religieuse à la Bretagne, et à tous les bateaux façonnés avec le cœur et les mains des Bretons depuis plus de cent ans, qui les consumait. Le sang breton est fait d'eau salée avec des traces de chêne, de toile, de teck, de chanvre, de cuivre, d'acier, de fer et de bronze », p. 69 (6).


John Maxtone-Graham est plus qu'un historien maritime, c'est un authentique styliste de la langue anglaise. Quand on lit ses impressions sur l'esprit breton, on se dit: « Quel dommage qu'il n'ait pas rencontré Jack Kerouac sur une avenue de New-York ou sur le paquebot “France”, que l'écrivain de la “Beat Generation” aurait dû prendre avec Youenn Gwernig en 1969 pour aller sur les traces de ses ancêtres bretons...».


En 2008 John confiait son étonnement de ne pas avoir trouvé d'éditeur pour une édition en français de son livre sur le Normandie. Espérons que la sortie de son petit dernier sur le France / Norway suscite enfin l'intérêt d'un éditeur de ce côté de l'Atlantique, et, pourquoi pas, en Bretagne !


Hubert Chémereau

Notes


(1) – Normandie: France's Legendary Art Deco Ocean Liner : [Normandie : le légendaire paquebot Art Deco transatlantique de France] : (voir le site) paru en decembre 2007.

(2) – France / Norway. France's the last liner / Norway's first mega cruising steamer, Norton editions : (voir le site) , cartonné, à paraître en décembre 2010, 26,6 x 28,7 cm, 224 pages.

(3) – The Only Way to Cross: The Golden era of the great Atlantic liners - From the Mauretania to the France and the Queen Elizabeth 2 . première édition 1972 par MacMillan New York, puis avril 1978 par Macmillan Pub Co, ensuite en 1983 par Patrick Stephens. (voir le site) pour un compte-rendu.

(4) – Queen Mary 2, the greatest ocean liner of our time, Bulfinch Press, 2004.

(5) – From song to Sovereign, [Du chant à la souveraine], par Intl Voyage Media, 1987, 96 p.

(6) – “They were consumed by an almost religious devotion to Brittany no less than to every vessel that Breton hearts and hands had fashioned for over a century. Breton blood is made up of salt-water and trace elements of oak, canvas, teak, hemp, brass, steel, iron, and bronze...” (p. 69).

(7) – Le Centre de Recherche & Diffusion de l'Identité Bretonne - CREDIB Sant-Nazer a étroitement collaboré avec l'historien newyorkais pour lui apporter documents et témoignages inédits sur le paquebot France, chef d'œuvre de l'architecture navale bretonne. Il a reçu un exemplaire du livre en avant-première de sa sortie officielle et en publie sur son site – avec l'autorisation de l'auteur – un passage, traduit en français par Yvette Daniel, membre du Credib. (voir le site) en date du 18 novembre 2010.


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