Joan Baez a chanté Tri Martolod avec Alan Stivell samedi soir à Lorient

Reportage publié le 7/08/16 4:46 dans Cultures par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Joan Baez. Seuls Ouest-France et Le Télégramme avaient le droit de faire des photos du concert. Un monopole négocié avec l'argent des subventions à la presse sous déguisement de partenariat ? l'argent de vos impôts en fait. Autrement dit, la presse subventionnée a le droit d'exclure celle qui ne l'est pas. De deux choses l'une, soit toutes les photos sont interdites à la demande de l'artiste, soit l'ABP est autorisée avec les autres médias bretons.
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Joan Baez dansant la gavotte avec Alan Stivell lors d'un festnoz en 1978.(photo Yannick Quénéhervé parue dans le mensuel Le Peuple Breton
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Joan Baez le 6 août 2016 à Lorient (Photo Festival Interceltic de Lorient)

Ambiance du tonnerre hier soir pour le concert de Joan Baez sous le chapiteau de l'espace Marine du Festival interceltique à Lorient où 4.500 personnes étaient venues écouter la star du folk.

Accompagnée de Dirk Powell, un génie de l'héritage musical appalachian qui joue fiddlle, banjo, mandoline, concertina, guitare, et piano, de Gabriel Harris, le fils de Joan Baez, aux percussions, et de la jeune Grace Stumberg pour son aide vocale, Joan Baez, radieuse et de toute évidence heureuse d'être à Lorient, a donné un concert plein d'émotions, et de souvenirs pour beaucoup, de sa voix vibrante et toujours aussi limpide.

Arrivée sur scène avec sa guitare et en marinière bleu et blanc, la star du folk américain a entamé son concert par une chanson en français : L'Auvergnat de Georges Brassens.

S'en suivent des airs plus folky les uns que les autres, des ballades de Pete Seeger, Woodie Guthrie ou des traditionnels comme Me and Bobby McGee, le banjo de Dirk Powell faisant merveille pour rythmer ces vieilles ballades dont les airs sont pour la plupart venus d'Irlande.

Le public debout l'a accompagnée en particulier dans les reprises de tubes des années 60-70, House of the rising sun, The boxer de Simon et Garfunkel, Imagine all the people de John Lennon, et de Bob Dylan : Farewell Angelina, ou lors d'un des nombreux rappels, l'emblème de toute une génération, Blowin' in the wind.

Alan Stivell a fait une apparition au beau milieu du concert sous un tonnerre d'applaudissements. Ils ont chanté ensemble Tri Martolod, repris en choeur par la foule. Une longue accolade s’ensuivit. Ils ne s'étaient pas vus depuis 1978.

Toujours engagée

À 75 ans, [[Joan Baez]], d'une jeunesse éternelle, confirme l'adage que ceux qui suivent leur coeur ne vieillissent pas. Les militants par exemple. Hier à Lorient, Joan Baez a parlé de paix. Elle a en fait toujours été une militante de la paix.

Elle a chanté en français a capella Le déserteur de Boris Vian. Faisant écho à l'actualité de la crise migratoire en Europe et aux attentats en France, elle a ressorti une vieille chanson de Woody Guthrie écrite en 1948, Deportee sur les migrants mexicains aux États-Unis et en particulier l'incident tragique et anonyme du crash d'un des avions qui les ramenait à la frontière. Dans Joe Hill elle raconte la condamnation à mort truquée de deux immigrants suédois en 1915 comme d'ailleurs celles de Sacco et Vanzetti, deux migrants italiens, dans sa ballade Here's to you reprise en choeur par le public hier soir. Elle a fait remarquer, parlant en français, que les migrants «ne venaient pas pour prendre mais pour apporter». Aux USA, elle a aussi repris sa collaboration avec Amnesty International.

I need another world

Elle a repris son tube de 1965 It's all over now baby blue. Puis dans Diamonds and rust, elle reprend des souvenirs de 1975 mais avec I need another world de Antony and the Johnsons, elle a touché le public au coeur. Dans cette chanson triste et émouvante, avec laquelle elle s'identifie selon une interview récente, Joan Baez laisse apparaître son désir de quitter ce monde vers un quelque chose de meilleur. On la comprend.

I need another world. I need another place. Will there be peace?

I need another world. This one’s nearly gone. I’m going to miss the bees. I’m going to miss the snow. I’m going to miss the things that grow. I’m going to miss this world again. (in I need another world)

Son dernier morceau, le gospel We shall Overcome fut un des hymnes des militants des droits civiques en Amérique. Il peut se traduire par «On finira par gagner».

Philippe Argouarch


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