Jeunesse et dynamisme : le Parti Breton, l’espoir et l’avenir de la Bretagne

Interview publié le 30/05/22 11:08 dans Politique par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
https://abp.bzh/thumbs/55/55153/55153_1.png
Maëlig Trédan, candidate dans la 5e circo de Loire-Atlantique et son suppléant Dider Lefebvre

Nous avons rencontré Maëlig Trëdan, candidate pour le Parti Breton dans la 5e circonscription de Loire-Atlantique (Nantes, Carquefou, Nort / Erdre).

Avec les 11 autres candidats de moins de 35 ans présentés par le Parti Breton (sur 32 au total pour ces législatives, couvrant une majorité des 37 circonscriptions bretonnes), elle symbolise le nouveau visage de cette organisation politique, nullement inféodée à des partis hexagonaux.

Toutes et tous sont animés d’un même désir d’une Bretagne émancipée, entreprenante, écologique et solidaire.

Un nouvel espoir pour les Bretons

Le Parti Breton s’est associé, en vue de ces législatives et même bien au-delà, avec Bastir Occitanie, le Parti Lorrain, le Parti Nationaliste Basque (EAJ-PNB), Prouvènço Nacioun, Alternative Alsacienne -'s Lìnke Elsàss et le Parti de la Nation Occitane pour créer la FPU : fédération des pays unis.

Avec ces législatives, la force et la détermination de ses candidats et de ses alliances, nous assistons actuellement à l’émergence d’un mouvement de fond qui s’inscrit dans la durée. Les Bretons, les vrais, ainsi que les peuples amis, relèvent la tête pour imposer la discussion à un pouvoir centralisateur à bout de souffle.

Agence Bretagne Presse : Maëlig Trédan, malgré votre jeune âge, beaucoup de Bretons croient vous connaître, tant vous êtes active. Pouvez-vous nous dire plus précisément qui vous êtes ?

Maëlig Trédan A 28 ans, je suis candidate pour représenter le Parti Breton au sein de la Fédération des Pays Unis. Originaire du pays du Trégor, dans

les Côtes d’Armor, j’ai grandi à la Chapelle-Sur-Erdre (5e circonscription de Loire-Atlantique, ndlr), dans le premier département breton... La Loire-Atlantique !

Ingénieure en agriculture de formation, je suis titulaire d’un second master en Sciences Politiques et management de projet territoriaux. Passionnée par la Bretagne, son environnement, sa culture et son dynamisme, je m’implique depuis plus de dix ans dans plusieurs associations dans l’objectif de défendre et promouvoir ses particularités.

ABP : Quelle est votre Bretagne de demain ?

MT Bretonne, démocrate, favorable à une vraie Europe des Régions, je considère qu’une autre voie politique est possible : celle d’un pouvoir de décision local, en s’affranchissant de l’ultra- centralisme français et du clivage droite-gauche, de plus en plus polarisé par les extrêmes, ou par le pouvoir jupitérien.

Je crois fermement que les actions impulsées localement sont les plus à même de répondre aux grands enjeux et défis de ce siècle que sont l’écologie, le maintien d’activités stratégique et génératrices de valeur dans nos territoires, la santé et l’alimentation durable et de qualité pour tous.

Pour que notre qualité de vie bretonne perdure et s’améliore encore, je défendrai davantage de pouvoir de décision et d’autonomie pour la Bretagne en soutenant notamment la création d’un statut particulier pour les cinq départements bretons et le retour des trois pouvoirs : politique, législatif et judiciaire.

ABP : Quels sont vos engagements locaux ?

MT : Localement, mes principaux engagement porteront sur :

• la réunification : Proposer une loi permettant à la Bretagne, amputée de la Loire-Atlantique par un décret, de retrouver son intégrité et sa cohérence ;

• la qualité de vie : Favoriser l’accès au logement des familles et des actifs dans les zones tendues, valoriser et protéger notre patrimoine naturel et culturel, protéger notre biodiversité ;

• la sécurité : Le nombre d’incivilités augmente très largement, tandis que le gouvernement se cache derrière des chiffres qui masquent la réalité. Un nombre important d’agressions, de vol, de violences (notamment faites aux femmes) ne sont pas prisent en compte. Le « tout va bien » ambiant pèse sur une partie de la population et contribue aux clivages et à aux prises de positions extrêmes. Là encore, il est urgent de changer d’échelle pour se rapprocher des habitants, donner davantage de moyens à ceux qui nous protègent et aider les communes à s’organiser en fonction de leur besoin (exemple avec la création du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance à La Chapelle-Sur-Erdre) ;

• une alimentation saine, durable et de qualité : promouvoir les productions locales et notre patrimoine culinaire dans un souci de maintien de notre souveraineté alimentaire, de respect de l’environnement et de notre santé. Travailler de concert avec les collectivités pour l’approvisionnement des cantines en produits locaux.

Chaque territoire est unique : nos spécificités sont notre force. Soyons fiers et assumons-les !

ABP : Au sujet de la Réunification bretonne, on parle souvent de l’organisation d’un référendum : quel est votre avis à ce sujet ?

Je n’ai rien contre l’idée d’un référendum en soi. Je milite d’ailleurs pour un fonctionnement basé sur davantage de démocratie directe, qui compterait parmi ses nombreux avantages de permettre aux citoyens de reprendre leur place dans la vie politique et de monter en compétence sur de nombreux sujets avant de se prononcer.

Choisir la stratégie du référendum pour réunifier la Bretagne est cependant risqué. Non pas que je craigne le vote des habitants de Loire-Atlantique (ceux-ci se sont d’ailleurs largement exprimés très souvent en faveur du rattachement au travers de sondages). Mais il faut garder à l’esprit que le plan de l’État Français concernant l’avenir de la Bretagne et les Pays de Loire demeure le grand Ouest. Le fait de ne pas maîtriser le périmètre de ce référendum et de confier aux représentants de l’État français son organisation a de quoi nous inquiéter. Je ne me prononcerai en faveur (ou non) d’un référendum en faveur de la Réunification que lorsque le cahier des charges sera clairement établi. Et même si toutes les planètes devaient s’aligner en faveur de cette stratégie, gardons à l’esprit que l’État français se réserve le droit de ne pas appliquer les décisions prises par son propre peuple : En 2005, la France (ainsi que les Pays-Bas) avaient refusé par référendum le projet de traité constitutionnel européen. Le gouvernement avait malgré tout fait adopter par le Parlement le texte à peine modifié.

En attendant, et dans le cadre d’élection législative, nous visons avant tout la voie d’une proposition de Loi à l’Assemblée Nationale.

ABP : Que vous apporte le Parti Breton dans vos convictions ?

MT : Le centralisme français épuise nos territoires. Sur les plans économiques, mais également décisionnels. Qui mieux que les habitants d’une région, d’un pays, savent ce qui est bon pour eux ? Et pourtant, les choses vont de mal en pis : plus l’État parle de décentralisation, moins nous en constatons les effets. J’en déduis que les partis traditionnels ne comprennent pas le problème. Il est donc temps d’essayer autre chose, et c’est ce que le Parti Breton incarne pour la Bretagne. En atteste l’implication de la jeune génération : sur 32 candidats, nous sommes 11 à avoir moins de 35 ans ! Un fait rare dans la politique de nos jours…

ABP : Dans votre circonscription, vous aurez comme adversaire redoutable Sarah El Haïry, secrétaire d’État dans le gouvernement Castex. Mais on ne voit pas d’autres candidats solides, ni d’autres candidatures pro-bretonnes. Pouvons-nous penser que vous serez LA surprise de ce 1er tour ?

MT : Le renouveau de la pensée pro-bretonne que je vois au quotidien en Loire-Atlantique et dans les autres départements dans mes différentes actions, le sérieux et la profondeur de la pensée du Parti Breton me font dire que nous sommes plusieurs candidat(e)s à tenir la mer dans toute la Bretagne. Dans la 5e de Loire-Atlantique, madame El Haïry a l’avantage d’être sortante et d’être de la mouvance du président sortant réélu, plus par rejet que par conviction d’ailleurs, est une bonne candidate. Son suppléant était devenu député, quand elle entra au Gouvernement. J’aurai plaisir à la challenger au 2nd tour.

ABP : Maëlig Trédan, je vous remercie

MT : Merci à vous et je salue les lecteurs d’ABP.


Vos commentaires :
Kerbarh
Samedi 23 novembre 2024
Bravo et merci pour votre engagement. Vous résumez bien la situation. Quel est votre objectif de votes ? Dépasser les 2% ? Pas simple !

Fañch ar Vilin
Samedi 23 novembre 2024
Gourc’hemennoù deoc’h.
Félicitations pour votre engagement.
Le Parti Breton est effectivement aujourd’hui à ma connaissance le seul espoir politique pour l’avenir de la Bretagne.
Les élus et parti régionalistes, à l’œuvre depuis des décennies, se sont carbonisés dans leur stratégie de collaboration. Il faudrait être idiot pour ne pas avoir compris que cette « stratégie » vise avant tout leur petit intérêt de bas étage et non pas celui de la Bretagne.
Le pourcentage de vote est une chose. La structuration d’une force politique nationaliste pérenne qui prend racine et se développe en est une autre.
Chañs vat da Strollad Breizh !
Bonne chance au Parti Breton !

Yann L...
Samedi 23 novembre 2024
Qu'est-ce qui donne le succès aux élections? A mon avis, c'est, plus que le programme, la bonne renommée. Comment s'acquiert-elle aujourd'hui?
Par la télévision et / ou le parti politique (pas terrible pour les bretons), par les réseaux sociaux (paraît-il, moi, je n'y suis pas), par le porte à porte (chronophage) et enfin par l'élection locale. Autrefois, pour se faire élire, il fallait être conseiller municipal, puis maire, puis conseiller départemental puis député ou sénateur. Mme TREDAN me semble une bonne candidate avec un bon programme. Si elle échoue et quel que soit son résultat, je l'encourage à persévérer... et à s'intéresser aux élections locales.

Lesur
Samedi 23 novembre 2024
Je vous promet de voter pour le Parti Breton

Michel Bernard
Samedi 23 novembre 2024
C' est bien de candidater avec une idée unique et forte,la réunification,mais elle ne se fera pas en traitant les habitants des pays de loire de pedeliens et de colons,et en niant son developpement harmonieux et sa bonne gouvernance avec une majorite absolue,alors que l' assemblee de bretagne n a pas de majorite ce qui la contraint a des négociations tordues, et les partis classiques sont encore là pour longtemps,mais c' est bien de se présenter courageusement.

Anne Merrien
Samedi 23 novembre 2024
Evitons l'emploi du mot «référendum» : la Constitution ne permet qu'un vote consultatif. C'est Grosvalet qui a parlé d'un référendum au sens strict. N'accordons aucun crédit au référendum, même par abus de langage.
La pétition des 100 000 s'est adressée au Conseil départemental : si c'est lui qui organisait le vote consultatif (et non l'Etat) alors le périmètre se limiterait automatiquement au 44.
Si l'Etat décidait du fusionner les deux régions administratives, il ne prendrait pas le risque d'en consulter les électorats. Le nouveau ministre des collectivités territoriales s'était prononcé pour le grand ouest en 2014, me semble-t-il.
Enfin, rappelons nous que le suppléant de la secrétaire d'Etat fut le seul député de Bretagne à avoir signé la saisine contre la loi Molac.

Pierre
Samedi 23 novembre 2024
Félicitations pour vous être engagée. Important que les jeunes s'investissent.
Vous avez raison d'éviter de compliquer en ce qui concerne le mode de scrutin, secondaire dans le cadre du programme présenté pour les Législatives. Même si c'est très important de rappeler et c'est fait plus haut, la pétition des 100 000. demande une consultation non décisionnaire.
Sarah El Haïry a des qualités certes, mais elle est clairement pour la fusion des Pdl avec B4. Un moyen donc de se démarquer dans certains secteurs de la circonscription : les habitants de Nort sur Erdre sont en majorité acquis à la cause réunification. A la Chapelle, existent aussi des soutiens, en particulier le maire et son principal opposant qui ont signé tous deux la pétition. Maintenant comme dit souvent : l'important est de participer.

Jorj Treger
Samedi 23 novembre 2024
'Le savais tu breton' nous a bien expliqué que le droit européen et international par ses lois de interdit la séparation de la Bretagne ainsi que referendum consultation ric.
La Bretagne doit être réunifiée sans que nous ayons à nous justifier, merci l'Europe.
Si nous ne respectons pas les lois internationales comment pouvons nous ensuite condamner la france quand elle ne les respecte pas elle même concernant les langues minoritaires par exemple.
Le 12 votez parti breton.

Alter Écho & Ego machin
Samedi 23 novembre 2024
Je trouve tout à coup intéressant cette situation électorale en Bretagne de l’Est qui, justement à Nantes pourrait mettre face à face Maëlig Tredan Bretonne assumée, et Sarah El Haïry qui s’assume donc de part ses engagement au P.S, comme politiquement Française, au-delà de la nationalité acquise.
Une association de Sarah El Haïry et du soutien de Jospin le Perdant, qui dispose de tous les médias pour la soutenir ! Une photo symbolique de l’homme du passé qui ne manque pas de passif, et de celle de la femme de l’avenir et de l’à vendre !

Si cela était, en fonction aussi et surtout des thèmes de la campagne qui seront mis en avant, et de quelle manière, sur cette circonscription, il y aura/aurait certainement matière à réflexion. Attendons donc la suite.
Sarah El Haïry en se positionnant pour «La Fusion» est tout à fait dans le rôle de membre de la Légion Étrangère Jacobine qu’est la quasi-totalité des migrants de seconde et/ ou troisième nationalité (identité ?) française. Voire davantage et disposant de cartes «nationalitaires» ajoutées à leur jeu de « Cosmopolity ».
Par le contenu de son mandat déjà exécuté, par sa participation antérieure, par les choix et décisions négatives qui ont pu être pris par elle, par ses votes exprimés lors du mandat passé témoignent de ses responsabilités partagées dans la politique pratiquée, et qui nuit à la BRETAGNE !
Dans sa candidature nouvelle ne pas oublier de démontrer dans le « camp politique, culturel et colonial » choisi par elle, son adhésion active ou passive aux thèses de tous nos adversaires et aux décisions prises à Nantes, qui se dressent contre la volonté de voir rendre justice aux Bretons, et contre leurs exigences d’émancipation, et à la nécessité de réunification de la BRETAGNE !


Kristof vBourdelier
Samedi 23 novembre 2024
Le 'Strollad Breizh' / Parti Breton est aussi present sur les circonscriptions situees hors des territoires administres par l'etat Francais < Voir le site >

Anne Merrien
Samedi 23 novembre 2024
Le droit international ou européen est-il jamais venu au secours de la Bretagne ?
Je me souviens que le Président irlandais s'était ému de la censure de la loi Molac.
Les Alsaciens noyés dans le grand est avaient protesté devant le Comité européen des Régions. Mais les Bretons n'ont pas engagé une telle démarche quand le droit d'option a été abrogé.

Muichka
Samedi 23 novembre 2024
En faisant des recherches sur la loi Molac, je m'aperçois que Luc Geismar, suppléant de Madame El Haïry, a été le seul député en Bretagne à voter pour la saisine du Conseil constitutionnel Faut les attaquer là-dessus, vous serez suivis !

Anti-spam : Combien font 3 multiplié par 6 ?