Docteur en géographie et créateur de l'association Géographes de Bretagne, Jacques Lescoat n'a jamais admis la réforme régionale de 2014. Auteur d'un opuscule, intitulé «Une identité régionale pour la France», il y défend une France à 16 régions avec une Bretagne réunifiée à 5 départements, contre les 13 de la réforme entrée en vigueur.
Jacques Lescoat était invité samedi lors du colloque de Breizh Impacte «Bzh en Marche».
La nouvelle carte n'a pas été dessinée sur un coin de table d'une façon amateure comme on l'a prétendu. Le but de la réforme était de noyer toutes les identités régionales dans de grands ensembles. La Bretagne devait être fondue dans un grand-ouest comme l'Alsace l'a été dans un grand-Est. Même la Corse devait être intégrée dans la région PACA.
Certes Le Drian a sauvé la fusion avec les Pays-de-la-Loire en menaçant de démissionner mais il aurait pu, et cela restera gravé dans l'Histoire de Bretagne, menacer de démissionner si la réunification n'était pas sur la table. François Hollande aurait répondu à Jacques Lescoat qui l'interpella sur cette réforme absurde : «Je me suis planté». C'est trop facile.
En 2002, les 4 diocèses de la Bretagne administrative et les 5 des pays de la Loire sont fusionnés en une seule province ecclésiastique sous l'autorité de l'archevêque de Rennes. C'est l'église qui a commencé la construction du Grand-ouest. Elle avait créé un archevêché breton sans Nantes dès 1856.
En 2003, une loi électorale crée une circonscription Ouest pour les élections européennes regroupant les régions administratives Bretagne, Pays-de-Loire et Poitou ajoutant encore plus à la confusion. D'autant plus que le Poitou fait aujourd'hui partie du Grand-Aquitaine.
Depuis 15 ans, de nombreux organismes de l'Etat et de nombreuses entreprises ont créé des divisions administratives ou commerciales Grand-Ouest.
■Il y a plusieurs moyens de saboter les régions historiques : l'émiettement en départements (1789), l'amputation d'une partie de leur territoire (1941 puis 1946) ou l'amalgame en hyper-régions si possible incohérentes (2014).
Merci aux brillants artisans de ce chef-d'oeuvre, sans consultation citoyenne, avec approbation des parlementaires de la majorité PS et sans une seule démission de ministre breton en raison de la non-réunification de la Bretagne promise depuis Mitterrand.
Je m'explique : Il y a 2 ans, je discutais avec des européens (d'un certain niveau) et de manière prudente ils m'ont posé la question sur ce qui se passait en «France»... et me donnait leur perception : «Une construction de Grande-Régions sous prétexte de décentralisation, contre la volonté des peuples, où les gens n'auront plus de lien d'identification avec la région, d'où une faible participation démocratique, l'ensemble aboutissant à une re-centralisation extrême... »... et ajoutant «C'est extrêmement grave sur le plan démocratique, nous on commence à avoir peur de la France »
Donc si des Européens arrivent à analyser, à moins d'être devenu des zombies décérébrés ils seraient étonnant que les Bretons ni soient pas parvenus. Sauf que nos élites bretons ont se sont défaussé une fois de plus...
En tout ça, merci a lui pour le dire ouvertement alors que tous les autres se taisent....
Mais 2 ans de retard... et ses amis ne sont plus au pouvoir! (A l'époque, les pages d'ABP ne lui étaient pas fermées... sauf erreur...)
Ps :
Faut pas s'étonner quand on entende en début d'élocution la phrase «géographes de Bretagne et non géographes bretons, car la Bretagne est théâtre d'ouverture...»...
Encore une excuse d'être Breton pour s'autoriser à s'exprimer, encore une phrase qui laisse à penser que Breton=négatif...
Si c'est le cas, à quoi bon maintenir une Bretagne si les Bretons sont mauvais par principe...?
Et bonjour la logique du discours de pleurer sur le terme «Brito-ligéro»... en comprenant qu'on préfère le terme «Breton» qu'on vient pourtant de laisser entendre quelques minutes avant comme négatif...
Également quand à l'affirmation de «Bretagne région de France»,.... Géographe de talent peut-être mais ignare en histoire c'est clair! (comme quoi, il n'y a pas que les Hauts Fonctionnaires)
Alors que Bernard Poignant affirme : «cela m'a dépassé...!»
Où que François Hollande déclare : «je me suis planté...!»
On évolue juste dans différents niveaux de «foutage de gueules» (désolé pour le terme, mais il est particulièrement adapté)....!
Tant qu'en Bretagne on aimera ceux qui se foutent de nous (souvent Bretons d'ailleurs), pourquoi voulez-vous que cela change?
Oui Monsieur Jacques Lescoat a largement les années «d’expériences» diverses, et professionnelles qui lui auraient permis d’exprimer depuis longtemps ces idées pleines de justesse avec la véhémence et la « conviction » présentes dans cette vidéo ! Pas exemptes des verbiages «sociétalistes» dont chaque déclaration de politicien ne peut plus se passer aujourd’hui…
Mais comme il était au PS français et l’est encore sans doute… Il n’a pas eu, dans les temps voulus, de mots pour la Bretagne, du moins pour celle qui n’entrait pas dans la conception et les projets qu’en avait son parti, et inévitablement ses propres intérêts individuels, et de groupe.
En fonction de mes convictions sur les engagements politiques de hommes et femmes politiques de Bretagne, je dirais qu’il est en train de caresser l’électeur dans le sens du poil, pour les élections à venir ; et dans une optique, non d’émancipation de la Bretagne et des Bretons, mais bien d’une «reconstruction»…du PS en Bretagne qu’il est quand même difficile d’imaginer et de croire qu’il soit encore « socialiste » !!! La hotte du PS français en Bretagne, va être pendant des mois et années, « lourdement » chargée à ras les bords de promesses pour l’avenir radieux des Bretons. Naïfs prenez garde!
Au sujet de la préparation de cette Région Grand Ouest, on ne peut également oublier la saisissante prestation de deux bretons en responsabilité nationale ( les ministres de l'agriculture et de la Défense, ce dernier étant parallèlement président du Conseil Régional de Bretagne) s'adressant de concert aux médias régionaux pour expliquer la bouche en coeur que malgré tout, la solution Bretagne + Pays de Loire était une solution intéressante qu'on aurait grand tort de ne pas considérer.
En effet, de leur point de vue, cela permettait à la fois de noyer la Bretagne et de sauter par dessus le problème de la réunification puisque dans ce cas la Loire Atlantique restait dans les deux régions alors réunies qui se la disputaient jusque là. Double avantage jacobin.
100% d'accord avec Bonez ruz.
Quand j'étais gamin et que je partais en colonie de vacances en France avec toute ma classe de primaire, nous passions par Nantes...
Pour nous c'était formidable, nous traversions la capitale de la Bretagne (surtout qu'à l'époque on passait par le centre). Collé aux vitres du car nous faisions des «coucous» à toutes les voitures avec un 44... Car pour nous qui habitions au bout de la Bretagne, voir un 44 c'était rare...
Et après Nantes, après avoir passé la Loire, roulé encore un peu, nous arrivions en France...
Le plus incroyable que qu'aucun de nous n'avait de parents militants et pourtant tous nous avions cette même vision : La voie express au moins 4 heures de route, l'arrivée à Nantes notre capitale, les coucous aux voitures 44, et environ 40min après Nantes on quittait la Bretagne pour arriver en France... On étaient tous survoltés par notre voyage.
Donc affirmer que le Finistère (en gros ceux de la pointe de la Bretagne) seraient contre la bretonnité de Nantes, c'est un cliché pitoyable... d'ailleurs bien souvent issu des Nantais qui passent leur temps à se plaindre que leur situation est la faute des autres bretons, surtout les plus éloignés...
Combien de fois ais-je discuté avec des Nantais qui passaient leur temps à parler des «Bretons» et de la «Bretagne» en parlant des autres départements, et quand je leur disais «Ah, parce que vous n'êtes pas Bretons??? Nantes, la capitale, c'est pas en Bretagne???» .... ils répondaient «Mais si bien sûr.... désolé, c'est comme ça qu'on parle tous ici... on a tord, on le sait... désolé...» puis au bout de quelques minutes, ils recommençaient.... et s'excusaient à nouveau....
Donc aux Nantais de mettre un peu d'ordre dans leur tête et de ne pas se trouver d'excuse bidon surtout quand c'est au dépend d'autres bretons sous prétextes qu'ils sont les plus éloignés de chez eux... et donc trop loin pour répliquer...
Même si ailleurs en Bretagne on peut trouver des imbéciles/incultes de haut vol et généralement fier de l'être, comme cette jeune fille d'un bagad qui affirmait dans la vidéo de Fanny que Nantes n'était pas en Bretagne... Mais comment leur en vouloir, quand on voit que nos géographes se réveillent plein de fougue après la bataille, que Diwan n'enseigne pas l'histoire de Bretagne et que tout le mouvement breton (y compris les Nantais) vit relativement bien cette situation...
En Bretagne actuellement, la part belle est faite aux imbéciles et aux hypocrites...
Ce serait du moins la logique des choses.
Un hypothétique agrandissement de la Bretagne, tablant sur «la colonisation» à terme du nouveau venu, ne me parait pas défendable.
Si par exemple Mayenne ou Avranchin demandaient un jour à être rattachés à la Bretagne (car il faudrait bien sûr qu'ils le souhaitent !) il conviendrait évidemment d'éviter la pratique des méthodes de dépersonnalisation que nous déplorons tant chez les autres.
Et donc respecter leurs cultures est tant que telles, en encourant du coup un certain risque identitaire.
Mais on en est encore pour le moment réduits à essayer de préserver l'intégrité du territoire que nous avons apporté à la France et dont le Droit Européen vient de répondre à nos amis alsaciens que la non-consultation des populations rend toute modification illégale.
Et c'est là où je voudrais en venir. Nous allons processionner pour la Nième fois à Nantes comme pour la Grande Troménie séculaire, tandis qu'eux sont intervenus sur le terrain juridique à la suite de leur disparition politique dans la Région Grand Est. Nous avons des droits universels, eux comme nous, dont un certain nombre sont bafoués. Il nous manque de nous organiser autour de juristes motivés et compétents pour défendre ces droits par les voies appropriées.
Problème : disposons-nous des juristes, bretons ou pas, pour assurer ce combat ? Car à part une poignée de courageux, nos juristes ont l'air de privilégier en général des causes pas forcément plus belles, mais en tout cas moins sulfureuses !