Institut culturel de Bretagne : On continue !

Reportage publié le 2/10/11 18:52 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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Considérez-vous que l'ICB n'a plus raison d'être ? Ou considérez-vous qu'il est nécessaire de continuer notre activité avec des moyens beaucoup plus faibles ?

Voilà le dilemme après les présentations de la situation (voir notre article)

Présentation de Patrick Malrieu, président de l’Institut culturel de Bretagne, du projet de la Région concernant la culture bretonne et ses moyens, suivie de celle des comptes arrêtés en juin 2011, commentés par Alain Bourneau de l’Agence Fid’Ouest. [[Jean-Michel Le Boulanger]], vice-président régional en charge de la culture, est venu en personne et expliqua ensuite le « nouvel outil culturel ». Voir les videos ci-contre.


Plus de 130 personnes sont venues au Palais des Arts de Vannes de tous les coins et départements de Bretagne ce samedi 1er octobre, dont le personnel de l'ICB concerné au premier chef. La réunion se tint dans la salle Corvette où était présentée en avant-première l'exposition créée par l'Institut pour le colloque du 8 octobre à Saint-Nazaire (voir notre article), relatant en 8 panneaux les liens entre la Bretagne et les autres pays celtiques (cliquer sur les photos).

Après les exposés et le départ de J.-M. Le Boulanger, une bonne heure de débats a permis à chacun de s'exprimer librement. Outre un constat d'essoufflement général de l'ICB par une personne, les critiques du « nouvel outil » flou, l'étonnement, les doutes, inquiétudes et même anxiétés ont été émis et des propositions de solutions n'ont pas manqué. Le président a rappelé la position du Conseil d'administration : « Il faut continuer », précisant que cette mise en cause est salutaire...


Le résultat fut proclamé par Patrick Malrieu à 17 h 17. Par un vote à bulletins secrets de 110 voix pour, 6 abstentions, 6 nuls et 1 contre, les membres de l'Institut culturel de Bretagne présents à l'assemblée générale extraordinaire – certains avec pouvoirs – ont décidé : on continue !

Patrick Malrieu recommanda ensuite de « Se méfier des procès d'intention. Ce sont les actes qui comptent. Il nous faudra être très vigilants sur les actes ». Avant d'annoncer que se tiendront probablement pas mal d'autres réunions dans les mois qui viennent.


Maryvonne Cadiou


Voir aussi (voir le site) des pages Jean-Michel Le Boulanger sur Le Télégramme


Vos commentaires :
Christian Rogel
Vendredi 22 novembre 2024
L' assemblée générale extraordinaire de l'Institut culturel de Bretagne (1er octobre) a montré, malgré la bonne volonté des deux côtés, que la question de la culture bretonne reste largement un théâtre d'ombres qui a son pendant dans le domaine politique breton.
Le Vice-président de la Région Bretagne, JM Le Boulanger, affirme, et on doit le croire, et son refus de hiérarchiser les cultures et son engagement pour le bon fonctionnement des associations culturelles, fort d'une longue expérience à Douarnenez, où il a été maire-adjoint.
Quand il commet, en apparence seulement, l'erreur du politicien débutant qu'il n'est pas, celle de s'adresser à un groupe en lui disant qu'il a des dissidents internes, il ne peut ignorer que cela va ressouder fortement le groupe et il sait donc que l'Institut culturel ne se fera pas hara-kiri, même si on lui retire 85% de son budget.
Il est donc venu, par devoir et pour exposer ses convictions.
La vérité, c'est qu'il n'a rien de déchiffrable à proposer à la place, ne serait-ce que parce que l'assemblée régionale devra avoir le dernier mot.
Sa voie est plus qu'étroite, voire inexistante, dans le pire des cas.
Déjà, il est obligé d'annoncer que 12 personnes seront licenciées sans que la Région ne puisse rien faire. Chance pour celle-ci, ces emplois sont perdus dans des terres qui lui sont hostiles.
Il y avait une raison technique de voter la prolongation, celle d'une procédure de licenciement des salariés qui aille à son terme, fusse celui-ci retardé à 2012, la notification officielle de la Région ayant été tardive.
En fait, la Région ne peut pas définir des missions en proclamant qu'elles sont, quelque part, les siennes et, ensuite, faire créer un organisme privé pour les remplir.
Si des budgets opérationnels transitent par là, la Chambre régionale des comptes y mettra le holà, en pointant la gestion de fait.
Si l'argent public ne sert qu'à du secrétariat et des ressources immatérielles, on aura créé une structure concrètement utile, mais politiquement invisible, parce que limitée dans ses actions.
La création d'un EPCC aurait pu, enfin, officialiser, le fait qu'il existe une culture bretonne, mais, c'est ce que la classe politique nie, par principe et par éducation.
Un exemple des contradictions ingérables : la Bibliothèque numérique de Bretagne.
Pourquoi s'embarrasser d'une future association, alors qu'il existe Livre et lecture en Bretagne , dont c'est la mission évidente? Et, si la Région, comme JM Le Boulanger l'a expressément dit, soutient une association qui la crée, il suffira d'une convention directe entre les deux.
JM Le Boulanger sait bien, et son directeur des services culturels encore mieux, que le seul schéma raisonnable, hors d'un établissement public, est de signer des conventions avec des associations existantes.
Il y en a une, l'Institut culturel, mais il l'a juge vieillie, pas seulement dans ses actions, mais aussi, dans ses membres, qui sont majoritairement des retraités, mais, qui, pour une grande part, sont des membres dormants, dont on ne peut dire que ce soit eux qui empêchent le CA de faire des propositions dynamiques.
On est finalement plus dans le constat d'impuissance : on ne veut pas geler de l'argent public dans une structure jugée dépassée, mais on n'est bien en peine de définir un objectif associatif, puisque cela est antinomique de l'action de la puissance publique.
L'autre élément du théâtre d'ombres est que l'Institut est jugé trop à droite et trop «mouvement breton», mais, chut ! c'est quelque chose à ne pas dire. Donc, gardez-le pour vous.
Il avait eu pourtant aussi, comme je l'ai dit à JM Le Boulanger, une inscription dans l'histoire administrative, qui aurait pu rendre légitime des missions régionales dans un domaine culturel, que bien peu de villes et de départements bretons, sinon aucun, savent gérer dans un contexte de guerre idéologique à bas bruit. (Mot un peu fort? Peut-être).

Christian Rogel
Retraité des services culturels territoriaux


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