Une foule impressionnante d'invités se pressait hier soir au centre culturel des Champs Libres à Rennes pour assister à l'inauguration de la grande exposition «Le roi Arthur. Une légende en devenir» qui va y rester présentée jusqu'au 4 janvier 2009.
En prenant le premier la parole, Jacques Terrière, directeur de superbe équipement ouvert au public le 28 mars 2006, a indiqué qu'il avait déjà reçu à ce jour 2 800 000 visiteurs. La très belle conception du centre culturel des Champs Libres/ Ar Maezioù Frank, est due à l'architecte breton Christian de Portzamparc, premier Français à recevoir le prix Pritzker (le Nobel de l'architecture) en 1994. L'édifice regroupe sous un même toit la principale bibliothèque de Rennes, le Musée de Bretagne et l'Espace des sciences, et il est vraiment devenu depuis deux ans et demi le «cœur battant» de la vie culturelle dans l'agglomération rennaise, avec un flot constant de visiteurs, dont énormément de jeunes, des expositions, des conférences, des débats et toutes sortes d'animations.
L'exposition «Le roi Arthur. Une légende en devenir» est la plus importante des expositions présentées à ce jour aux Champs Libres et l'idée en est venue lorsque des responsables de la Société Internationale Arthurienne ont pris contact avec des responsables de la bibliothèque pour leur demander s'il serait possible de présenter en 2008 un de ses trésors, l'un des plus anciens manuscrits enluminés consacrés aux exploits des chevaliers de la Table ronde, datant du XIIIe siècle, à l'occasion du congrès international arthurien qui allait se tenir à l'Université de Rennes 2 Haute Bretagne durant l'été 2008. Il convient de rappeler que la Société Internationale Arthurienne qui compte plusieurs centaines de spécialistes à travers le monde, jusqu'en Russie, au Canada, au Japon et en Australie, a été fondée en Bretagne il y a 60 ans, en 1948, à Quimper, et qu'elle tient un congrès tous les trois ans. Rennes a déjà reçu ce congrès plusieurs fois et c'était à nouveau son tour cette année. Le 22e congrès international arthurien s'y déroule depuis hier et jusqu'à dimanche.
L'idée d'une grande exposition s'est vite concrétisée, sous la direction de Sarah Toulouse, conservatrice à la Bibliothèque de Rennes-Métropole, et de Patrick Absalon, spécialiste des mythes, et elle vient d'aboutir avec son inauguration hier. Elle réunit dans trois vastes salles plus de 200 objets et documents, dont beaucoup très précieux, en provenance de divers musées et bibliothèques, dont la Bibliothèque Nationale de France, la British Library de Londres, le Victoria and Albert Museum de Londres également, le Germanistisches Nationalmuseum de Nuremberg, le Musée provincial des arts anciens de Namur et d'autres prêteurs, notamment de Bretagne. L'ensemble est tout à fait exceptionnel. L'exposition a d'ailleurs reçu le label - exposition d'intérêt national - du Ministère de la Culture.
On peut seulement regretter l'absence d'une copie ou au moins d'une grande photographie de l'extraordinaire statue du roi Arthur conçue par Albrecht Dürer en 1513. Elle orne le monument funéraire impérial le plus important d'Europe, le tombeau de Maximilien dans la Hofkirche d'Innsbrück et le roi Arthur y représente l'idéal de la chevalerie tel qu'il a inspiré toute l'Europe au Moyen Âge.
On notait à l'inauguration de cette exposition la présence de Daniel Delaveau, maire de Rennes et président de la communauté d'agglomération Rennes-Métropole, de Jean-Yves Le Drian, président du Conseil régional, de Jean-Louis Tourenne, président du Conseil général, de Jacqueline Samson, directrice générale de la BNF, de Françoise Wasserman, de la Direction des Musées de France, et de nombreuses autres personnalités.
Dans son allocution, Daniel Delaveau n'a pas manqué de rendre hommage au professeur Charles Foulon (1912-1997) qui fut, durant de nombreuses années, une des principales chevilles ouvrières de la Société Internationale Arthurienne (et dont le nom a été donné à une grande avenue de Rennes). Daniel Delaveau a souhaité que Rennes Métropole soit toujours plus «une agglomération de tous les savoirs».
(voir le site) des Champs Libres pour y faire une visite virtuelle de l'exposition.
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