Il n'y a pas photo, La Gacilly est un fleuron culturel breton international

Reportage photos publié le 3/06/16 13:47 dans Cultures par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

Aujourd'hui c'est l'ouverture officielle du 13e Festival photo de La Gacilly avec une augmentation de 30 % du nombre d'expositions dont la plupart en plein air. La Gacilly est le plus grand festival de photo en plein air de France et peut-être le plus grand festival photo en France. Il vous faudra une journée entière pour tout voir ! Yves Rocher et son fils Jacques, aujourd'hui maire de La Gacilly, ont réussi leur pari : faire du petit bourg de La Gacilly, une destination.

Le Japon est à la Gacilly du 4 juin au 30 septembre

En invitant cette année le Japon et choisissant le thème des océans, le festival a su encore une fois fusionner le délicat équilibre entre créativité et militantisme, deux visages de l'expression artistique, la terre (ici la mer) et les relations des hommes avec cet espace restant le substrat du festival. La plupart des artistes japonais exposés sont venus pour l'occasion. Vous aurez droit à un dépaysement total en traversant les portiques rouges emblématiques du pays du soleil levant. Pour les militants de la mer, à ne pas manquer.

Marier hautes technologies et amour de la nature

L'âme du Japon restera tout l'été en Bretagne à La Gacilly. Les fleurs de cerisiers sont là pour tout l'été mais aussi des carpes volantes (qui selon les Japonais donnent de la force aux garçons) qui flottent au-dessus de la rivière Aff. Dans cette tradition le photographe japonais Kiiro explore via les fleurs, cette fascination japonaise pour la nature que l'on retrouvera aussi avec les oiseaux de Mizutani. Au Japon ce mélange de hautes technologies et d'enracinement ne peut être qu'un modèle pour nous Bretons ainsi que pour tous.

La Bretagne toujours présente

Comme tous les ans la Bretagne est présente au festival photo de La Gacilly. D'abord avec la participation des lycéens du département du Morbihan, mais aussi avec Anita Conti, une prophète en son temps des dangers de la surpêche qui a su capter ce monde de la pêche (en voie de disparition ?) avant son décès à Douarnenez en 1997. Mais aussi à travers le photographe Guillaume Herbaut et son expérience vécue de l'insularité des îles du Morbihan de Houat, Hoedic et l'île aux Moines. Ce photojournaliste breton s'est aussi intéressé à Tchernobyl, Auschwitz et Nagasaki.

Le photographe Pierre Gleizes, militant de Greenpeace depuis 30 ans et ancien photographe du Rainbow Warrior était aussi là hier pour présenter ses photos de navires en plein génocide. «80 % des espèces sont sur-exploitées et à ce rythme il n'y aura plus de poissons d'ici 2050» dit-il. Les images qu'il présente parlent d'elles-mêmes. Une image vaut 1.000 mots comme disent, non pas les Japonais mais les Chinois.

Même chose pour la photojournaliste japonaise qui vit à New-York, Shisho Fukada, qui a réussi à photographier les chantiers de déconstruction de Chittataong au Bangladesh où des ouvriers, dont 20 % ont moins de 15 ans, travaillent 12 heures par jour, pour trois dollars, dans des conditions infernales. Olivier Jobard a, lui, immortalisé les drames et les naufrages des boat people qui, traversant la Méditerranée, tentent de rejoindre l'Europe.

Le biologiste de formation, Takashi Arai, lui, s'est rendu à Fukushima et a utilisé l'ancienne technologie du [[Daguerréotype]] pour essayer de capter les effets psychologiques et sociaux du désastre nucléaire survenu il y a 5 ans.

Les musées des universités de Lyon et de Tokyo, et le musée Guimet (musée des arts asiatiques) participent au festival.


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