Le 13 août 2010 marquera le 70e anniversaire de l'arrestation de Lluís Companys par la Gestapo à La Baule. Le Président de la Catalogne en exercice depuis 1934 y avait trouvé refuge, contraint à l'exil par la victoire des troupes franquistes. Il avait ainsi rejoint en Bretagne un nombre important de républicains, notamment catalans et basques.
Leader du parti Esquerra Republicana de Catalunya (Gauche républicaine de Catalogne), 2e président de la Catalogne élu au suffrage universel, Lluís Companys aura démontré un très grand courage tout au long de sa carrière militante. Plusieurs fois emprisonné pour délit d'opinion sous la dictature militaire qui précéda la 2e république espagnole, il ne renonça jamais à ses convictions. Le jour de son exécution à Barcelone, le 15 octobre 1940, il refusa qu'on lui bandât les yeux et tomba sous les balles franquistes en criant « Per Catalunya ! » (Pour la Catalogne !).
Si d'autres responsables politiques ont été victimes de la barbarie nazie et de ses complices (en France on pense notamment au ministre Georges Mandel assassiné par la Milice française), Lluis Companys est le seul chef de gouvernement qui, au cours de la seconde guerre mondiale, aura payé de sa vie son engagement pour la démocratie.
Le 13 août à La Baule un hommage officiel sera rendu à la mémoire de Lluís Companys, en présence du vice-président en exercice du gouvernement catalan, Josep Lluís Carod Rovira, lui-même membre du parti dont Lluís Companys fut le leader. A cette occasion une plaque commémorative sera apposée dans l'avenue de Ploërmel, près de la maison où le président catalan avait trouvé refuge.
Je salue ceux qui par leur initiative ont permis cet hommage officiel, en particulier le CREDIB (Centre de Recherche et d'Étude de l'Identité Bretonne) de Saint-Nazaire, l'Institut Culturel de Bretagne et la Ville de La Baule.
Christian GUYONVARC'H
ancien vice-président du Conseil régional de Bretagne
chargé des affaires européennes et internationales
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