La longue lutte pour le maintien de l'hôpital de Carhaix a été exemplaire, elle a mis en évidence la détermination de toute une population et des élus du centre Bretagne et de la région pour le maintien de l'hôpital de Carhaix.
Pour la population du Kreiz Breizh le maintien des services actifs indissociables de maternité et de chirurgie est indispensable, nous savons tous que faire 50 mn en ambulance pour rejoindre le service des urgences de l'hôpital de Brest, mettrait la vie des malades ou blessés en péril.
L'UDB Kreiz Breizh fidèle à ses engagements du début du conflit contre l'ARH n'a pas changé de position : nous demandons le maintien des activités de chirurgie et de maternité et de tous les autres services - pharmacie, administration…-
La région Bretagne, le PS de Carhaix et l'UMP, par son député Christian Ménard et monsieur Seznec, chef de file de l'opposition municipale de Carhaix, se réjouissent de la demande de fusion sans conditions pour laquelle a voté le personnel de l'hôpital de Carhaix. L'UDB Kreiz Breizh comprend que la lassitude issue d'un long conflit et l'inquiétude sur l'avenir de l'hôpital ont pu amener le personnel à se prononcer pour la fusion.
En Bretagne, nous ne connaissons pas un exemple de fusion réussi pour les petites structures : les services de l'hôpital d'Hennebont ont été absorbés par l'hôpital de Lorient, les services de l'hôpital de Quimperlé sont en train d'être absorbés par ce même hôpital, la plus grande partie des services de l'hôpital de Concarneau a été absorbée par l'hôpital de Quimper, la maternité de Paimpol par l'hôpital de Saint-Brieuc…
Dans le contexte de la mise en place de la loi Bachelot qui consiste à résorber le déficit de la sécurité sociale, soit 1 milliard d'euros, en faisant des économies sur le dos de la santé publique : tous les hôpitaux devront participer à l'effort en supprimant d'ici à 2012 plus de 20.000 emplois hospitaliers ! Nous ne pouvons faire confiance aux partis de gouvernement qui engagent l'hôpital de Carhaix sur une voie qui, pour nous, est sans issue.
L'État n'étant plus le garant de la santé publique, ce qui se passe à Carhaix conforte l'UDB dans la nécessité d'une demande de transfert de la compétence de la santé publique au Conseil régional de Bretagne. En effet, les exemples du Pays de Galles, de l'Écosse, de l'Irlande du Nord, du Pays Basque Sud, etc... prouvent que, gérés par les autorités régionales, les politiques de santé publique sont plus à même de répondre aux besoins des territoires et des populations, concernant tant l'organisation de la permanence des soins que la répartition des professionnels de santé et le maillage équilibré des territoires pour l'offre des soins de médecine de ville ou hospitalière.
L'UDB Kreiz Breizh sera au côté des personnels et des syndicats dès qu'ils le jugeront nécessaire, pour continuer l'action et obtenir le maintien des emplois et des services à l'hôpital de Carhaix.
Pour l'UDB Kreizh Breizh : Herve Ar Gall
■La longue lutte pour me maintien de l'offre de soins au COB a été exemplaire et surtout juste face à une situation d'exception géographique reconnue par Mme Dessailly chanson dans son rapport de mission. Au passage, disons clairement que de l'hôpital de Carhaix à la Cavale Blanche il faut compter plutôt 80 minutes et non les 50 minutes avancées par Herve Ar Gall, si l'on veut conserver son permis de conduire.
Dans une démarche nécessaire de rationalisation et modernisation des soins sur le territoire, il a été proposé une solution prête à porter à l'ensemble du territoire, tout en oubliant de prendre en considération les exceptions géographiques. La preuve en est que l'expert, Mme Dessailly Chanson décrit dans sa mission un désert sanitaire, pour ensuite préconiser la fermeture de la chirurgie et la pratique de la chirurgie ambulatoire, une organisation non seulement totalement inadapté aux besoins de la population du COB et à son mode de vie, mais aussi illégale, car il n'est pas possible d'opérer un patient en étant incapable de l'accueillir en garde en cas de besoin de reprise.
Avec les collaborations, la tarification à l'acte fait que les grands hôpitaux ont tout intérêt à récupérer l'activité des plus petits. En cas de fusion, la caisse commune fait que deux services d'un même établissement ont plutôt tendance à se renvoyer le travail.
On ne peut comparer les fusions entre les établissements situés à proximité et celle entre Carhaix et Brest. Les besoins sanitaires de Paimpol, Hennebont, Quimperlé, Concarneau, Landerneau et Douarnenez ne sont pas comparables avec ceux de Carhaix. La crainte ne doit pas être l'absorption de Carhaix par Brest, mais de savoir si Brest sera en mesure de relever ce défi et comment l'on peut motiver les praticiens de Brest à entreprendre une démarche de médecine humanitaire à Carhaix.
Dans une étude récente, Emmanuel Vigneron, spécialiste de l'aménagement du territoire préconise de définir les exceptions territoriales et d'accorder aux hôpitaux dont la survie est nécessaire pour assurer la continuité territoriale un financement spécifique. (Etude à télécharger sur le site du Figaro : Voir le site
La survie de l'hôpital de Carhaix en autarcie est devenue une impossibilité technique : On ne peut plus offrir à Carhaix des soins d'une qualité équivalente à celle d'il y a 10 ans, pas plus que l'on pourrait prétendre y vendre les téléviseurs noir et blanc ou les appareils photos argentiques d'autrefois.
Il est toutefois de la responsabilité des pouvoirs publics d'assurer un offre de soins de qualité à Carhaix et l'argument fallacieux qui consistait à dire que le CH de Carhaix est de qualité insuffisante et qu'il faut le fermer dans l'intérêt de la population ne trompe plus personne.
Dr Farhan Yazdani, Chirurgien CHIC de Quimper - CH de Carhaix