Rennes, le 16 juin 2008
Jean-Yves Le Drian a adressé ce jour un courrier au Premier ministre François Fillon, lui demandant de nommer un médiateur en charge d'élaborer, autour de l'hôpital de Carhaix, un projet de santé publique qui réponde aux besoins de la population. Le président du Conseil régional de Bretagne a renouvelé son soutien aux élus du Centre Ouest Bretagne, en les encourageant à poursuivre leur action, avec « fermeté, unité et pédagogie ».
Pour le président Le Drian, « ce dossier concerne pleinement le Conseil régional car il touche à l'avenir de toute la Bretagne » et ce pour trois raisons :
Aménagement du territoire :
L'hôpital est un élément fort d'attractivité Depuis de nombreuses années, le Centre Ouest Bretagne connaît des difficultés que le Conseil régional s'est efforcé d'enrayer en mobilisant des moyens financiers importants. Aide aux équipements structurants, mise à 2x2 voies de la RN 164, maintien du trafic ferroviaire vers Guingamp… : autant d'actions qui ont permis au pays de se revitaliser et d'enrayer le déclin démographique.
Santé publique :
La situation particulière de Carhaix, à 50 mn de Quimper Le maintien des services maternité et chirurgie de l'hôpital se justifient pleinement du fait de la situation géographique de Carhaix à plus de 50 minutes du plus proche plateau technique, celui de Quimper. « Ce qui était vrai, lors de l'adoption du schéma régional d'organisation sanitaire en 2006, l'est toujours aujourd'hui », a rappelé Jean-Yves Le Drian. Si la Région n'est pas responsable de la carte hospitalière, elle a clairement exprimé sa volonté de prendre part aux politiques de santé publique, en particulier dans des territoires les plus isolés et les plus fragiles.
Un devoir d'interpellation :
Si la santé publique ne relève pas directement des compétences de la Région, cette décision de fermeture concernant l'hôpital de Carhaix remet en cause l'équilibre des territoires. C'est pourquoi Jean-Yves Le Drian a souhaité renouveler son soutien aux élus locaux et prendre clairement position sur ce dossier : « Je suis favorable au maintien d'un centre hospitalier actif, en partenariat avec d'autres établissements. C'est dans ce sens que le Conseil régional finance une étude pour accompagner le pays dans la recherche d'une solution nouvelle, qui respecte les habitants ».
Enfin, le président a fait part de sa surprise quant à la façon de procéder de l'agence régionale d'hospitalisation : « Je pensais que l'ARH était un outil au service du développement de la santé et non un outil de censure », a-t-il déclaré en s'étonnant tout à la fois «de la rapidité de réalisation du rapport, de la mise en avant de faits datant de 2006, de l'absence totale de concertation, et enfin de la brutalité des décisions et de l'incohérence générale qui a suivi ». (Annonce de fermeture, suspensions, reports…).
« Dans cette confusion, je comprends que la population ait besoin de faire partager ses inquiétudes. Les habitants du Centre ouest Bretagne ont été touchés dans ce qu'ils ont de plus cher, la santé et la reconnaissance », a finalement observé Jean-Yves Le Drian.
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