Hôpital de Carhaix : deux erreurs grossières et manifestes

Communiqué de presse publié le 8/06/08 11:04 dans Politique par Jean Yves Quiguer pour Jean Yves Quiguer

Aller vers une plus grande autonomie de gestion de l'unité hospitalière est une bonne chose car elle renvoie directement à un principe de responsabilité. Au niveau de l'organisation hospitalière, on comprend mal pourquoi le moindre lit existe ou disparaît par la volonté d'un ministère. Une politique de santé et de soins hospitaliers doit relever de la Région, plus qualifiée pour identifier les besoins réels.

Il convient d'être juste. Le rapport qui a été dressé sur l'hôpital de Carhaix a mis en évidence des pratiques inacceptables dont certaines relèvent du droit pénal.

Il n'est plus question de santé, mais d'une vache à lait à laquelle s'alimentent des individus peu scrupuleux. Une prise en charge régionale des affaires sanitaires aurait pour conséquence immédiate un arrêt de ces pratiques, sauf à accepter de vouloir obérer le budget de la région.

La mission première d'un hôpital est de soigner, pas de créer des emplois ni des prébendes.

Croire qu'on prend de l'argent à l'État est absurde. On prend l'argent dans la poche du voisin et de celle de l'entreprise locale. Plus on consomme les deniers publics et plus le voisin souffre ; son entreprise commence à se restructurer puis se voit contrainte à fermer.

La rhétorique régionale, spécieuse, qui consiste à critiquer une mesure d'un gouvernement issu d'une majorité à laquelle le Conseil régional n'appartient pas, est irrecevable.

Il ne s'agit pas d'être dans l'opposition et de critiquer une mesure gouvernementale. C'est un jeu sans fin qui se poursuit quand les majorités changent.

Il s'agit de demander d'obtenir la compétence pour établir sa propre politique. Il s'agit de demander à devenir responsable.

Soudainement, il n'y a plus personne…

L'argent public est une illusion qui naît de la magie du transfert. l'État n'a pas d'autres ressources que celles qu'il reçoit par prélèvement.

Ce prélèvement rencontre deux limites : la capacité et le degré d'acceptation à le payer.

L'État-brigand de Saint-Augustin revient en mémoire. Quand le percepteur ne peut plus être distingué du voleur qui me prend ma bourse, mais que son impunité est assurée, que dois-je penser ?

Des comportements voyous face à un État-brigand ne sont pas une solution.

Que Carhaix questionne la Région !

Que la Région se prononce sur sa volonté ou non d'obtenir cette compétence : ce droit d'expérimentation…. !

Au lieu de gérer, nous nous complaisons dans des jeux de combat de pouvoir qui nous ruinent. Nous ne sommes plus dans les Trente glorieuses. Ces jeux ne sont pas absurdes : ils sont suicidaires.

Le 7 juin 2008

Jean-Yves QUIGUER, président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne


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