Halte à la débretonnisation des vins du pays Nantais !

Appel publié le 25/11/11 18:43 dans Gastronomie par Louis-Benoît Greffe pour Louis-Benoît Greffe
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Carte des vins du pays Nantais
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Une série de cartes postales d'il y a un siècle : les méfaits du vin nouveau.
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Les viticulteurs du pays nantais se soulèvent contre la perte d'identité bretonne des vins du pays nantais, notamment le Muscadet et le Gros Plant.

Pour des raisons politiques, les vins nantais sont depuis quelques années intégrés à leurs concurrents sur la Loire, depuis l'Anjou jusqu'à Nevers, et noyés dans une appellation fourre-tout « Vins de Loire », parmi lesquels on trouve aussi bien l'AOC Amboise que les vins d'Orléans – Cléry, les coteaux du Giennois, des vignobles isolés en Berry (appelés vins du Centre-Loire) ou des vins produits à Roanne, très haut sur le cours du fleuve. Un peu comme les châteaux de Loire-Atlantique sont intégrés abusivement aux châteaux de la Loire et non moins abusivement «ligériosés».

Les viticulteurs soulèvent les résultats catastrophiques de cette politique de communication : 3000 hectares de vignes ont été arrachés et les vins de Loire-Atlantique, coupés de la mer et de leurs dérivés, perdent à la fois leur visibilité et leur identité. A qui profite le crime ?

Le Muscadet est une appellation d'origine contrôlée depuis 1936, et se subdivise en trois types (voir le site) : le Muscadet Côtes de Grandlieu, sur 370 hectares et 19 communes au sud et à l'ouest de Nantes, en pays de Retz, le Muscadet Sèvre et Maine pour 23 communes au sud-ouest de Nantes, sur 10.451 hectares, et le Muscadet Coteaux de la Loire, disséminé sur 25 communes autour d'Ancenis, et 260 hectares. Plusieurs communes de l'agglomération de Nantes sont fortement marquées par l'emprise viticole, notamment Vertou, Saint-Sébastien, Saint-Léger-les-Vignes, Saint-Aignan de Grandlieu et Bouguenais, Rezé ou encore Mauves. Les vins de Loire-Atlantique sont donc une part importante de l'identité nantaise et bretonne (voir le site)

14.800 hectares sont cultivés en Loire-Atlantique où sont produits les seuls vins bretons, dont 12.800 d'appellation. 10 % de la production part à l'export. Le Muscadet est la première AOC française en vins blancs, et dans le top 10 des appellations les plus connues en Europe. La production viticole nantaise est donc au cœur du patrimoine gastronomique et culturel breton et participe à la visibilité internationale de la Bretagne. Le rattachement artificiel de cette production aux vins « de Loire » est contraire à tout bon sens.


Louis Bouveron


Vos commentaires :
Yann le Bleiz
Vendredi 22 novembre 2024
L'année dernière, lors de la soirée de Gala de mon école de Commerce (l'une des 3 de Bretagne), il y avait sur les tables du vin blanc et rouge.

Sur l'étiquette de ces vins, de mémoire, pas de triskell, ni d'hermine, mais le producteur nantais avait clairement indiqué «PRODUCT OF BRITTANY»!

Je peux dire qu'un gala d'une grande école bretonne avec sur la table du vin breton... Cela a beaucoup impressionné et rehaussé d'autant plus le prestige de la soirée!


Pierre
Vendredi 22 novembre 2024
Oui enfin n'en faite pas trop. La plupart des viticulteurs du pays Nantais sont plutôt favorable à l'appellation Vins de loire qui est plus «marketable» que vins de Bretagne. La visibilité de la Bretagne via le vin est surtout une affaire de quelques mouvements issus de régions de Bretagne où l'on ne fait pas de vin.

Louis Le Bras
Vendredi 22 novembre 2024
Bonjour M. Pierre, expliquez-nous le «côté markettable» d'un label de vin qui va du Lyonnais à la Vendée en passant par la Bourgogne et la Bretagne .

Pensez-vous qu'un vin est markettable sans liens avec un terroir ?

Merci.


Louis Le Bras
Vendredi 22 novembre 2024
La Loire au passage, ce n'est pas que le pays de châteaux de l'UNESCO, c'est aussi le pays des centrales nucléaires, là où on refroidit les réacteurs. Cela donne pas trop envie de boire.

Yann le Bleiz
Vendredi 22 novembre 2024
Pourquoi en faire trop?

Les gens avaient vraiment appréciés d'avoir du vin breton de qualité!

Breton ça doit donc toujours être un truc pour guignols, alors que Loire ou Français, ça c'est du sérieux, surtout en Vin...

On le sait, le vin c'est français! La TV française là dit!

Sauf que les rois de France justement buvaient beaucoup de vin d'ailleurs, comme de Hongrie/Slovaquie : le célèbre Tokaj!

Libre à des producteurs bretons de se franciser (Bleu-blanc-rouge), mais dans le milieu viticole, c'est bien ceux qui jouent la carte de la sincérité et du terroir qui gagnent de l'argents....! Pas ceux qui jouent les subventions!

Et le vin des Ducs de Bretagne, ce n'est pas rien!

Sauf pour Bretons déculturés et honteux d'eux-même!

Pour mémoire, un des grands produits historiquement transporté par la célèbre marine de commerce bretonne du XVème siècle, c'était le vin... (vers la Bretagne, la Grande-Bretagne et les pays du nord).

Donc, la connaissance du bon vin en Bretagne... Ca ne date pas d'hier!

Mais faut-il encore s'en souvenir!


PHILIPPE BRILLANT
Vendredi 22 novembre 2024
UNE SEULE ET VÉRITABLE SOLUTION COMME DANS BEAUCOUP DE SECTEUR ECONOMIQUE ET SOCIAL EN BRETAGNE: C'EST LA PLEINE LIBERTÉ DE LA BRETAGNE, EN D'AUTRE TERME; L’INDÉPENDANCE...

Morin
Vendredi 22 novembre 2024
«dans le milieu viticole, c'est bien ceux qui jouent la carte de la sincérité et du terroir qui gagnent de l'argents»

Non ceux qui gagnent ce sont justement ceux qui jouent la marque et non pas le terroir. Dans ce marché mondial ce sont les marques qui font vendre du vin pas les terroirs. c'est triste, j'en suis le premier desolé mais c'est ainsi. Les vignerons du beaujolais l'on compris et vendent le Beaujolais nouveau alors que sur place, il y a des terroirs donnant des vins de très bonne qualité, mais les consommateurs japonais ou chinois s'en fichent.


Morin
Vendredi 22 novembre 2024
@PHILIPPE BRILLANT

Votre patronyme ayant pour origine la Sarthe et le Loir et cher, doit-on en conclure que vous voyez d'un mauvais oeil la concurrence des vignerons bretons?


Yves Le Gonidec
Vendredi 22 novembre 2024
La Bretagne et le vin :

1- La Bretagne est «la région de Francie» où l'on compte le plus grand nombre et pourcentage d'oenologues.

2- La Bretagne est «idem» où l'on compte le plus grand nombre et pourcentage de sommeliers.

3- La Bretagne est «la région» qui produit le moins de vin, et qui possède le moins de vignes (en %tage également)

4- La Bretagne est «le trou-perdu» où l'on consomme le plus de vins.

5- La Bretagne est «la pro-vince» (=pays vaincu en latin) où ses appellations sont les plus floues, les moins rentables et les plus subventionnées (je compte Nantes bien sûr !)

Question Marketing (excusez-moi du peu, je suis consultant en communication & Marketing) :

1- Les vins bretons sont un truc «loufoque» en France
2- Les vins bretons sont prestigieux en Bretagne
3- Les vins bretons sont prestigieux en Hollande
4- Les vins bretons sont TRES prestigieux en Pologne
5- Les vins bretons sont TRES TRES prestigieux en Angleterre
6- A Brest, Rennes, Vannes, Lorient etc, le Muscadet ne se vend bien que lorsqu'il affiche des hermines, triskèles, mention «produit en Bretagne» ou «Product of Brittany»
7- A Nantes, le Muscadet, c'est de la piquette !

Tout cela tient des mentalités : en France, on veut faire du Muscadet un vin de merde, alors généralement, on le vend comme un vin de merde ; à l'étranger, on le vend comme un Prestige. La même bouteille. Seulement, les étrangers n'achètent pas de Muscadet avec la fleur de Lys, ça fait suspect... les connaisseurs étrangers, importateurs, savent que le val de loire s'arrête avant le domaine muscadet ! Nos amis étrangers voient le tour de passe-passe de la région PDL et des coopératives viticoles nantaises comme une arnaque au bon goùt !

Partant de là, il semblerait naturel de voir le Muscadet comme un vin breton, toute proportion gardée de sa celtitude, étant un domaine romain initialement mais néanmoins travaillé par des celtes, qu'ils soient vénèto-namnètes, britons (bretons) ou pictons.

Je reprend Yann Le Bleiz : «c'est bien ceux qui jouent la carte de la sincérité et du terroir qui gagnent de l'argent....! Pas ceux qui jouent les subventions!»

J'ai quelques bouteilles de 2001 du domaine des rois dans ma cave... le Muscadet, c'est plus qu'un vin de poisson, c'est une culture, et les bretons doivent la prendre à bras le corps s'ils veulent garder ce vin dans leur giron culturel !

Achetez du Muscadet, faites le vieillir : non seulement le Muscadet vieilli est succulent, mais il est différent au gout. Et c'est un truc de breton de faire vieillir la «piquette» !

Mes bouteilles valent 160 € pièce aujourd'hui... achetées 3 € 80 pièces ! Je lance une voie !!!!


Louis Le Bras
Vendredi 22 novembre 2024
De toute façon, on sait trés bien comment tout cela finira.
Vin de Loire dans l'esprit de tout le monde en France et à l'étranger = Association de l'Anjou et de la Touraine.
Nous sommes dans une société de la concentration et des marques.
Donc, le domaine nantais en se confondant avec ce label, joue la carte de la mort à petit feu. Il sera forcément considéré comme une zone périphérique, un sous-label des vins de Loire.
Cela ne bénéficie qu'aux vins d'Anjou et de Touraine.

A terme il y aura plus que le choix entre la mort ou des résidus de vins d'Anjou dans quelques poches éparses du 44.
N'oublions pas que le vignoble nantais est tout proche de Nantes Métropole. Le vignoble, cela prend beaucoup de place...

Je remarque sinon que le Cognac se vend très bien aux USA, il s'appelle toujours Cognac au demeurant.
Une marque a du prestige sur la durée...c'est pas en faisant du Inter-Loire, comme on ferait du Intermarché, que l'on gagne ses lettres de noblesse.
Au passage, la fleur de lys est le symbole des terres d'Outre-Divatte, les viticulteurs du 44 qui mettent cela sur leur bouteille ferait mieux de s'installer dans le Maine-et-Loire.


Pierre
Vendredi 22 novembre 2024
@ Louis Le Bras: les pays des méchantes centrales nucléaires qui produisent le gentil électicité qui vous permet de vous exprimer sur ce site. Sans elles, vous devriez pédaler en écrivant. Soyes logique jsuqu'au bout: vendez votre ordinateur.

Louis Le Bras
Vendredi 22 novembre 2024
M. Pierre, je trouve désolant de reprendre mot pour mot la propagande d'Areva et du gouvernement français (dont la campagne est financée par Areva ?)

Mais, malgré vous, vous pointez du doigt un vrai problème : la France s'est rendue totalement dépendante de l'énergie nucléaire. C'est le pays le plus dépendant du monde...
des pays comme la Norvège ou la Nouvelle-Zélande ont 0 % d'énergie d'origine nucléaire. Ce sont des pays qui font, au passage, parti des plus démocratiques de la Terre.
Je pense qu'il y aurait matière à un trés intéressant débat...peut-on réellement vivre en Démocratie dans un pays nucléaire ??

Les bretons -qui ne veulent pas de centrales nucléaires sur leur sol- ne sont pas obligés de suivre cette bien négative spécificité française.

je vous invite par ailleurs à consulter ce site concernant les bienfaits du nucléaire : Voir le site

Actuellement seuls 10 des 54 réacteurs fonctionnent au Japon...comme quoi, quand on veut, on peut.



Pierre
Vendredi 22 novembre 2024
@Louis le Bras. Nous sommes d'accord, nous sommes dépendants du nucléaire. C'est un fait. Je préfèrerais aussi que ce ne soit pas le cas. Merci pour ce lien, je vais le consulter. Bon dimanche.

André BERLAN
Vendredi 22 novembre 2024
@ Pierre : En Bretagne (à 5 départements) , il y a un tas d'éoliennes, beaucoup de panneaux solaires (une région pionnière), la Rance, et une centrale qu'on oublie toujours, puisque «l'arnaque au bon goût» (riche expression!) la situe en Pédélie. Cordemais.

L. Berrou
Vendredi 22 novembre 2024
Pour en revenir au pinard («Pinard, pinard, a zo mat da gas kuit ar c'hafar» !), le «gwin ar C'hallaoued», c'était pas celui de Liger-Atlantel, justement ? Sans mauvaise foi aucune, mais pas sans malice non plus.

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