Gwyn Griffiths reçoit le Collier de l'Hermine

Dépêche publié le 12/08/18 13:07 dans Cultures par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Gwyn Griffiths
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Un grand ami de la Bretagne a reçu hier à Lorient le Collier de l'Hermine à titre posthume. Il s'agit de l'écrivain gallois Gwyn Griffiths (1939-2018). Il a écrit en gallois The Turn of the Ermine, avec Jacqueline Gibson, une anthologie de la littérature bretonne bilingue (gallois/anglais) avec une préface en anglais de Bernard Le Nail. Le premier volume de la collection Lesser Used Languages of Europe (les langues les moins répandues en Europe) des éditions Boutle de Londres, collection qui compte maintenant dix titres (voir le site)

En français, il avait aussi publié aux éditions du Télégramme, Le Monde des Johnnies, l'histoire des vendeurs d'oignons bretons qui tous les ans passaient la Manche pour aller vendre en Grande-Bretagne. Il a été à l'origine de la création de la Maison des Johnnies à Roscoff ouverte en 1995. Son dernier livre en gallois est sa propre biographie racontant en particulier ses aventures dans la presse : Ar Drywydd Stori (À la recherche d'une histoire) et son dernier livre en anglais : The Old Red Tongue, Anthology of Welsh Literature, rédigé avec Meic Stephens , sorti en 2016, et qu'on avait annoncé sur ABP, est une anthologie de la littérature galloise.

Ancien journaliste de BBC Cymru, collaborateur de plusieurs journaux et magazines gallois dont Cambria, Maryvonne Cadiou avait traduit une quarantaine d'articles de Gwyn Griffiths pour ABP.

Grand connaisseur et ami de la Bretagne, il y est venu une quarantaine de fois, en 2011 pour un colloque Rencontres Bretagne-Pays de Galles à Saint-Nazaire et aussi pour l'anniversaire du Bro Gozh ma Zadoù en 2010 à Lesneven. La dernière fois c'était à Trignac (44) en octobre 2014 pour assister à la remise au club de rugby RCT d'un tronçon de rail fabriqué aux forges de cette commune en 1905, un trait d'union symbolique entre le charbon gallois qui servait à fabriquer l'acier breton du temps où il existait une sidérurgie bretonne.

Son fils Gildas et sa femme Gwenn, venus en Bretagne pour l'occasion, ont reçu le collier en son nom.


Vos commentaires :
Pascal Lafargue
Vendredi 22 novembre 2024
Ce fut pour moi un privilège que d’avoir pu rencontrer Gwyn Griffiths. Travaillant comme technicien audiovisuel aux archives du Musée National du pays de Galles de St Fagans, il m’appela, voilà maintenant cinq ans, de la part de deux Bretonnes qui effectuaient alors des recherches sur les Johnnies onions. Elles souhaitaient savoir s’il se trouvait dans notre collection sonore quelques témoignages à propos des Johnnies. Quelques jours plus tard, ils vinrent au musée et je leur fis écouter ce que la tradition populaire galloise avait bien voulu retenir de ces paysans-globe trotteurs. Je garde un souvenir délicieux de cette première rencontre avec Gwyn, lequel avec ces deux femmes passionnantes, m’avait plongé dans l’univers des Johnnies comme jamais je ne l’avais été auparavant.
Je lui demandais de revenir me voir, pour faire une interview filmée de lui. Il revint donc et l’interview terminée, il fit dons au musée, du collectage sonore qu’il avait effectué auprès de ses Johnnies. Il s’en trouve plusieurs en langue galloise et si j’avais entendu dire que des Johnnies parlaient le gallois, jamais jusqu’alors m’avait-il été donné l’occasion d’en entendre converser en cette langue de mes propres oreilles. Ce fut une expérience extraordinaire.
Après cela, je revis encore Gwyn dans des conférences ou des festivals et à chaque fois j’éprouvais le même plaisir de m’entretenir avec lui.
Gwyn, malgré son érudition, était un homme simple, humble, d’une grande affabilité et avec un certain sens de l’humour. Sa connaissance et son amour de la Bretagne faisait de lui un Gallois différent, capable de se glisser dans notre intériorité, dans notre façon de penser à nous Bretons et en cela faisait de lui un être unique.

Maryvonne Cadiou
Vendredi 22 novembre 2024
Quel magnifique témoignage, monsieur Lafargue, qui ajoute à la connaissance que nous pouvons avoir de Gwyn en Bretagne.
À tous les lecteurs, je demande de revenir sur l'article dans quelques jours, car son fils aîné Gildas a promis d'envoyer à ABP, dès son retour au pays, son texte qu'il a lu à la remise du collier de l'hermine hier, et en trois langues : gallois, anglais et français ! L'article devrait s'enrichir des PDF.
J'ai bien aimé le passage où il raconte que, campant en Bretagne en famille (ceci depuis 1972), il croyait que le breton qu'il entendait dans les villages était un dialecte du gallois ! !
Il m'a dit aussi qu'il reviendra souvent en Bretagne. Le lien Pays de Galles - Bretagne des Griffiths continuera...

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