Guerre de 14-18 : plusieurs initiatives pour rendre hommage aux Bretons disparus lors de ce grand dr

Dépêche publié le 8/11/08 12:10 dans Histoire de Bretagne par Jacques-Yves Le Touze pour Jacques-Yves Le Touze
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Deux sonneurs de la guerre de 1914-1918. Photo qui fit la couverture de "L'Illustration".
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À l'occasion du 90e anniversaire de l'armistice de 1918, plusieurs initiatives ont été prises cette année pour rendre hommage aux soldats bretons disparus dans ce grand massacre que fut la guerre de 1914-1918.

Au-delà des querelles de chiffres montées en épingle chaque année par certains pour mieux banaliser l'impact de cette guerre sur la société bretonne (près de 130 000 morts sur le champ de bataille et dans les hôpitaux, auxquels s'ajoutent les dizaines de milliers de morts non comptabilisés parce que décédés chez eux des suites des blessures et autres gazages), il est intéressant de noter l'organisation cette année de plusieurs événements autour de la mémoire historique des Bretons, dans une double démarche : rendre hommage et récupérer la mémoire de cette période cruciale pour la société bretonne.

Ainsi ce dimanche 9 novembre, à l'initiative de Daniel Carré, responsable du Cercle Sten Kidna, et de Guigner Le Henanff, maire de Pluvigner, 699 hommes du canton de Pluvigner doivent se rassembler devant la mairie à 11 heures, afin que l'on puisse visualiser l'impact de cette « grande » guerre sur ce petit coin de Bretagne.

Le mardi 11 novembre, on peut citer 3 événements de nature différente mais qui, à leur façon, vont rendre hommage et participer à la réappropriation par les Bretons de leur mémoire historique collective :

— à 11 h 30, à Vannes : l’association Bemdez, qui a pour buts de promouvoir la culture bretonne et d’assurer la légitimité de son développement, rendra comme chaque année un hommage breton aux milliers de victimes de la « Grande Guerre » (1914-18).

Selon le vœu émis par les anciens combattants revenant du front, il s’agira de rendre un hommage non militaire, sans uniformes et sans armes, afin de célébrer la paix.

Le rendez-vous est fixé le mardi 11 novembre à 11 h 30, après les « cérémonies officielles », à l’entrée du plateau de la Garenne, côté rue Saint-Tropez (près du Conseil Général) à Vannes. L’hommage est public.

— à 15 heures, à Sainte-Anne d’Auray : l’association Santez Anna Gwened propose une célébration-concert à la Basilique de Sainte-Anne d’Auray.

À l’occasion de ce 11 novembre, souhaite proposer une Célébration de la Paix, un moment de souvenir et de mémoire autour du grand massacre que fut cette première guerre mondiale qui fit, aussi, basculer le destin et la réalité culturelle et linguistique du peuple breton.

Autour de la lecture en breton de textes de Loeiz Herrieu, Yann-Ber Kalloc’h et Émile Masson par Jorj Belz et Jean-Paul Rieux, les 5 chorales (170 choristes) Boeh Santez Anna, Bubri-Melrant, Kaloneù Derv , Kanerion er Skorv et Boeh er Mor, interprèteront une quinzaine de chants en langue bretonne en lien avec l’histoire des Bretons pendant la première guerre mondiale ; les chanteurs et récitants seront aussi accompagnés par les sonneurs André Le Meut et Dominique Le Blay.

Enfin, plusieurs chants associeront les chorales et les spectateurs d’une part pour le plaisir de tous, d’autre part pour transmettre la connaissance de ces chants.

L’entrée est gratuite et il est demandé d’arriver pour 15 heures. L’après-midi commencera par un moment de recueillement au Mémorial près de la basilique.

(voir le site)

— Enfin, à Châteaubriant, La Cantate pour la paix - Kan evid ar peoh sera donnée en concert à 16 h 30, église Saint-Nicolas.

Cette œuvre sera interprétée par 200 choristes, accompagnés par l'ensemble vocal Ar Mor et l'ensemble symphonique Mor Bihan dirigé par le chef d'orchestre Jacques Wojciechowski.


Ces initiatives ont chacune à leur manière la volonté de célébrer la paix tout en redonnant toute sa place à cette période charnière pour le peuple breton dans la mémoire collective. Aux antipodes des tentatives de récupération de mouvements extrémistes en mal de provocation, cette réappropriation de notre histoire, par l’exemple de ces initiatives, se fait ainsi dans un esprit de conscience apaisée tournée vers la paix.


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