Communiqué de presse du 30 novembre 2011. 15 h 30
Troisièmes à Cape Town, les onze hommes de Groupama 4 ont été accueillis chaleureusement par leurs proches, par les organisateurs de la Volvo Ocean Race et par le public connaisseur d'Afrique du Sud.
Un peu peinés par la lenteur finale de cette première étape et déçus par l'absence de confrontation avec leurs concurrents, Franck Cammas et son équipage restent conscients du format de la course qui n'est qu'un enchaînement de sprints (régates « in-port ») et de marathons (courses océaniques). Le résultat à Cape Town est encourageant pour la suite et le seul bémol reste une escale trop courte en Afrique du Sud...
« Nous sommes contents d'arriver parce que les derniers jours ont été un peu longs ! Nous n'avons pas eu la chance de revenir dans le match, notamment les trois derniers jours où nous étions en arrière du front. Il a fallu repartir dans le Sud : c'était marrant parce que nous avons vu pas mal d'albatros et nous avons pu nous entraîner dans les Quarantièmes... Ce n'est pas plus mal, mais nous n'étions plus dans un mode réellement course, même si nous avons toujours conservé un rythme le plus élevé possible. Parce que nous avons encore plein de choses à apprendre sur Groupama 4 et que cela nous a permis de le pousser au maximum dans des conditions différentes.
Finalement, nous sommes plus forts aujourd'hui qu'au départ d'Alicante, et c'est ça le plus important. Nous finissons troisièmes sur le podium avec toutes nos chances pour la suite... Et puis nous arrivons avec un bateau à 100 % de son potentiel et quand on voit ce qui s'est passé pour d'autres, c'est un atout important ! En performance pure, nous étions très contents des premières heures de course où Groupama 4 a montré une excellente vitesse au débridé musclé. Nous avons le bateau qui peut nous faire gagner, même si la victoire se joue aussi sur d'autres paramètres...
L'escale à Cape Town va être plus courte que prévu et c'est dommage parce que l'Afrique du Sud a l'air très accueillante. Nous n'avons que quatre jours de break avant de revenir dans le match lundi prochain. Mais nous sommes tout de même mieux servis que certains équipages qui sont encore en phase de validation ! »
« Je ne voyais pas cette première étape comme ça, puisque je l'imaginais gagnante ! Mais l'émotion est toujours là, d'arriver sous une aussi belle Table Mountain [ndlr : La Montagne de la Table est un massif qui surplombe la ville du Cap]. Et depuis quelques jours, je me dis que l'équipe technique, le design team, tous ceux qui ont conçu et construit Groupama 4 font une très belle troisième place et auraient pu largement gagner... Mais l'équipe navigante, elle, termine dernière ! (sourire). Nous avons ramené le bateau en un seul morceau, nous avons su l'utiliser, mais nous n'avons pas été au bon endroit pour être aussi bons que les premiers...
Je tiens d'ailleurs à féliciter “Telefonica” qui a fait une superbe course, avec une trajectoire parfaite. Mais c'est loin d'être fini, heureusement. Nous avons psychologiquement beaucoup construit et beaucoup appris au niveau du groupe. Même si techniquement, nous aurions préféré être plus confrontés aux autres pour faire encore évoluer le bateau pour le reste de la course. Ce n'est que la première étape et d'un point de vue comptable, c'est une très bonne opération. »
« Une première étape pas très ventée, un peu longue, où nous avons pâti d'une option le long des côtes marocaines qui n'a pas abouti parce que le vent ne s'est pas prêté à ce choix. Le roi Neptune n'a pas été très sympa avec nous ! Nous avons été régulièrement arrêtés dans des conditions peu favorables à notre progression avec pas ou peu de brise : la nuit dernière, nous n'avancions pas... Cela a traîné en longueur ce qui fait que nous arrivons trois jours après le premier, mais troisièmes quand même, sur le podium.
Nous sommes toujours à l'attaque avec encore huit manches à courir. Nous pourrions être neuf fois troisièmes et gagner la Volvo Ocean Race, non ? Il y a des moments où il faut faire des choix : des bateaux sont partis à droite, d'autres comme nous sont partis à gauche, et un autre n'a pas fait de choix, est venu avec nous et finalement s'est rétracté ! Nous ne pouvons pas toujours surveiller nos concurrents et il faut prendre des options, voler de ses propres ailes... Mais le moral reste bon : on est arrivé à Cape Town ! Sur le podium... »
Après un bon dîner, un verre de bière ou de vin selon les goûts, l'équipage a profité d'une bonne nuit en famille dans des draps propres. Un vrai luxe après 24 nuits passées en mer.
Puis, avant de profiter de quatre jours « off », un bon debriefing avec l'équipe technique en charge de l'entretien du bateau, du bureau d'études et de la cellule « voiles » se déroule aujourd'hui. Histoire d'attaquer la prochaine course « In-Port » puis la deuxième étape dans les meilleures conditions face à de redoutables concurrents.
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