Gallo : Le mouvement revendicatif se structure

Reportage publié le 9/10/11 20:26 dans Société par F. Lécuyer pour F. Lécuyer
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De g. à dr. Mickael Genevée ; Matao Rollo ; Jérôme Bouthier ; Arnaud Thominiaux ; Patrik Deriano ; Thierry Jolivet; Fabien Lécuyer. Excusés ou absents de la photo : Benoît Ranc ; Jean-Luc Ramel ; Bertrand Deléon.

Depuis quelques années, le mouvement gallo est en pleine mutation. On se souvient de la journée de revendication «Dou galo su les paniaos» (Du gallo sur les panneaux) du 2 octobre 2010. Ce jour-là des militants brandissant des panneaux ornés du nom de leur commune en gallo avaient investi les parvis de dizaines de mairies de Haute-Bretagne. Lors de la manifestation «Bretagne en Résistance» le 18 juin dernier à Nantes, un cortège pour le gallo avait été particulièrement remarqué. Ce samedi 8 octobre, c'était des acteurs du gallo, des délégués de mouvements pour la défense et la promotion de la langue, et des représentants de partis politiques bretons qui étaient réunis à Moula (Molac/Moulleg) dans le Morbihan pour mettre en place une suite à ces temps forts et structurer un mouvement revendicatif gallo.

En premier lieu, la discussion a porté sur la prochaine action «Dou galo su les paniaos». Les militants gallos ont décidé de mettre en place une grande campagne de pose de panneaux en gallo sur différentes voies de communication et éléments de patrimoine (Voies vertes, routes, chapelles, etc.) s'étalant sur plusieurs mois. Les Bretons devraient donc voir prochainement des panneaux en gallo fleurir un peu partout.

Les délégués se sont ensuite attelés à définir clairement un corpus de revendications pour le gallo. «Ces revendications sont autant destinées aux responsables politiques qu'aux mouvements politiques bretons ou autres. Jusqu'alors il y avait un certain flou sur ce que voulaient les militants du gallo pour leur langue. Avec ces 9 points, les pouvoirs publics et les partis politiques savent désormais ce que nous voulons afin que la langue retrouve une place dans la société bretonne» déclare Mickael Genevée venu représenter l'Andon dou Galo. Les 9 points sont les suivants :

1. La mise en place d'un intervenant en langue gallèse au service des écoles sur chaque communauté de communes de Haute Bretagne ;

2. La création d'un pôle de recherche universitaire consacré à la langue gallèse ;

3. La prise en compte du gallo dans la formation des futurs enseignants suivant un Master ;

4. Présence du gallo dans l'ensemble des médias audiovisuels bretons (radios et télévisions) conformément à la charte de 1977 ;

5. La mise en place d'une signalisation en gallo sur toute la Haute-Bretagne ;

6. Création d'un Office de la langue gallèse ;

7. Renforcement des aides à la création en gallo ;

8. La fin de la séparation entre la Loire-Atlantique et le reste de la Bretagne. La situation présente entraînant l'absence totale de cours de gallo en lycée, collèges et écoles primaires en Loire-Atlantique ;

9. La mise à égalité, dans les faits, du gallo et du breton au conseil régional et dans les conseils généraux de la zone gallèse.


Le dernier point abordé a été consacré à la manifestation du 31 mars 2012 à Quimper où les militants gallos ont prévu la mise en place d'un cortège plus important que celui de Nantes.

Cette structuration du mouvement revendicatif gallo est une très bonne chose pour le mouvement breton dans son ensemble qui voit ainsi l'ouverture du nouveau front en Haute-Bretagne. Notons que des structures gallèses et des formations politiques bretonnes qui n'avaient pu être présentes pour des questions d'agenda ce vendredi ont également montré leur intérêt pour la démarche.


Légende complète de la photo : Mickael Genevée (L'Andon dou Galo) ; Matao Rollo (animateur radio Plum FM) ; Jérôme Bouthier (militant du gallo) ; Arnaud Thominiaux (UDB) ; Patrik Deriano (écrivain et linguiste) ; Thierry Jolivet (Andon Qhitembé) ; Fabien Lécuyer (L'Andon dou Galo). Excusés ou absents de la photo : Benoît Ranc ; Jean-Luc Ramel (Bertaèyn Galeizz) ; Bertrand Deléon (Bemdez et Parti Breton).


Vos commentaires :
Marc
Vendredi 15 novembre 2024
tout cela n'est qu'un gaspillage d'énergie et de moyens en défaveur du breton.

paotr arrepublik
Vendredi 15 novembre 2024
mmm tout ce que vous demandez, c'est très bien mais quand je vois que pour le breton, avec beaucoup plus de militants, des classes bilingues, des médias etc... on est encore très loin de ce que vous demandez...
je suis dubitatif...
et vous faites appel à beaucoup de financements publics qui en ces années de vaches maigres seront de plus en plus difficiles à avoir malgré les promesses de nos chers édiles...
mais pourquoi pas, ha chañs vat deoc'h memestra !

Gilles de Martignë
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo bravo bravo pour cette initiative !!!!!! Marc, y'en a MARRE de ce mépris. Moi je suis de l'Est du 35 et chez moi on n'a JAMAIS PARLE LE BRETON et même si on l'avait parlé au moyen-âge quel rapport est-ce que ça aurait avec moi et mon identité ??????? Merde, mais arrêtez ce délire, LE BRETON CA NE VEUT RIEN DIRE pour une grande partie des gallos, marre de cet égocentrisme, marre de cette escroquerie !!! Bande de colonisateurs !!! Pire que les français !!! Moi je suis un patriote breton et ma langue, la langue de mes pères c'est le GALLO. Imagine que je veuille imposer le gallo à Carhaix ou à Ploudalmézeau ??? Quelle serait la réaction de la population d'après vous ??????

Pour moi c'est une libération de lire ces articles pro-gallo sur l'ABP, UNE LIBERATION. Des années que je vibre pour la Bretagne, que je crois en l'indépendance mais que je me sens mal dans ce mouvement breton qui est centré sur la basse-bretagne. L'ABP qui parle du gallo, ce mouvement pro-gallo qui arrive c'est une libération pour moi et piur beaucoup d'autres je pense.


Alwenn
Vendredi 15 novembre 2024
Ces demandes sont tout à fait normales et légitimes.
Il y aura toujours des provocateurs comme Marc.
On ne peut pas poser le problème par la question de l'argent. L'argent existe.

Sur le point 2 :
2. La création d'un pôle de recherche universitaire consacré à la langue gallèse ;

Il faudrait que l'université de Nantes, qui apparemment semble totalement débretonnisée, constitue des pôles de recherches en rapport avec le gallo, le breton, et la Bretagne en général.


Renée Mazé
Vendredi 15 novembre 2024
Vous ne croyez pas qu'on a assez à faire à se battre contre la France colonialiste, contre les pays de Loire, pour la réunification, pour l'enseignement de l'histoire de notre pays.
Alors n'ajoutez pas – Marc et Gilles – de querelles entre nous pour ou contre le gallo, pour ou contre le breton. Ces deux langues ont le droit de vivre, chacune a son territoire d'origine. Se battre pour l'une, qui est tout de même une des rares langues celtiques survivantes, ne signifie pas mépriser l'autre, qui est de la famille des langues romanes qui ne manque pas de branches, même si elle n'a été écrite que récemment. Et inversement.

Gilbert Josse
Vendredi 15 novembre 2024
UNE nation, UNE langue... Cela me rappelle quelque chose... Pas vous, Marc ?
Pour mémoire ; nombre d'états reconnus sur Terre à ce jour 197, nombre de langues parlées 5.000 !

Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
Comme le dit un intervenant plus haut : il faut arrêter d'opposer le gallo au breton car ces 2 langues sont bretonnes !!! C'est tout à fait normal que les personnes habitant en haute bretagne puissent connaître leur langue (le gallo) de façon à s'apercevoir qu'ils ne sont pas comme les autres Français mais différents, c'est à dire Bretons. Dans la même série, ce processus de réappropriation de la langue romane de Bretagne doit aller de paire avec la recherche de valeurs (culturelles et historiques) qui font différencier les hauts-bretons des autres habitants de l'ouest de la France et se rapprocher des «bas-bretons» (exemple: histoire commune, partage des mêmes valeurs,...)

Marc Mosnier
Vendredi 15 novembre 2024
@ Gilles de Martgné, et à tous :

La querelle entre bretonnants / gallesants vient de ce que le problème al été très mal posé dès le départ.
Comme je l'ai déjà dit, le breton n'a pas à être opposé au gallo, car les deux langues se situent sur deux plans différents.
Moi aussi, mes ancêtres et ceux de ma femme, jusqu'à une époque très récente parlaient le gallo. Ce qui fait que je m'y suis intéressé naturellement, puisque j'ai bien connu la revue «aneut - nostre lenghe» dans les années 1980. Je possède dans ma bibliothèque de nombreux livres en gallo et je pense bientôt rendre hommage à cette langue dans une de mes prochaines illustrations.
Mais j'ai toujours considéré que le Gallo comme langue de «société» qui doit être connue et étudiée, mais ne peut bien évidemment concurrencer le breton en tant que langue d' «ETAT», en tant que langue rassembleuse pour toute la Bretagne et même au-delà !
C'est aussi simple que ça !
Apprendre le gallo, lui rendre hommage, ne dispense pas d'apprendre le breton, langue choisie par les patriotes pour représenter la Bretagne, comme le gaëlique a été choisi par les patriotes irlandais et l'hébreu moderne par les patriotes juifs qui ont fondé l'Etat d'Israël, alors qu'ils parlaient russe, allemand ou Yiddish...
Il ne s'agit ni de colonialisme, ni de jacobinisme, mais de choix historique.
En souhaitant que cette dispute stérile et contre-productive s'apaise,
Très cordialement.


Yves Le Gonidec
Vendredi 15 novembre 2024
Le gallo est un résultat de bas-latin, de francique et de breton, une sorte de langue britto-germano-latine métissée. Comme on dénombrait des locuteurs brittophones en Haute-Bretagne, quoi qu'en dise une ligne abstraite sur une carte (il reste 3 familles traditionnellement implantées dans le vignoble qui parlent encore breton aujourd'hui), on dénombrait aussi des gallèsant en basse-bretagne, qui pensaient parler français... vive la langue gallèse, vive la langue bretonne, nous sommes tous celtes et nous avons une culture commune (on danse sur des ronds de sautron dans le finistère aux festoù noz !) : la Bretagne ne sera ni la France ou le Reich nazi avec une langue unique, ni la belgique avec sa tri-ethnicité couplé de ses frontières linguistiques (largement fermées à cause des francophones)... nos frontières linguistiques s’effacent avec la troisième langue, le français, et pourquoi pas avec l'anglais ? Le multilinguisme enrichi l'Homme. D'ailleurs, Fabien Lecuyer sur la photo parle gallo ET breton !

André Corlay
Vendredi 15 novembre 2024
Pour Fabien et Thierry : N'oubliez pas que le site «www.Bretagneenresistance.eu» démarré lors de la grande manifestation du 18 juin se veut toujours quadrilingue, car prévu depuis le début en gallo, à égalité avec le breton, l'anglais et le français. Maintenant que cette manif est passée, il va désormais évoluer dans le sens de la chasse aux diverses agressions envers tous les aspects de la bretonnité de la Haute-Bretagne et particulièrement de la Loire-Atlantique, traquant les sites utilisant des expressions comme «les 4 départements bretons», et abusant de la terminologie «Bretagne» quand ils se réfèrent à son moignon ébauché sous Vichy et baptisé «région Bretagne» par un état qui persiste à se prétendre «démocrate» devant le monde entier, alors qu'il ne satisfait même pas aux critères d'entrée dans la Communauté européenne... qu'il exige évidemment des autres...
Il va de soi que toutes vos traductions en gallo des articles de ce site me parvenant continueront à être fidèlement reportées sous l'onglet «galo»... je sais, c'est beaucoup de travail ! Hélas, étant originaire de Basse-Bretagne, je suis incapable de les y traduire moi-même... j'ai assez de mal à rattraper le breton qu'on m'a volé en persuadant mes 4 grands-parents brittophones que cela nuirait à mon avenir...

Yann le Bleiz
Vendredi 15 novembre 2024
Bonjour,

Le gallo est l'évolution moderne du Gallo-Romain (bas-latin) puis du roman qui était la langue parlée dans certaines régions d'Armorique. Cette langue imposée aux gaulois est le résultat de 5 siècles de colonisation romaine.

Dans ces régions de Bretagne, les bretons qui se sont installés ont changé progressivement de langue, tout comme les germains (francs et saxon) l'ont fait dans le nord de la Gaulle donnant le français moderne, même mécanisme.

Dire que l'on n'a «Jamais» parlé breton dans certaines régions de Bretagne est faux, tout comme oublier que ces régions parlaient le gaulois avant de parler Gallo-romain (En Armorique Breton = Gaulois du fait des nombreux échanges, encore plus vrai à Nantes qu'à Rennes).

Maintenant, le Gallo est une langue bretonne tout comme le breton (car une langue des bretons), même si la base est latine.

Traiter les brittophones de colonisateur est ridicule, car il s'agit du même peuple.

Les gens de hautes bretagnes possèdent en fait une richesse intéressante, le gallo moderne et le breton (la langue propre des bretons qui est toujours vivante dans l'ouest du pays).

Les deux ont leur place, aux bretons de hautres bretagnes de choisir et le choix est personnel.

En clair, si je suis de Nantes ou Rennes, j'ai autant de raisons d'apprendre le Gallo que d'apprendre le breton, et je n'ai pas à me faire critiquer sur mon choix.


Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
A tous,
Mon commentaire de tout à l'heure se voulait bien sûr provoquant. Cela est évident que le pays gallo fait partie intégrante de la Bretagne, le problème est que beaucoup trop des gens qui habitent par exemple l'ille et vilaine ne connaissent plus le gallo et même pour certains osent dire que les Bretons, ce sont ceux qui habitent à l'ouest de leur département! Eux se considèrent proches de la Mayenne ou de l'Anjou (d'autant plus que leur journal quotidien -OF promeut la région Ouest)!!!
Afin de ne plus opposer bretagne romane et bretagne occidentale, il faut absolument que les bretons de haute bretagne se réapproprient leur histoire et, comme je l'ai déjà écrit, se sentent différents des autres habitants de l'Ouest de la France et donc plus proches des bretons occidentaux. Le gallo est un moyen d'y parvenir mais n'est hélas pas suffisant...

Cordialement


SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024

@André Corlay
Actuellement il y a un domaine que votre site devrait traquer également
car l'idée de région grand Ouest est inculquée de façon insidieuse à la
population je constate hélas que cela devient aussi la référence dans
le domaine économique si nous ne réagissons pas le problème de la
réunification de la Bretagne sera résolu rapidement..... et d'une drôle
de façon... républicain de l'ouest comme dit Auxiette cela ne vous fait
pas réfléchir !!!
La réalité linguistique du monde prouve que les frontières
linguistiques ne suivent pas forcément les frontières de pays en ce sens
je partage à 100% les propos de Gilbert .Pour moi la l'identité
bretonne de la haute Bretagne se réfère plus à la mémoire c'est vrai
aujourd'hui atténuée de la tradition des institutions ducale et cela
était bien plus présent qu'en basse Bretagne .Au-delà de la réalité
historique la Bretagne réunie est un ensemble cohérent sur le plan
géographique et économique j'ai déjà écrit des réactions sur tous ces
sujets plus détaillées sur ce site
cordialement

SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Yann Le Bleiz Certains disent que en ce qui concerne le bas latin beaucoup de mots lui sont attribués alors que c'étaient des termes gaulois et concluent dans cette même logique que le français serait la langue romane qui a le plus d'influences gauloises 30% qu'en pensez vous ??? cordialement

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