Gaël Roblin, le boulet rouge du mouvement breton

Chronique publié le 20/10/17 17:15 dans Politique par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Gael Roblin à la sortie du tribunal de Paris (la photo a été recadrée, nous sous excusons auprès des deux autres personnes qui se trouvaient sur cette photo par inadvertance lors de la publication de cet article).

La Gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance indépendance et socialisme), un parti fondé entre autres par Gaël Roblin, l'ancien porte-parole du mouvement indépendantiste Emgann, est un parti moribond. Il ne représente plus rien mais maintient une présence grâce à son blog «Bretagne-Info» et des comptes sur les réseaux sociaux où quelques militants comme Gaël Roblin pratiquent la chasse aux sorcières de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Nous avions inteviewvé Gael Roblin en 2008 avant qu'il se retourne violemment contre ABP pour avoir donné la parole a ses ennemis politiques (voir notre article).

L'avant-dernière fois que la Gauche indépendantiste bretonne, dont le nom devrait honnêtement être «l'extrême gauche indépendantiste bretonne» a présenté des candidats à des élections, c'était lors des élections européennes de 2014. Aux côtés du Nouveau Parti Anti-capitaliste [NPA] dans la circonscription Ouest, ils n'ont fait que 0,54 % des voix. Gael Roblin était numéro 3 sur cette liste de loosers complètement déconnectés de la réalité et surtout des électeurs. Les électeurs les vomissent avec dégoût car les drapeaux rouges font peur. Ils rappellent l'enfer du 20e siècle de Staline à Pol-Pot.

Peine perdue, échec après échec, ces extrémistes de la mouvance anti-fafs et anti-capitaliste ne se remettent jamais en cause. Les scores ridicules qu'ils font aux élections ne les tracassent pas du tout car ils sont adeptes de la rue plutôt que des urnes. Ils aiment la confrontation, les insultes, la bagarre, c'est leur façon à eux de montrer qu'ils sont des hommes. Malheureusement les dégâts et les violences occasionnées lors de certaines manifestations n'ont fait que renforcer la montée du Front National en Bretagne, ceux contre qui ils sont sensés se battre. Pendant qu'ils se polarisent sur la droite libérale ou l'extreme droite bretonnes, dans le cadre de leurs actions anti-fafs et anti-capitaliste, des groupes qui ne représentent aussi rien du tout ou pas grand chose électoralement, ils laissent tranquillement l'extreme droite républicaine, le Front National, devenir la principale force d'opposition au Conseil régional. Le Front national peut s'emparer de la région Bretagne aux prochaines régionales et nos anti-fafs de services continueront à s'en prendre aux porteurs de kroaz-du lors de manifestations ! Pathétique non ?

A noter qu'une grande partie de l'extrême gauche bretonne n'était pas à Quimper ce 2 novembre 2013 pour la grande manifestation des Bonnets rouges qui attira la presse internationale y compris CNN, avec des reportages en Russie et jusqu'en Australie. Si certains y étaient venus dénoncer la collusion entre patrons bretons et travailleurs, les autres défilaient à Carhaix avec la CGT, Europe écologie-Les Verts, le Front de Gauche, le PC dans le cadre d'une contre manifestation appelée par les centrales syndicales parisiennes et dépourvue de toute revendication bretonne. Le NPA défila à Quimper en se bouchant le nez. Vous n'y pensez pas défiler avec des patrons ? Selon leurs propres mots ils étaient à Quimper «pour disputer le terrain à la droite et au Medef» (voir le site) . Certains étaient là, non pas pour récupérer une revendication (contre l'écotaxe) qu'ils n'avaient pas vu ou pas voulu voir venir, mais pour détruire en fait la seule fois qu'une revendication bretonne faisait l'unité car c'est en fait les raisons d'être de ces groupuscules : s'assurer que jamais au grand jamais la Bretagne ne présente un front commun qui pourrait faire aboutir des revendications bretonnes. La même tactique de division est utilisée contre la réunification de la Bretagne.

La violence comme argument politique n'aboutit à rien

Les Bretons connaissent Gaël Roblin, ce Breton de 44 ans élevé en région parisienne, car en tant qu'ancien membre de l'[[ARB]], cette pâle imitation du FLB des années 60, il avait écopé de trois ans de prison ferme pour «association de malfaiteurs à visée terroriste». Temps de prison, il faut le rappeler, qu'il avait déjà accompli, et même dépassé d'un an, en détention préventive. En revanche, lui et trois de ses compagnons avaient été acquittés pour des accusations plus graves, à savoir la «complicité» dans l'attentat du McDonald's de Quévert, qui avait provoqué la mort le 19 avril 2000 de la pauvre Laurence Turbec, l'une des employées du restaurant (voir le site) .

Dans tous les cas, la violence fait définitivement partie de ce Roblin des Bois. Plusieurs militants bretons ont été agressés physiquement par Gaël Roblin. Nous avons recueilli le témoignage de B.M qui a été violemment agressé par lui et un certain G. lors d'un fest-noz pour la réunification en 1997. Ils lui ont cassé le nez et l'ont roué de coups alors qu'il était au sol : «je me suis rendu au fest-noz et je suis tombé dans un guet-apens. Un gars a commencé par me cracher à la figure, puis Gaël Roblin, qui avait une forte haleine de Muscadet, et son copain, sont arrivés et m'ont balancé des coups de poing. Le nez en sang je suis tombé au sol et c'est alors qu'ils m'ont roué de coups de pieds au visage. J'ai dû me rendre aux urgences de l'hôpital de Nantes car j'avais le nez cassé. »

«Etudiant et militant à Dazont, je connaissais vaguement Gaël Roblin qui participait parfois en tant que membre d'Emgann à des réunions de Dazont, au cours desquelles il se montrait virulent et peu constructif. J'avais juste eu un désaccord avec lui sur la question des critères politiques demandés pour devenir membre de l'association dont il ne faisait d'ailleurs même pas partie ! Je n'ai pas porté plainte car il n'était pas question pour moi de passer par la justice française pour une affaire concernant des Bretons». Tout est dit sur les méthodes de ces extrémistes. Pour avoir une idée du langage ordurier et déshumanisant du personnage voici ce qu'il écrivait sur les réseaux sociaux le 12 octobre «Monsieur Argouarc'h il faut rentrer maintenant , prendre vos cachets et changez votre couche vous avez encore fait sous vous.». Pour les femmes ont dit un langage sexiste, pour les seniors ont dit quoi ?

Ce qui est dangereux avec les extrémistes n'est pas tant ce qu'ils ont à dire mais la façon dont ils le disent__Robert Kennedy

A quoi servent les épouvantails ?

Si Gaël Roblin n'existait pas, le ministère de l'Intérieur l'aurait inventé tant il est utile aux intérêts du pouvoir central jacobin. Quoi de mieux que de présenter le mouvement breton comme un ramassis d'extrémistes allant du raciste anti-sémite notoire Boris Le Lay au communiste-trotskyste Gaël Roblin ? En effet avec son étiquette assumée, à la fois de communiste (il a récemment déclaré clairement sur les réseaux sociaux être un communiste) et d'indépendantiste, Gaël Roblin est l'épouvantail parfait pour apeurer le Breton lambda, qui, les sondages le montrent, aimerait bien un vrai pouvoir régional, décentralisé et doté, un peu plus de langue bretonne, et la réunification de la Bretagne historique -- tout en gardant une économie libérale génératrice d'emplois, et préservant l'environnement, et ceci loin de toute aventure.

Les agents provocateurs sont les instruments de la stratégie, de tout temps, de tous les pouvoirs centraux contestés : diviser pour régner et déstabiliser un mouvement, voire détruire une image au demeurant sympathique. Roblin est un [[Boris Le Lay]] d'extrême gauche, du camp opposé donc. Il partage avec lui le même langage ordurier, la même intolérance et l'insulte à chaque ligne surtout quand à court d'arguments comme certains ont pu le constater sur les réseaux sociaux. Gaël Roblin et Boris Le Lay sont deux épouvantails qui s'en prennent, non pas aux jacobins qui nous briment et empêchent toute dévolution en France, mais aux militants et aux élus bretons avec qui ils ne sont pas d'accord, aux acteurs de la société civile et du monde associatif et même aux journalistes de la cause bretonne surtout quand ceux-ci font un peu avancer les choses.

La léthargie généralisée des vrais nationalistes

A ce sujet il faut dénoncer la complicité de l'UDB dans sa tolérance de ces agents, ou «idiots utiles» selon l'opinion du lecteur. Le but tactique, est de faire apparaître l'UDB comme un «parti modéré» en ayant quelque chose plus à gauche qu'eux, alors qu'ils sont tout autant anticapitalistes forcenés et tout autant sectaires vu le nombre inimaginable «d'exclusion du parti» qui ont eu lieu depuis sa fondation --un des membres fondateurs récemment décédé avait admis candidement être «stalinien»! La motion «L'UDB est un parti anti-capitaliste» a même été inscrite dans les statuts de ce parti lors de l'AG de Quimper en 2007. La tolérance de l'UDB envers cette frange communiste du mouvement breton en dit long sur la nature profonde du socle commun partagé, sur cette même vision archaïque et manichéenne du monde qui caractérise une partie du mouvement breton. C'est d'autant plus scabreux que cette même Union Démocratique Bretonne, dont le nom, oui vous avez bien lu, comporte le nom «union», a toujours refusé de faire «l'union», le front commun, avec la droite démocratique du mouvement. Autrement dit, on préfère les trotskystes (qui historiquement et idéologiquement n'ont jamais été démocrates) aux autres démocrates bretons de la droite centriste ou libérale. Les Bretons ne sont pas dupes et vont voir ailleurs ou ne votent plus.

Le sabotage de la manifestation pour la réunification

Pratiquement à lui tout seul, Gaël Roblin avec son ami Jonathan Guillaume ont réussi à faire capoter la manifestation annuelle pour la réunification en appelant dès le 8 août à une manifestation anti-capitaliste et anti-fasciste le même jour, à la même heure, et au même endroit, le 30 septembre à Nantes (voir le site)

Elle fut maintenue après l'annulation de celle de Bretagne Réunie (voir le site) La leur attira 200 personnes, celles de Bretagne réunie peuvent attirer jusqu'à 40 000 personnes.

En proférant des menaces sur les réseaux sociaux durant tout l'été, menaçant de tout casser si on les empêchait de manifester comme bon leur semblait sous des bannières autres que pour la réunification, ils ont forcé les organisateurs à suspendre le rassemblement de Nantes. L'association Bretagne Réunie ne pouvait pas faire autrement afin d'éviter un détournement des objectifs par la presse car la PQR, selon son habitude, aurait certainement occulté le sujet de la réunification pour ne titrer que sur les bagarres et affrontements éventuels, sans parler de la présence de casseurs qui se joignent à toutes les manifestations anti-capitalistes.

Attention, il ne s'agit pas là d'ignorer la présence d'agents provocateurs sous l'étiquette extrême droite comme ce fut le cas lors de la manifestation de 2016. Quoi de mieux que trois énergumènes faisant un salut nazi lors de la dispersion d'une manifestation et un journaliste qui se trouve là juste par hasard, pour discréditer un mouvement ? Si ce n'est pas le rôle de manifestants de faire la police, cela devrait être la responsabilité de l'association Bretagne-Réunie de se doter d'un service d'ordre conséquent.

Faire le ménage

Si la Bretagne veut avancer, il faudra que le mouvement soit unitaire, pacifiste et démocratique, à l'image des mouvements nationaux catalan, écossais et aujourd'hui corse. Il devra écarter vigoureusement tous les boulets, tous les saboteurs, les provocateurs, les casseurs de distributeurs de billets et de vitrines qui surgissent de nulle part lors de manifestations à Rennes ou à Nantes et écarter tous ceux qui voient des fascistes partout. Il nous faut être intolérant avec les intolérants et les extrémistes car n'il y a que comme cela que nous ferons l'unité et il n'y a que comme cela que nous pourrons avancer.

Pour finir, si je reçois des menaces physiques pour avoir écrit cet article je vous en ferai part sur ABP.

Modifié le 24/11/17 à 21:42

Corrigé le 22/04/18 à 16:00


Vos commentaires :
Jacques
Samedi 23 novembre 2024
Philippe est en colère, c'est le moins qu'on puisse dire...
Très bel article, enfin du courage au sein du mouvement breton.

Je dirai que la responsabilité va bien au delà.
L'UDB est en effet un parti d’extrême gauche car anticapitaliste et surtout totalement réfractaire à toutes opinions différentes au nom de principes antifascistes ou maintenant antiracistes qui ne correspondent en rien à la réalité sociale...

Alors on invente des ennemis, on agite la menace d'accusation de fascisme vers les centristes et on provoque l’extrême droite en espérant une réaction.

Christian Guyonvac'h l'a clairement dit, pas d'union avec les autres partis bretons... Une démarche totalement inverse à tous ce que l'on rencontre en Europe...
Un principe qui a choqué son ami nationaliste Corse... Un jusqu'à boutisme au point où il est utile de se demander quel est le but réel recherché...

Philippe l'a bien expliqué, Breizhistance faisait office d'extrémiste et l'UDB de parti modéré, mais modéré à quel titre... tant ils sont très éloignés des partis de centre gauche européen... au point même de considérer la sociale-démocratie comme à combattre...

Breizhistance et UDB navigent sur le même terrain : l’extrême gauche.

A cela, il y avait ces militants qui n'étant pas aussi extrémistes que leur parti y restaient par romantisme... l'UDB a déjà plus de 60 ans, et de nombreuses célébrités ont fait un passage...

Troadec est également coupable, n'a t-il pas hésité à s'allier avec l'UDB...
Le Parti Breton également a cédé à la mode depuis sa création en rêvant le succès au-travers d'une alliance hypothétique avec l'UDB...
Les militants bretons qui prônent ici et là et encore et toujours l'union avec un tel parti font également office d'idiots utiles...

Et tout cela pour quel résultat???
Il n'existe aucun parti sociale-démocrate (centre gauche de type européen, style SNP) en Bretagne
Il n'existe aucun parti libéral ou conservateur (centre droit de type européen, style PDeCAT) en Bretagne (le PB ayant la trouille à s'affirmer sur ce terrain).

Donc, en Bretagne il n'existe aucun parti politique sur un segment représentant environ 70% de l'électorat...
Et après cela, on s'étonne que rien ne bouge en Bretagne...???

7 partis politiques (partis et micro partis) et pratiquement aucun ne répond aux besoins des citoyens...


François
Samedi 23 novembre 2024
Merci pour votre article courageux.
Merci aussi à Jacques pour son commentaire. Je comprends qu'il faudrait fédérer autrement que via un système de parti politique? La genèse du dernier grand mouvement mobilisateur en est peut-être l'illustration?
On voit, nous avons un problème de communication, de visibilité surtout, de lecture par le plus grand nombre de nos revendications régionales.
Or il faut être visible pour générer de la solidarité on l'a vu.
Bravo et merci encore pour votre article.

Paul Chérel
Samedi 23 novembre 2024
Bravo pour cet article bien documenté, courageux, voire téméraire. Bravo aussi à Jacques et François pour leurs commentaires. Le vrai probléme du (on devrait dire des) mouvements bretons, c'est qu'ils raisonnent et agissent comme des petits mouvements français. On est de gauche, de droite, anti-ceci, anti-cela mais ont est surtout incapable de dessiner aux Bretons une vraie Bretagne moderne, convaincante, prospère sur base de reconquête des valeurs perdues tant spirituelles qu'économiques. Le PB d'aujourdui (Parti Breton et non le journal Peuple Breton)n'a rien à voir avec l'esprit de ses deux frères fondateurs. Quant à l'UDB elle en est restée à Marcel Cachin. Aujourd'hui, les Bretons (le bon Breton de base) sont littéralement abrutis par des positions prises par des mouvements bretons contre l'aéroport, contre l'extraction de sable coquillier, contre la mise (remise) en valeur de leur sous-sol riche en métaux et terres rares, etc. alors que le principal souci devrait être un juste retour à la Bretagne des profits et avancées techniques développés par ces entreprises (re)novatrices à travers une assemblée, telle le CR ou autre, mordante et exigeante à l'égard du colonisateur. Les Bretons sont des mous et ils élisent par conséquent des mous. Paul Chérel

Yann Fraslin
Samedi 23 novembre 2024
Bravo pour cet article lucide. Je trouve également les commentaires de François pertinents.
Philippe, si tu es inquiété par ces mouvances qu'on peut finalement qualifier d'anti-bretonnes, oui signale le nous.
D'autres de mes connaissances ont fait l'objet de pressions et menaces de la part de ces extrémistes qui desservent notre cause. Ne nous laissons pas impressionner car plus ils menacent moins ils sont crédibles et surtout plus nous serons nombreux pour leur résister (ils ne pourront pas «péter la gueule» à tout le monde) et aussi faire entendre notre voix.

Daniel Houguet
Samedi 23 novembre 2024
Je suis le premier à regretter que la manifestation unitaire du 30 septembre n'ait pas eu lieu. Les extrêmes ont réussi à la saboter en y voulant introduire leurs propres mots d'ordre pour récupérer la manif à leur profits. L'extrême-gauche et l'extrême- droite risquaient de s'affronter, faisant d'une manifestation au départ pacifique une manifestation dégénérant dans la violence. Dans ces conditions, Bretagne Réunie ne pouvait pas faire autre chose que de l'annuler.

Lucie
Samedi 23 novembre 2024
Excellent article. Une photo récente sur le Ouest France (Guingamp) montrait une filiation politique «naturelle» au Centre culturel breton de Guingamp avec G. Roblin.
Ils font cependant partie d'une minorité qui fait beaucoup parler d'eux... un peu trop peut-être. Tout comme l'extrême-droite Breizh info, «sous marin» du F.N.

Mikael
Samedi 23 novembre 2024
Ce type est un débile... Un jour je reçoit des insultes par message prive sur Facebook parce que je commente favorablement un post du Parti Breton. lol j'ai fait un signalement bien sur .-

Mikaelkel
Samedi 23 novembre 2024
S'agissant de Boris Le Lay, on peut se demander s'il existe vraiment en tant que personne physique. On en parle, on le condamne, mais il semble insaisissable. J'ai vu qu'à l'époque des Bonnets rouges il passait surtout son temps à casser les militants bretons de tous poils, au lieu de se montrer «indépendantiste» (puisque telle est la carte de visite qu'on lui donne)
Plus récemment, sur Tweeter, je suis tombé accidentellement sur une ses publications qui partageait un tweet de Gilles Pennelle, responsable FN régional !
Alors, effectivement, on peut se demander si Le Lay n'est pas un troll du ministère de l'intérieur français. Une sorte d'épouvantail.

Tangi Manac'h
Samedi 23 novembre 2024
Réponse à « Gaël le Rouge, le boulet du mouvement breton »

La justice française ayant eu la délicatesse d’autoriser des avocats à défendre la cause de Gael Roblin en d’autres temps, je propose d’apporter une autre vision de son action aux lecteurs de l’APB. Je le fais par amitié, sans partager toutes ses convictions – et il le sait – tant l’attaque me parait relever de la vengeance personnelle et non du droit à l’information.
L’extrême-gauche existe en effet en Bretagne. Il existe en 2017 des ouvriers qui après 20 ans de carrière gagnent 1400 euro par mois et trouvent cela « un peu juste ». Des caissières à qui ont imposent des horaires fragmentés, des petits-chefs sourcilleux à qui elles doivent demander l’autorisation de faire pipi. Des jeunes diplômés, trop chers, trop diplômés, sans assez d’expérience... bref sans espoir de faire le métier auquel ils aspirent. Des chômeurs (des commerçants aussi) qui se voient ponctionner 50 euro pour un chèque sans provision de 20 euro. Bref des gens simples qui trouvent la société bien injuste à leur égard. Mais qui entendent comme nous tous qu’un PDG gagne 100 000 euro par mois, que c’est normal, car aux Etats-Unis il gagnerait plus. Ces gens-là ne se reconnaissent pas dans les partis « modérés », qui nous expliquent que la solution c’est la baisse des impôts ou le partage des richesses, par étapes. L’extrême-gauche propose un discours simple qui répond à leur rage contre les puissants, les banques, ceux qui manient le discours. Qu’avez-vous à leur proposez ? « Travaillez et vous réussirez ! », « C’est votre faute, il fallait travailler à l’école ! », « La Bretagne a tout à gagner de l’indépendance dans l’Europe ! » Des mots, des slogans qui ne valent pas plus que les slogans extrêmes.
A travers ce texte contre Gael Roblin, ce sont les gens qui souffrent des injustices de la société que vous méprisez, caricaturez, et finalement ignorez. C’est une des raisons de son engagement.
L’extrême-gauche, c’est donc parfois violent, désordonné, stérile. Les citoyens qu’ils séduisent se fichent pas mal de Pol Pot ou de Staline, épouvantails d’un autre temps. Ils se fichent aussi, comme bon nombre de Bretons, du ressenti de l’Américain moyen qui considère Mac Donald comme un service public. Notre tradition culinaire de ce côté de l’Atlantique doit-elle être bradée pour permettre aux plus pauvres de se nourrir à bas prix ? Est-ce un projet de société pour la Bretagne ?
Passons sur le comportement supposé violent de Gael Roblin à la lumière de témoignages qui auraient mérités d’être contextualisés. Si c’est exact, je ne peux le cautionner. Je remarque cependant que dans le même article on cite (en exemple) les méthodes « radicales » des indépendantistes corses. Doit-on préciser que l’ile a été le théâtre de règlements de comptes sanglants ? Est-il intéressant de s’en inspirer ? Je ne souhaite pas que la violence soit le moteur d’un mouvement d’émancipation : la petite Bretagne n’a aucune chance face à un Etat français puissant. Mais je ne suis pas naïf : les indépendantistes de salon qui imaginent une victoire « à l’écossaise » doivent s’attendre à une violence plus terrible de la part du pouvoir que les coups de matraque de la Garde Civile espagnole en Catalogne. On n’en est pas là.
A ma connaissance, Gael Roblin n’a pas revendiqué son appartenance à l’ARB mais une « proximité » en tant que responsable d’Emgann. Lui coller la responsabilité de l’attentat de Pornic, voire la mort de Laurence Turbec a Quévert, relève de l’amalgame honteux. Comme la diatribe contre l’UDB, qui témoigne d’une détestation de tout ce qui se revendique de la Gauche, mais ne fait absolument pas avancer le débat, ni l’union que certains appellent de leurs vœux.
AU passage, on peut lui reprocher un score insignifiant aux élections à Rennes, mais rappelons que tous les partis bretons ont essuyé des résultats faibles dans cette ville depuis 30 ans. Y compris les candidats du Parti Breton, sur un programme libéral. L’ABP n’a pas parlé alors d’électeurs « vomissant ». Elle ne cite pas les scores plus honorables des candidats de la même mouvance dans le Trégor.
Car le problème est là : si un parti breton atteignait 5 % des voix dans toute la Bretagne, les critiques se calmeraient. Les mouvements bretons stagnent, des personnalités cherchent à rallier les suffrages sur leur nom. Cela ne fait pas un grand mouvement national, populaire en faveur de l’émancipation du Peuple Breton. Et l’élimination du « boulet rouge » Roblin ne ferait pas basculer les électeurs dans les bras du Mouvement breton.
Alors on cite les Corses, les Catalans… Rappelons que l’échiquier politique catalan était divisé en Conservateurs, Républicains de gauche (ERC), extrême-gauche et que des décisions de Madrid à l’encontre du statut de la Catalogne ont soudé ces mouvements contre les « Constitutionnalistes ». C’est provisoire, sans doute fragile, assurément tactique. Si demain la Catalogne devient une République souveraine, les partis retrouveront leur légitimité de proposer des programmes différents. Je ne reviendrai pas sur l’unité du mouvement corse, je demande à être convaincu. Quant à l’Ecosse, l’existence d’un parti indépendantiste unique (le SNP) relève plus du mode de scrutin local et du bipartisme traditionnel des Etats anglo-saxons. Je ne vois donc pas d’exemples miraculeux à suivre. Un fait relie ces trois peuples : ils ont perdu leurs institutions et leur souveraineté au XVIIIème siècle (1714 en Catalogne, 1707 en Ecosse, 1768 en Corse). La Bretagne depuis le début du XVIème siècle. Peut-être est-ce une des raisons de nos parcours différents ?
En attaquant Gael Roblin, vous attaquez un militant breton sincère, qui a payé de son engagement. On peut critiquer ses idées, ses choix idéologiques. Vous vous faites plaisir, vous libérez la parole de ceux qui – de plus en plus nombreux – se revendiquent modérés mais affichent des opinions de droite décomplexée. C’est votre choix, en tant que responsable d’une Agence de Presse qui pourtant attend le soutien financier des militants bretons de tout bord. D’autres personnalités ont eu plus d’ouverture d’esprit et ont accepté la diversité brouillonne de l’Emsav.

Tangi Manac’h


P. Argouarch
Samedi 23 novembre 2024
@Tangi Manach : Vous écrivez «Lui coller la responsabilité de l’attentat de Pornic, voire la mort de Laurence Turbec a Quévert, relève de l’amalgame honteux. » Ah bon ? j'ai écrit ça où ?
J'ai même écrit le contraire et deux fois pour être sûr : «Si l'ARB a toujours nié avoir fait l'attentat du McDo de Quévert,» et plus loin «Si on ne sait pas qui a commis l'attentat de Quévert, on sait très bien quelles en furent les conséquences»... Vous voulez que je l'écrive trois fois ? et oui l'ARB a revendiqué l'attentat de Pornic dans un communiqué fourni à la presse par Gael Roblin lui-même.


Glenn Chapiro
Samedi 23 novembre 2024
Bravo pour cet article ! Quel militant breton n'a pas déjà été insulté, pris à partie, diffamé voire tabassé par cette curieuse mouvance ? Milice antifa ripolinée gwenn-ha-du, franco-trostkystes mi-indics mi-punks à chien, à l'agit-prop stérile, résolument tournée vers le XIXe siècle et dont l'impunité judiciaire devrait faire réfléchir les plus naïfs.

Cette mouvance fait le travail que le pouvoir français ne peut faire au grand jour. La prétendue extrême-gauche bretonne est une des forces de l'ordre français en Bretagne et, comme certaines bandes violentes de banlieue, fait partie des vecteurs de répression, y compris physique, mobilisable par le pouvoir central.

@Tangi Manac'h : pour vous, tabasser des militants bretons ouvre des perspectives d'émancipation sociale aux Bretons dans la difficulté ? Torpiller des initiatives bretonnes collectives au nom d'une idéologie aux louches origines et totalement en décalage avec les préoccupations des Bretons que vous évoquez vous semble une stratégie gagnante ? Un bistrotier sectaire, bas du front et ex-taulard réussira selon vous à recueillir l'approbation des classes populaires bretonnes en vue d'un projet national au service de l'intérêt social ?


Reun Allain
Samedi 23 novembre 2024
@ Tangi Manac’h. Je vous cite “A travers ce texte contre Gael Roblin, ce sont les gens qui souffrent des injustices de la société que vous méprisez, caricaturez, et finalement ignorez. C’est une des raisons de son engagement” . Vous pensez sincèrement que des salariés en détresse victimes des injustices consécutives à des licenciements dits économiques puissent se sentir méprisés par cette remise à l’heure des pendules ? Est-ce respecter celui qui n’a que la force de son travail précaire que de lui proposer comme salutaire les remèdes d’un gourou du genre de Gael Roblin. A persévérer dans ces fausses routes d’un romantisme dépassé, les Bretons seraient en train de montrer la cause de leurs échecs politiques.

S’il est vrai que les Bretons ont en moyenne relativement un bon niveau d’éducation, l’Emsav politique fait figure de nain comparé à l’Ecosse et à la Catalogne et leur combat n’est pas gagné, ceci pour montrer l’immensité du “gap” qu’il nous reste à franchir pour être souverains en liberté de pensée comme en actes concrets. Je préfère ce terme à “indépendants” car personne ne l’est réellement mais être souverain c’est avoir une marge de liberté suffisante pour gérer nous-mêmes nos propres dépendances. Pour se placer dans une métaphore physique on peut se poser la question si notre impuissance politique est du déphasage arrière ou de l’hystérésis. C’est un sujet à développer ultérieurement !


Léon-Paul Creton
Samedi 23 novembre 2024
Hervé latimier, lorsque vous écrivez dans la langue bretonne : « Cet article-là est un dégoût et une honte pour ABP ! (Ar pennad-mañ zo ur rukun hag ur vezh evit ABP !)», ce qui automatiquement doit toucher Philippe Argouarc’h, ce qui me révulse encore davantage, ce faisant vous n’êtes que dans la triste tradition de mépris l’ udb envers, tout ceux, «qu’ILS jugent» non conformes « à La Pensée », et/ou incapables d’en percevoir ce qu’elle pourrait avoir de sublimement libérateur pour les peuples. On a vu ! Vous non ? Votre dégoût et votre honte sont plutôt mal placés ! Du vent !

Dans ce groupuscule des Maîtres des Certitudes incarnés qu’est ou a été l’udb à l’anathème facile et sans appel, dont pour lequel sauf erreur de personne de ma part, vous avez longtemps « œuvré » et êtes encore peut-être membre. Et cela même de « mon temps » déjà…

Lorsque dans l’intention de réactualiser mes connaissances du breton j’ai contacté Skol Ober, voilà trois ou quatre ans peut-être (?), j’ai été un peu surpris de vous y retrouver vous et votre fille comme correcteurs/professeurs…

Se poser une question, quelle qu’elle soit, et dont on ne connaît pas la réponse précise et exacte amène tout humain à échafauder une ou plusieurs hypothèses les unes plus plausibles ou fantasques, que les autres. Alors je me suis poser celle de savoir comment un udébiste , et pourquoi se trouvait-il dans une école de breton par correspondance fondée à Douarnenez en 1932/33 par Marc’harid Gourlaouenn ma voisine de rue à Douarnenez, et Kenan Kongar ( Marie-François Kervella ou Frañsez Kervella) personnes considérées par la Vox Populi un peu aidée, comme des Breiz Atao avec les jugements sommaires et conséquences auxquels ces âmes pures de « la Libération » les ont soumis ?

N B : Bien entendu j’y associe Milena Krebs « hag a zo a-du diganoc’h !», parce qu’elle le mérite bien ! Scout toujours prêt !!!


Edouard Poher
Samedi 23 novembre 2024
Gaël Roblin a vécu son temps de prison. Contrairement à Boris Le Lay. De plus, il a bien appris le breton, contrairement à l'autre. Il est donc plus crédible et plus légitime que l'autre. Il est vrai que l'on pourrait voir un point commun entre les deux sur la façon agressive de communiquer ou le rejet d'Israël (pour des raisons différentes), mais aller plus loin relève de l'amalgame.

Après, n'étant pas du tout du bord de Gaël Roblin, je n'apprécie pas son fond de commerce et je m'interroge sur le fait qu'il soit toujours le bienvenu pour animer des émissions de radio, des stages de langue bretonne ou donner son avis sur tout et n'importe quoi. De toute évidence, il bénéficie d'une image positive auprès de nombreux acteurs culturels et politiques du mouvement breton. Mais tout ceci reste anecdotique, au regard de l'ensemble des Bretons et de la Bretagne entière.

On peut très bien créer dans l'emsav sans devoir passer par cette nébuleuse très marquée à gauche. Même si cette dernière cherche à mettre des bâtons dans les roues des gens qui ne partagent pas ses idées, rien n'empêche de se lancer. Pas besoin de l'aval de ces commissaires politiques restés bloqués au XXème siècle pour progresser. Les ignorer royalement suffit à ne pas être embêter par ces fâcheux.


Jacques
Samedi 23 novembre 2024
Je réagis à quelques retours.

Je n'ai jamais dis que je m'opposais aux partis politiques, au contraire les partis politiques sont les outils par lesquels les citoyens débattent et mettent en forme leurs idées.

Sauf qu'en Bretagne, les partis politiques se voient comme des éléments «d'éducation des citoyens» faisant la promotion d'un message : Si vous n'êtes pas d’extrême gauche, vous êtes déviant...

Cette situation est tolérée, voir acceptée par l'ensemble du mouvement breton depuis des années... donnant du mouvement breton une image désastreuse auprès des citoyens.

Le résultat est un vote breton entre 3 et 6%, pour un potentiel immédiat de 20%.
Même la majorité des personnes impliquées dans le mouvement breton n'arrivent pas à voter pour les partis politiques bretons (c'est dire si c'est grave...)

L'union tant évoqué est impossible, sauf à se calquer officiellement sur le modèle anti-capitaliste... c'est à dire sur la vision unilatérale de l'UDB.

Si l'UDB était sincère sur le plan démocratique, depuis des années elle aurait conclue à l'impasse... tant le mouvement politique breton ne se développe pas...
Si l'UDB était sincère elle aurait adopté la même démarche que partout en Europe, celle de pousser hors de Bretagne le Parti Socialiste français...
Sauf que si aujourd'hui le Parti Socialiste français quitte la Bretagne, c'est parce que oligarchique il s'est suicidé de lui-même...

Or l'UDB reste aussi immuable que la République...
Où est la volonté de permettre aux citoyens bretons de s'exprimer???
C'est quand même beaucoup pour imaginer que cette situation antidémocratique n'est pas voulue...!

D'ailleurs, toute tentative de débat ou de participation de ses membres à des associations/organisations de dialogue inter-partis-breton se conclue généralement par une exclusion des membres ayant fait le pas.

En Catalogne, les partis politiques existent, les organisations de dialogues entre les partis existent (comme par exemple l'association des maires indépendantistes).
En Catalogne que l'on vote social ou libéral, on sait qu'il existe une base commune sur la question de la démocratie catalane...

Tant que les Bretons resteront immatures sur le plan de la Démocratie, rien n'avancera...
Et il n'est pas difficile de démontrer que le mouvement breton est immature sur la question de la Démocratie (même les Corses sont choqués par l'attitude antidémocratique des Bretons)

Une des solutions à mon sens passe par :
La création d'un parti Social-Démocrate (comme le SNP)
La création d'un parti Libéral (comme le PDeCAT)

C'est à dire, la création de partis politiques démocrates capables de dialoguer entre eux et avec 60 à 70% des Bretons.

Et tourner enfin la page du couple UDB-Breizhistance.
Et si le Parti Breton est trop bloqué intellectuellement pour s'affirmer, se passer également de lui...
Idem pour Troadec... l'homme providentiel, cela n'existe que dans les contes de fée... pas dans une démocratie moderne..!

Pour qu'enfin nos partis politiques de Bretagne soient des vecteurs de l'expression du peuple!


Lucien Le Mahre
Samedi 23 novembre 2024
Intervenant un peu tard dans le débat, je tire deux observations de l'article et de tous ses commentaires :

- d'abord les problèmes commencent à être mis à plat et les choses à être dites, la langue de bois est en recul et les réalités apparaissent, ce qui est le fondement de toute action ultérieure réfléchie et viable.
- ensuite - même vifs, ce qui est loin d'être un défaut, les échanges se font et ce, dans un esprit plutôt constructif ce qui est toujours souhaitable. Devant la stagnation de nos tentatives politiques, il faut bien admettre que nul ne détient LA vérité révélée et en venir un jour à l'écoute de l'autre.

Pour certains explicitement nommés, le moment est déjà passé : ils ont raté le coche. Ils ne veulent entendre que leur vérité sectaire et se replier sur elle, semblables aux soldats japonais oubliés qui croyaient encore se battre pour un empire vaincu depuis des années. La progression devra donc se faire sans eux, puisque, un peu comme les Britanniques lors du Brexit, ils s'excluent d'eux-même de l'oeuvre commune.

Pour le reste, je rejoins particulièrement @Jacques dans son analyse équilibrée et sa proposition réaliste de proposer aux Bretons l'offre politique adaptée à leurs aspirations concrètes et non à celles disons plus théologiques des militants.

Une amie me disait il y a quelques années devant les dangers de faillite d'une marque automobile connue : les Français achèteront des voitures françaises quand les constructeurs français leur présenteront les voitures qu'ils attendent. Depuis, les voitures souhaitées par leur public potentiel sont sorties et la marque est largement sortie de l'ornière ...

Enfin, on a beaucoup parlé d'Indépendance à propos de cette Catalogne dont j'aime de longue date le caractère industrieux et l'esprit ouvert et démocratique, mais dans le cas breton, au point peu flatteur où nous en sommes, il ne serait pas superflu d'aller voir d'un peu plus près comment nos voisins d'Italie du Nord réussissent, eux, bien que plus modestement, à progresser vers une autonomie accrue.

Et qu'on ne vienne pas une fois de plus, comme dans tous nos médias, trouver comme seul argument à leur volonté de responsabilisation, et d'émancipation qu'il s'agit de Régions riches et peu partageuses, car sinon, préparons-nous déjà à l'autonomie sinon l'indépendance de de l'Ile-de-France dont le PIB par habitant était de 53 617 € en 2013, (wikipedia) alors que la deuxième techno-Région française (Auvergne Rhône Alpes) n'atteignait que 30 979 €, la Région B4 culminant à 26 600 € , moins que les PdL boostés par notre Loire Atlantique.


P. Argouarch
Samedi 23 novembre 2024
je ne passe pas tous les commentaires. ABP est un peu comme un talk show. Essayez RMC le matin, ils choisissent la pertinence et l'originalité. Ils font une selection et même coupe ou prétendent vous avoir perdu si ils en ont marre de vous entendre et oui ils ont des listes noires. Essayez de passer un commentaire sur la réunification dans la PQR et vous verrez que ABP est bien plus ouverte. De plus il est important de garder un certain niveau rédactionnel , il en va du sérieux de notre webmedia, et surtout une certaine cordialité. Il n'est pas question de tout passer. Il n'en a jamais été question sur ABP. ABP n'a jamais été créée pour donner la parole à tous tout simplement parce la liberté d'expression existe bel et bien en France depuis l'invention par le «grand satan américian» de l'internet. Vous pouvez créer un blog en 10 minutes si vous avez des choses à dire qui ne passeraient pas sur ABP. Tout le monde peut le faire.

Pour mes articles, je passe des points de vues contradictoires si ils restent cordiaux, ou complémentaires si vérifiés et précis @spered dieub ; je parle de la manif de Quimper et vous nous parlez de la manif de Carhaix où tous les partis sont venus pour tenter de récupérer les Bonnets rouges ou pour empêcher les autres de récupérer , écoutez justement l'itw de GR et quelles motivations il donne à sa présence à Carhaix. L'avez vous écouté au moins ? et puis j'en ai mare de vos communications par commentaires. Si vous avez une question, envoyez moi un email pas un commentaire. Merci. Et puis si vous avez même pas le courage de dire qui vous êtes, pensez vous que je devrais même vous répondre ? @yann menez are: vous nous parlez d'un parti dans les 5 départements sans nous citer le quel et oui l'UDB a fait aussi des choses positives. @Luigi Barsagli : Vous vous plaignez qu'on ne parle pas assez de la Catalogne ? et bien écrivez nous un article sur l'Europe et la Catalogne, on le passera. Contrairement a ce que vous pensez j'ai écrit plusieurs textes sur le sujet dont le dernier sur les constitutions. On est tous des bénévoles, on peut pas être au four et au moulin d'autant plus qu'on a personne sur place. Pratiquement on est que deux à alimenter ABP avec autre chose que l'agenda ou des communiqués. Vous trouvez ça normal ? Tout ce que j'ai lu de vous à toujours été négatif et je vous ai déjà prévenu sur le trolling. @Laëtitia Fitamant . Vous êtes d'une naiveté ! vous ne pensez quand même pas qu'il existe une presse qui ne soit pas d'opinion ? tous les médias sont des médias d'opinion y compris Le Monde et même l'AFP et bien sûr la PQR Tout d'abord dans la sélection des actualités et ensuite dans leur interprétation et le choix des interviewvés pour AFP par exemple. Toute communication humaine est subjective sauf les papiers scientifiques. Oui ABP est un média d'opinion, on a nullement la fausse prétention d'être généraliste.



Yves Koziel
Samedi 23 novembre 2024
Breizh Europa et le Parti Breton sont des partis modérés, unitairtes et démocratiques. Le premier est autonomiste, le second plus indépendantiste.

Jacques
Samedi 23 novembre 2024
@ Yves Koziel,

Concrètement, je n'ai pas compris votre message mais je pense que ce n'est pas sans raison.

«Modérés, unitaires et démocratiques»... personne n'a jamais dit le contraire.
«Le premier est autonomiste, le second plus indépendantiste»... Vous avez du mal à trouver des descriptifs et c'est bien là le problème.

Le Parti Breton a toujours souhaité un dialogue avec la gauche bretonne.... à cela rien à dire...
Mais il s'est obligé à considérer l'UDB comme un parti de gauche modéré faisant abstraction de la réalité...

Après de nombreux refus de dialogue de la part de l'UDB allant jusqu'à des mains non serrées (signe d'un irrespect assumé), le Parti Breton se retrouve le bec dans l'eau pour avoir imaginé un adversaire politique partenaire de la démocratie bretonne là ou il y avait rien d'autre qu'un parti extrémiste et antidémocratique...

Or comme déjà évoqué, le Parti Breton a théorisé son développement sur le dialogue (un dialogue dont l'autre parti n'a jamais voulue..)

Aujourd'hui, il ne lui reste que le discours «ni, ni» ou «rassembleur» (si vous voulez) en prétendant rassembler le centre (de la sociale démocratie aux conservateurs en passant par les libéraux)... Or, un Social-démocrate n'est ni un libéral ni un conservateur (et réciproquement) même si ces 3 savent dialoguer ensemble.

Un tel positionnement ne peut se faire que par le principe du «plus petit commun dénominateur»...
Ce qui revient à ne savoir rien dire à personne... ni aux agriculteurs, ni aux chef d'entreprise, ni aux fonctionnaire, aux ni start-up...
Le ni-ni (ni gauche ni droite) devient le ni-ni (n'ai rien à dire...)
N'avoir rien à dire ne fait pas de vous un extrémiste, juste un handicapé de la communication...

Breizh Europa est une émanation du PB créée par une équipe qui lui reprochait son immobilisme...
Dans les faits, Breizh Europa est un mini PB, sa seule différenciation étant d'être un parti plus urbain.

Concrètement :
Quand on vous dit «SNP» : Tout le monde comprend avoir à faire avec un parti NATIONALISTE et SOCIAL-DEMOCRATE... Tout de suite on imagine le positionnement et les idées...

Quand on vous dit «PDeCAT» : Tout le monde comprend avoir à faire à un parti CATALAN et LIBERAL.... Là aussi on imagine le positionnement et les idées...

Quand on vous dit «Parti Breton» ou «Breizh Europa» : Franchement, on pense à quoi???
Social-Démocrate? Libéral? Conservateur?....
Savent-ils dialoguer avec les acteurs sociaux? Savent-il dialoguer avec les acteurs économiques?
Ok, ils aiment la Bretagne mais est-ce suffisant pour donner confiance aux citoyens? (c'est quand même la condition première...)

Si un citoyen breton veut voter autre chose que Jacobin, quel est son choix ? :

«Extrème gauche» (-10% de l'électorat) : Breizhistance, UDB,
«Sociale-démocratie» (~40% de l'électorat) : Aucune offre...
«Social Libéralisme» (~20% de l'électorat) : Aucune offre...
«Conservateur/chrétienne démocratie» (~20% de l'électorat) : Aucune offre...
«Extrème droite» (-10% de l'électorat) : ADSAV
«Ni-ni» (positionnement indéterminé : -10% de l'électorat) : Parti Breton, Breizh-Europa, Alliance fédérative, SDB...

Donc, l'offre Bretonne s'étend" sur à peine plus de 20% de l'électorat....
La majorité de cette offre (4 partis) se situant sur un positionnement indéterminé (sans électeurs véritables...)...

On dit que les Bretons sont démocrates, j'en doute... sinon, l'incohérence de l'offre politique bretonne serait comprise depuis longtemps...

Alors, on veut quoi en Bretagne...???


P. Argouarch
Samedi 23 novembre 2024
@luigi Barzagli : Voir le site

Brocélbreizh
Samedi 23 novembre 2024
Le libéral au sens classique du terme est celui qui s'oppose au conservateur et la social-démocratie a démontré ses limites: Le «progressiste» s'est révélé finalement n’être qu'un conservateur parmi d'autres, Mr Valls l'a parfaitement démontré. De Mélenchon à Lepen en passant par Valls ou Fillon, ils sont tous conservateurs.
Le libéral est rare dans l'échiquier politique français, il est donc précieux! L'axe gauche-droite n'est pas assez pertinent pour penser la politique autrement car ce dernier se retrouve à la fois chez les réformateurs et les conservateurs (de droite comme de gauche).
Si l'UMP est une émanation du RPR, Breizh Europa n'est pas une émanation du Parti Breton, il s'agit d'une scission. Il est bien dommage pour les citoyens Bretons que ,l'UDB,BE,PB et Mr Troadec ne soient pas unis lors des échéances électorales puisque les partis traditionnels sont affaiblis et que les militants Bretons modérés partagent des valeurs communes. Ensemble, nous sommes plus fort contre le jacobinisme et plus efficaces contre les extrémismes en BZH.
A moins d'attendre l'effondrement complet du centralisme d'état, il me parait illusoire d'obtenir l'indépendance de la Bretagne autrement que par un vote démocratique et ,au préalable, la mise en place d'une autonomie politique concrète incluant bien sur la gestion de nos recettes fiscales.
Le Breton, Le Corse, Le Catalan sont des citoyens Européens qui doivent être considérés comme les autres...A ce titre, il me semblerait étonnant qu'une Catalogne libre et indépendante soit exclue de l'Europe. Il s'agirait alors d'une attitude chronophage car il faudrait tôt ou tard la réintégrer.
L'Europe n'a même pas d'état pour diriger sa monnaie, elle ne peut se permettre d'avoir des petits trous de gruyère Suisse ici ou là...

Jacques
Samedi 23 novembre 2024
@ Brocélbreizh

«De Mélenchon à Lepen en passant par Valls ou Fillon, ils sont tous conservateurs.»
Je dirai plutôt que ce sont des jacobins, chacun avec son rôle...

Vous oubliez Macron... Un oubli?

Pour moi, Macron est un jacobin mandaté par la ploutocratie qui s'est rendu compte que l'équipe traditionnelle était dans une impasse et qu'il fallait relancer l'économie pour éviter une réaction du peuple. Nous avançons vers une forme de libéralisation de l'économie (pour la faire respirer) mais à coup de directives (procédé ô combien totalitaire et ô combien contraire au libéralisme)... Avez-vous noté le silence des syndicats??? étonnant comme personne n'en parle...

«Breizh Europa n'est pas une émanation du Parti Breton, il s'agit d'une scission.»
Vous jouer avec les mots pour dire la même chose... Je l'ai dis, certaines personnes s'opposant à l'immobilisme du Parti Breton sont partis pour faire mieux...
Mais vu des citoyens qui votent, comment perçoivent-ils la différence entre Parti Breton et Breizh Europa...?
Faut vraiment être performant pour y voir une différence, mis à part la taille...

«une Catalogne libre et indépendante soit exclue de l'Europe. Il s'agirait alors d'une attitude chronophage car il faudrait tôt ou tard la réintégrer.»
Ben oui, c'est à mon sens la carte courageuse que vont jouer les Catalans...
Même si on ne peut pas juger du résultat final, il convient de mesurer l'écart qui existe entre la force de conviction des Catalans et celle des Bretons.... (les uns font, les autres rêves...)

«Il est bien dommage pour les citoyens Bretons que l'UDB,BE,PB et Mr Troadec ne soient pas unis lors des échéances électorales puisque les partis traditionnels sont affaiblis et que les militants Bretons modérés partagent des valeurs communes.»

L'UDB par la voie de C.Guyonvarc'h vient de le dire qu'il n'y aura JAMAIS d'union... c'est incroyable cette capacité que nous les Bretons avons à rêver le monde comme si... et non à écouter les gens...!

Et l'union avec un parti anti-capitaliste, désolé j'ai aucune envie de me retrouver en réunion avec des gens qui me donneront le choix entre leurs idées et me faire traiter de fasciste ou de raciste....

Si à l'UDB il y a des militants «modérés» (je pense qu'ils y en a), qu'attendent-ils pour créer un parti Social-Démocrate Breton? (Ils ont l'exemple du SNP...)
Tant qu'il n'y aura pas de parti Social-Démocrate Breton, utiliser le mot «modéré» pour évoquer la gauche bretonne c'est simplement travestir la réalité...

Sachant que la majorité de la gauche du Mouvement Breton votait Socialiste Français...


Na ruz na gwenn
Samedi 23 novembre 2024
Très bon article sur Rael Goblin et ses manières de considérer tout ce qui n'est pas rouge en Bretagne ! Beaucoup d'anecdotes peu glorieuses à son sujet pourraient être écrites...

Mikael ar C'hozh
Samedi 23 novembre 2024
J'apprécie le courage de Philippe Argouarch d'avoir osé faire le point sur la mouvance extrémiste de l'EMSAV. L'extrême gauche et l'extrême droite bretonne ont obligé Bretagne Réunie à annuler la Breizh Manif du 30 septembre 2017.
Bien évidemment la présence à la manifestation du 27 septembre 2016 d'un groupe d'extrême droite ne pouvait qu'apporter en 2017 la présence de l'extrême gauche !... D'où le risque d'une confrontation entre ces deux groupes qui se haïssent joyeusement.
Nous sommes quelques-uns qui aimerions être persuadés que ces démonstrations extrémistes ne soient pas des manipulations orchestrées par une personne infiltrée dans Bretagne Réunie.
Un ancien prisonnier politique Breton

Da Gousket
Samedi 23 novembre 2024
bonjour
Alors pas du tout d'accord avec cette chronique.
D'une c'est dangereux de mettre sur le même plan Boris le lay, héritier du mouvement Breiz Atao qui a contribué à la collaboration durant la 2GM. (Bezen perrot, bagadou stourm etc...)
De deux, les communistes ont massivement résisté. Comparer une gauche humaniste et solidaire, sur une extrême droite repliée sur elle même et ouvertement raciste, c'est pas très malin. Qu'on soit en désaccord avec Mr Roblin à cause des insultes est une chose, et je les condamne. Mais remettre en question le communisme qui était très présent en bretagne (Très bon article à trouver sur le site «le chiffon rouge morlaix»), c'est une bêtise.
N'entrez pas dans ce jeu de comparaison, ça serait banaliser au contraire le nationalisme.
Et je dis ça en tant que militant breton APOLITIQUE

Le modérateur
Samedi 23 novembre 2024
@Jonathan Turbec Je comprend votre ressentiment mais si je le passe votre commentaire on aura un procés en diffamation sur le dos sans aucun doute !

P. Argouarch
Samedi 23 novembre 2024
@Da Gousket Il n'y a aucune différence entre l'extreme gauche et l'extreme droite. Michel Onfray l'a encore prouvé récemment et Christine Angot est restée à court d'arguments : on est devant deux «idéologies mortifères» pour reprendre les mots d'Onfray. «lienvoir» href=«article.php?id=45099»>(voir ABP 45099)

RJ Le Penneg
Samedi 23 novembre 2024
Le PCF, résistant ? Uniquement sous les ordres de Moscou et à partir de Barbarossa. Avant, ils se vautraient dans la collaboration. Les premiers résistants appartenaient à l'AF (exd). C'étaient des «fachos» (comme vous dites). Par ailleurs, les FTP sont partout bien réputés pour leurs exactions diverses contre... les Bretons («réquisitions» (rackets, prédations et vols, en fait), meurtres, assassinats, viols, règlements de comptes après le départ des Allemands), la liste est longue, même si le couvercle a longtemps été mis dessus pendant des années au nom de la «réconciliation nationale»... française.

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