Gabriel Attal à Pont-l’Abbé : quid de la convention État-Région pour la langue bretonne ?

Communiqué de presse publié le 9/12/23 2:12 dans par pour

Le ministre de l’Éducation nationale sera présent vendredi au collège public Laennec de Pont-l’Abbé. La section UDB Ouest Cornouaille souhaite l’interpeller sur la mise en pratique de la convention État-Région concernant la partie éducation. Pour rappel, voici quelques engagements pris début 2022 :

– 30 000 élèves bilingues en 2027 : aujourd’hui, nous ne sommes pas encore à 20 000 ;

– un déploiement et un suivi optimisés des sites d’enseignement bilingue dans les 3 réseaux, public, privé et associatif Diwan : les ouvertures de classe aux rentrées 2022 et 2023 ont connu un chiffre historiquement bas dans les trois filières ;

– la généralisation progressive de l’enseignement de la langue bretonne dans le cadre de l’horaire normal des cours dans le 1er degré, d’abord dans le département du Finistère, puis progressivement sur le reste du territoire académique : la prise en charge de cet enseignement se fait sur le dos des collectivités locales, aux finances bien maigres ;

– une action forte sur la formation des enseignants bilingues dans le but d’élargir le vivier et d’adapter le concours de recrutement en conséquence, l’objectif étant d’aboutir, d’ici 2027, à 50 % de postes bilingues ouverts au concours du 1er degré : rien pour le moment ;

– des mutations facilitées pour les enseignants bilingues souhaitant revenir en Bretagne : aujourd’hui encore, on refuse à des enseignants bilingues hors académie de venir enseigner en breton en Bretagne – c’était le cas lors de la dernière rentrée – sans qu’aucune explication ne soit donnée ;

– le développement sur le territoire d’une offre à distance des cursus proposés pour la formation initiale (master) des enseignants bilingues publics : toujours pas en place (le nombre d’inscrits au concours diminue de ce fait-là, car il n’existe qu’un site en Bretagne pour le secteur public, à Saint-Brieuc).

Aujourd’hui, donc, nous sommes bien loin des objectifs fixés il y a bientôt deux ans, alors qu’il ne reste déjà plus que cinq ans avant la fin de la convention. Sans parler de la loi Molac de 2021 qui n’est pas respectée non plus. Et c’est bien parce que l’État rechigne à les appliquer. Le ministre a-t-il des annonces concrètes à nous faire ?

Maxime Touzé, responsable de la section UDB Kornôg Kerne – Ouest Cornouaille

Ce communiqué est paru sur UDB


Vos commentaires :
Alain E. VALLÉE
Vendredi 22 novembre 2024
Pour le Mouvement breton, il serait grand temps de se rendre compte que tout dialogue, tout accord, tout contrat (Ex : État-Région) si les acteurs sont disparates est une pure illusion et d'en déduire quelques conséquences pratiques.
AV

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
Manque une information dans l'article pour mesurer la gravité situation: combien y avait-il d'élèves bilingues en 2022. 19.000? Merci de le préciser.
.
Pet a skolidi pe a skolajidi pe a liseidi e 2022?

Jiler
Vendredi 22 novembre 2024
Honneur à l'UDB qui ose parler de ce qui dérange en Bretagne: le logement; le double discours français sur les langues; le non respect par l'état de ses engagements; les difficultés (voulues ?) de la progression de l'enseignement du breton. L'UDB fait bien de poser la question: faut-il porter plainte contre l'état qui ne respecte pas ce qu'il a signé ? Vous seriez suivis ! Il faut éviter de culpabiliser les agriculteurs qui ne sont pas responsables de ce que l'industrie leur donne. Si l'industrie fournit des produits propres, l'agriculture sera propre. Etre toujours dans l'accusation ne mène à rien au niveau électoral. Il faut s'implanter dans les campagnes, et là on marche sur des oeufs.

BURBAN XAVIER
Vendredi 22 novembre 2024
Le constat est dur à voir et entendre , tout est fait pour ne pas créer les outils nécessaires à la diffusion de notre langue le breton , il nous faut faire de nous-mêmes ! C'est au peuple breton de faire!

Gwyneddwr
Vendredi 22 novembre 2024
Il faut également penser à une formation plus approfondie des professeurs de breton. Le niveau de connaissance est souvent insuffisant (surtout sur la syntaxe et le breton local). Il faudrait aussi un enseignement pointu sur la phonologie historique de la langue bretonne. Ce qui permettrait de s'adapter partout ; par exemple, il y a 10 ans, j'ai dû faire le «traducteur» entre une jeune bretonnante d'un lycée de Vannes et une vieille dame, Marie, bretonnante de naissance et ne parlant que le dialecte vannetais. Les deux dames étant incapables de se comprendre en breton. Cela ferait rire (jaune) au Pays de Galles ou en Irlande. Les formateurs des enseignants doivent eux aussi améliorer leur niveau. Il faut des années d'étude pour enseigner. Bien sûr, l'urgence fragilise la formation. Mais il faudrait aussi y penser.

Alain E. VALLÉE
Vendredi 22 novembre 2024
Occupés et annexés qu'ils furent durant des siècles tant pas l'Allemagne que par la Russie, les Polonais et les Baltes, autres - ceci comprend les Québecois par rapport à l'anglais - n'eurent d'autre choix pour préserver leur identité, leur langue et traditions, que de le faire sans quémander le droit ou les moyens de le faire. Ils le firent sur le mode de la résistance à l'oppression.
En effet, comme l'écrivait Bruno BETHELHEIM : « Les problèmes que nous avons avec les autres sont toujours nos problèmes, jamais les problèmes des autres.»
AV

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