Pour connaître le futur programme et les éventuelles futures mesures d'un candidat à l'élection présidentielle il est fort utile de regarder à la loupe son équipe de campagne. Chaque candidat s'enorgueillit, en effet, de compter dans son écurie les meilleurs spécialistes des questions de logement, de santé, de jeunesse ou d'immigration.
François Hollande, actuel favori à la primaire socialiste, compte une équipe bien fournie de 79 conseillers. Tous les secteurs de l'existence, de la politique, de l'économie et de la société sont pris en compte et sont donc forts divers. Ce qui l'est moins, par contre, c'est la provenance géographique de ces conseillers. En effet, après enquête il s'avère que 30 % d'entre eux vivent, résident, travaillent et/ou exercent des fonctions d'élu en région parisienne et ce de manière quasi-permanente. Notons que la région parisienne ne pèse pourtant que 10 % de la population hexagonale. Ajoutons à cela que parmi les 70 % restants, la plupart vivent et travaillent à Paris une bonne partie de la semaine de par leurs fonctions au sein du PS ou leur mandat électoral. Gageons que le député européen de la grande région «Sud-Est», Vincent Peillon, par exemple, ne doit pas passer beaucoup de temps à Istres ou à Lunel au regard de ses fonctions au CNRS et au Parti Socialiste, rue de Solferino.
Les peuples et «régions» à fortes identités où les attentes et les revendications sont souvent différentes de celles de la population française (Bretagne, Corse, Pays Basque Nord, Occitanie, Alsace, Catalogne Nord) sont, eux, totalement sous-représentés dans cette équipe sensée embrasser l'ensemble des préoccupations des électeurs. En effet on ne compte qu'un seul Breton (Jean-Yves Le Drian) pour les questions de Défense, alors qu'aucun Corse, aucun Basque et aucun Catalan ne pointe dans l'organigramme. Les Alsaciens ont droit, pour leur part, à 2 conseillers et les Occitans à 9 conseillers (à peine 11 % de l'équipe, alors que l'Occitanie s'étend sur 33 départements). L'ensemble des peuples d'Outre-Mer est lui représenté par un seul conseiller.
Loin de toute tentation communautariste, ce constat soulève, s'il était besoin, le total décalage entre une classe politique parisianisée jusqu'à la caricature et une population bretonne dont les attentes et les revendications sont souvent incompréhensibles par des personnes ayant un quotidien totalement différent socialement et géographiquement.
L'ABP continuera, dans les mois à venir, à faire le tour des équipes de campagne des candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche.
■Bretagne = colonie
Triste constat ancien...
Assumé?
Pas une voix pour les ennemis du peuple breton!
Par ailleurs, ne pas confondre le fait d'habiter ou de vivre à Paris-RP (Région Parisienne) et le fait d'être hermétique aux maux o combien avérés du centralisme à outrance.
Les Bretons de Paris démontrent tous les jours que la tête et le coeur peuvent coexister. Autrement dit, la localisation géographique n'est qu'un des paramètres concourant à la perception du monde.
Mettez Hollande en Bretagne pendant vingt ans, je parie qu'il ne comprendra toujours rien. En tout cas, certains universitaires m'ont apporté la démonstration, qu'un (assez) long séjour ne suffisait pas à établir une sensibilité bretonne. Triste, mais réel.
Nous en avons bien assez de ces faces de carême.
E koun lez breizh...
Malheureusement Edern, c’est pire que cela. Il ne s’agit pas seulement de silence de la part des Bretons. Les dirigeants franco-parisiens savent que, quoiqu’il arrive, et quelle que soit leur inaction sur les sujets fondamentaux pour l’avenir de la Bretagne, ils auront le soutien de la plupart des partis politiques et organisations de l’Emsav. Déjà certains représentants ont annoncé pour qui ils voteront. Pour d’autres, il n’est même pas nécessaire d’afficher leur stratégie puisqu’ils répètent depuis 40 ans le même scénario.
Pourquoi les politiciens français prendraient-ils des risques pour des causes qui ne les regardent pas, sachant que de toutes façons ils peuvent compter sur les voix bretonnes ? Il n’y a que ceux qui ont besoin de ratisser large qui colorent un peu leurs discours .
Comme le soulignait Iffig Cochevelou au sujet d’un autre article de l’ABP relatif aux déclarations d’Eva Joly
- 1981 : «la réparation historique due a la langue bretonne» ( d'un certain François Mitterand)
- 2011 : «le retour de la Loire Atlantique en Bretagne» (d'Eva Joly)
- 2041 : ? ? ? Dernière séance : à ce rythme, j'ai bien peur que la Bretagne ait définitivement disparu.
En ce qui concerne la Bretagne politique, peut-on réellement parler de la disparition de quelque chose qui n’existe pas ?
@Yann Ar Vilin
C'est bien ce que je dis . Pourquoi voulez-vous que les politiques bretons se remuent le c.. si la pression sociale est quasi inexistante ??
Je prends un exemple que tout le monde rabâche : la télévision galloise S4C .. Comment a-te-elle été obtenue ? par une pression militante et sociale importante : des élus, des universitaires, des religieux qui n'hésitaient pas à détruire des réémetteurs et à se faire arrêter, par des actions militantes incessantes, bref par une volonté affirmée claire et nette .....J'attends avec impatience que nos notables de l'emsav en fassent autant ....Au lieu de faire une fois par an une manif qui ne sert strictement à rien...
Mon fils est autiste et je trouve ça insupportable d'utiliser un terme de handicap pour une position politique qui n'a rien à voir avec l'autisme.
Mon fils est autiste, c'est un handicap , respectez les personnes touchées.
écoutez bien :j'aimerai que mon fils soit un énarque parisien qui n'écoute pas les problemes bretons plutôt qu'un réel autiste!
prenez le pour dit !
Je ne vais pas dire que par exemple Marine le Pen est une trisomique 21.
un peu de respect et un peu de réflexion sur le handicap avant d'ecrire mar plij.
la France a un train de retard sur ce sujet, et bien sur la Bretagne en bon eleve ne fait aucune difference.
Le constat est tout autre, les scores électoraux des partis bretons montrent que les attentes et revendications de la population bretonne sont largement en décalage avec ce que ces partis revendiquent... On peut le déplorer mais pas faire croire le contraire.